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Zitouni à propos des changes commerciaux entre l'Algérie et l'UE «Nous ne tolérons aucun diktat»

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  • Zitouni à propos des changes commerciaux entre l'Algérie et l'UE «Nous ne tolérons aucun diktat»

    La réponse de l'Algérie par la voix de son ministre du Commerce est cinglante, mais tout aussi argumentée.

    La réponse de l'Algérie à la procédure lancée par l'Union européenne «de règlement des différends contre l'Algérie» ne s'est pas fait attendre. L'UE a choisi de rendre publique sa «colère» à travers l'Agence France presse (AFP), l'Algérie a choisi le canal tout aussi officiel de la télévision publique pour démolir l'argumentaire de la Commission européenne. Le ministre du Commerce, Tayeb Zitouni, plante le décor en soulignant que «l'Algérie est un pays souverain». On peut dire ce qu'on veut, mais on n'obtient rien lorsqu'on n'a aucun moyen de pression. En cela, l'Algérie est très bien armée. Désendettée, disposant d'un large spectre de pays partenaires, le pays est objectivement en mesure de ne tolérer aucun «diktat».

    Le mot est fort, mais il est à sa place. Même si l'UE évoque dans la foulée de sa «procédure contre l'Algérie» «un dialogue constructif en vue de lever les restrictions dans plusieurs secteurs», le ton n'est pas amical. La réponse de l'Algérie par la voix de son ministre du Commerce est donc cinglante, mais tout aussi argumentée. «L'Algérie n'a pas cessé les importations, mais ce que nous produisons, nous ne l'importerons pas», affirme Tayeb Zitouni. Pourquoi donc gaspiller des devises fortes, pénaliser le produit national pour faire plaisir à un partenaire qui refuse nos produits sous de multiples subterfuges?

    Mais au-delà même de cette réalité tangible, les chiffres démentent la «panique» des Européens: plus de la moitié des importations algériennes viennent d'Europe! «Nos importations annuelles sont estimées à 45 milliards de dollars américains dont plus de 22 milliards de dollars américains provenant de l'Union européenne», a fait savoir le ministre du Commerce. Dans son communiqué, l'UE se plaignait de la réduction des exportations de l'UE vers l'Algérie de 22,3 milliards d'euros en 2015 à 14,9 milliards d'euros en 2023.

    Même en donnant du crédit à ces chiffres, cela reviendrait à conclure qu'au bas mot les Européens totalisent le tiers des importations algériennes, Chine comprise. La logique dans l'attitude de l'Algérie est qu'elle a «rationalisé l'importation et ne l'a pas arrêtée, ce qui serait inconcevable», répond justement le ministre du Commerce. Il est, en effet, inimaginable de conclure à un suicide commercial et économique que l'UE tente de créditer dans son communiqué, en évoquant explicitement une cessation des importations «allant des produits agricoles aux véhicules automobiles», comme le rapporte son communiqué qui a dénoncé «un système de licences d'importation ayant des effets équivalents à une interdiction d'importation». La complainte européenne devient risible lorsqu'elle se plaint du fait que «des subventions conditionnées à l'utilisation de pièces fabriquées localement pour les constructeurs automobiles».

    La réponse de Tayeb Zitouni a la force de la simplicité: «L'Algérie est un pays souverain qui n'a pas de dette extérieure.» On ne peut lui tordre le bras, ni la soumettre à une quelconque pression, d'où qu'elle puisse venir. «La procédure contre l'Algérie» n'empêchera pas le développement des relations avec des pays d'Europe dans les hydrocarbures et les énergies renouvelable. Ces pays, à l'image de l'Allemagne et l'Italie, ont même un intérêt raisonnable à transférer leur technologie et savoir-faire. En d'autres termes, l'UE n'a pas les moyens de la coercition dans son rapport à l'Algérie. Elle doit dialoguer d'égal à égal. Certains gouvernements l'ont bien compris, mais la superstructure de Bruxelles ne semble pas l'entendre de la même oreille. «L'Algérie est un pays qui fait partie de ce monde et non un village isolé.» Et ce n'est pas n'importe quel pays.

    Les Européens doivent donc comprendre, comme l'ont fait les Allemands et les Italiens, qu'il existe en Algérie une authentique «volonté des entreprises nationales de développer la production nationale», a clairement répliqué le ministre du Commerce. La Commission européenne doit donc s'aligner sur l'attitude réaliste de certains pays occidentaux et admettre que l'Algérie de 2024 n'est pas celle de 2014 ou de 2002. «Nous avons des partenaires avec qui nous travaillons, soit les pays avec lesquels nous avons des partenariats bilatéraux, l'Union européenne ou les espaces auxquels nous appartenons sur le plan africain ou arabe», a expliqué Tayeb Zitouni, comme pour rappeler à l'UE que de l'eau a coulé sous les ponts et que le temps des réprimandes est révolu.

    lexpressiondz
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