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L’Inde va lancer la construction de deux sous-marins nucléaires d’attaque. Avec l’appui de la France ?

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  • L’Inde va lancer la construction de deux sous-marins nucléaires d’attaque. Avec l’appui de la France ?




    En vertu de sa stratégie dite du « collier de perles », la Chine cherche à accroître son influence dans l’océan Indien, ce qui se traduit par une présence navale de plus en plus affirmée ainsi que par la signature d’accords militaires avec des pays frontaliers de l’Inde. Évidemment, cela ne peut qu’inquiéter New Delhi, d’autant plus que l’industrie navale chinoise tourne à plein régime, ce qui profite aussi au Pakistan, son rival « héréditaire ».


    D’où les investissements conséquents dont bénéficie la marine indienne [Indian Navy] afin de lui permettre de tenir la dragée haute à ses homologues chinoise et pakistanaise. Seulement, il lui faut faire des choix capacitaires, tous les programmes qu’elle envisage ne pouvant être financés en même temps.

    Ainsi, en 2021, l’état-major indien se demandait s’il fallait financer la construction d’un troisième porte-avions ou bien celle de six sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], dans le cadre du projet 75 Alpha, dont le coût avait été évalué, deux ans plus tôt, à 14 milliards de dollars.

    En mai, dans un entretien publié par le journal « The Tribune », le ministre de la Défense, Rajnath Singh, confia qu’un troisième porte-avions allait être prochainement mis en chantier. Fallait-il en déduire que le projet 75 Alpha ne verrait pas le jour ?

    Actuellement, l’Inde dispose d’une flotte disparate de seize sous-marins d’attaque à propulsion classique, dont huit modèles de type Sindhughosh [équivalent indien de la classe russe « Kilo »] et quatre de type « Shishumar » [variante locale du Type 209 allemand]. À terme, elle comptera six sous-marins appartenant à la classe Kalvari, construits dans le cadre d’une coopération avec le français Naval Group. À ce jour, cinq unités ont été admises au service et la dernière, l’INS Vagsheer, a débuté ses essais en mer.

    En outre, entre 2012 et 2021, l’Inde a loué le SNA Nerpa [classe Akula] auprès de la Russie… En 2019, il était question d’en faire de même avec un second exemplaire, un accord ayant été signé à cette fin pour 3 milliards de dollars.

    Selon les plans arrêtés par New Delhi, trois sous-marins Scorpène supplémentaires [version « Elvoved »] seront bientôt commandés. Du moins quand les négociations ouvertes après la visite effectuée à Paris par le Premier ministre indien, Narendra Modi, en juillet 2023, auront été finalisées.

    Pour autant, le projet 75 Alpha n’a pas été abandonné. Le 9 octobre, le gouvernement indien a en effet approuvé la construction de deux SNA pour un coût évalué à 5,4 milliards de dollars. Quant aux quatre autres, la décision de les construire sera prise à une « date ultérieure ».

    « Il faudra environ dix à douze ans pour le premier SNA, doté d’un réacteur à eau légère pressurisée de 190 MW et d’un déplacement de près de 10’000 tonnes, soit mis en service », a confié une source proche du dossier au quotidien Times of India. Et celle-ci de préciser que ces deux sous-marins seront dotés de missiles antinavires, de torpilles et de missiles de croisière.

    Pour rappel, l’Inde possède déjà le savoir-faire pour construire des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE]. Deux ont d’ailleurs été déjà admis au service au sein de l’Indian Navy [les INS Arihant et INS Arighaat, ndlr]. Seulement, leurs dimensions sont modestes pour des navires de ce type dans la mesure où ils affichent un déplacement de seulement 6000 tonnes, soit deux fois mois qu’un SNLE de la classe Triomphant.

    D’après la source du Times of India, les deux SNA seront de conception locale à 95 %. « L’aide étrangère ne sera sollicitée que pour quelques conseils de conception », a-t-elle expliqué. Or, c’est pourtant là le point essentiel… Et la France pourrait avoir un rôle à jouer. En tout cas, cette hypothèse avait été avancée après l’affaire des sous-marins australiens et la « gifle » du pacte AUKUS, en septembre 2021.

    Depuis, elle n’a fait que se renforcer, comme le suggère la déclaration conjointe publiée à l’occasion de la visite d’État faite par Emmanuel Macron en Inde, en janvier.

    « Reflétant la profonde confiance mutuelle entre les deux pays et s’appuyant sur leur coopération de plusieurs décennies dans le domaine des technologies de pointe, le président français et le Premier ministre indien ont réitéré leur engagement à approfondir l’intégration mutuelle dans le domaine de la défense et à travailler ensemble pour identifier les opportunités de co-conception, de co-développement et de co-production », affirme ce texte.

    Et celui-ci d’insister : MM. Macron et Modi « ont noté que la collaboration industrielle dans le domaine de la défense, en particulier dès la phase de conception, non seulement crée des emplois de qualité pour les jeunes et fait progresser la vision d’une Inde autosuffisante [Atmanirbhar Bharat] mais soutient également un progrès plus large dans les domaines scientifique, technologique, numérique et des sciences des matériaux afin de réaliser la vision ‘Inde développée’ [Viksit Bharat] pour 2047 ».

    À noter que la décision de construire ces deux SNA a été prise après que le conseiller diplomatique du président français, Emmanuel Bonne, a rencontré, à Paris, Arjit Doval, le conseiller à la sécurité nationale auprès de M. Modi. D’après la presse indienne, le sujet des sous-marins devait être au centre des discussions.


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