Asphyxié par les sanctions occidentales, conséquence de la guerre civile en Syrie, le régime de Bachar El-Assad a fait main basse sur le trafic de captagon, un puissant psychotrope, transformant le pays en narco-État. Depuis la fuite du clan au pouvoir, les rebelles islamistes de HTC montrent à la presse internationale les coulisses de ce trafic juteux.
C’est un complexe situé à Douma, à vingt minutes de Damas, qui se présentait comme une usine de savon. Mais “ses produits étaient tout sauf propres”, écrit The Guardian, qui s’est rendu sur place en compagnie des rebelles islamistes de HTC, dont l’offensive éclair a fait tomber le régime de Bachar El-Assad. Ces derniers ont pris le contrôle des lieux dimanche 15 décembre et y ont découvert “des millions de pilules de captagon et des quantités industrielles de précurseurs chimiques”.
“Ils ont trouvé des fruits en plastique contenant des centaines de petites pilules, de fausses bobines de cuivre truffées de ce narcotique et des plaques de plâtre dissimulant des comprimés de captagon – de gros efforts de créativité avaient été faits pour cacher cette drogue lucrative”, décrit le quotidien londonien.
“Au rez-de-chaussée, des sacs de produits chimiques importés d’Arabie saoudite attendaient d’être mélangés avec de l’acide pour produire les petites pilules grises. Les rebelles triomphants qui ont fait visiter les lieux aux journalistes avaient placé sur le sol de l’entrée un poster de Bachar El-Assad allègrement piétiné”, continue The Times, qui s’est aussi rendu sur place avec les nouveaux maîtres du pays.
Le captagon est un psychotrope initialement commercialisé dans les années 1960 pour traiter les troubles de l’attention et la narcolepsie. L’un de ses principaux actifs, la fénétylline, est une drogue de synthèse de la famille des amphétamines. Étouffé par les sanctions occidentales à la suite de sa répression sanglante des opposants lors de la guerre civile, le régime Assad a progressivement mis la main sur ce juteux marché illégal.
Entreprise familiale
“D’après les experts, ce trafic rapportait 5 milliards de dollars par an au régime d’Assad, soit bien plus que le budget officiel du pays, et constituait une bouée de sauvetage vitale à cet État en faillite”,ajoute The Guardian. Le trafic était géré par le frère de Bachar El-Assad, Maher, qui s’est tristement illustré en dirigeantla 4e division blindée, une unité connue pour la brutalité sans nom qu’elle exerçait sur les opposants au régime.
Sur une vidéo partagée par le Times, on découvre la somptueuse villa – désormais à l’abandon et aux mains des rebelles – de Maher El-Assad, qui servait également de laboratoire et de centre logistique dans le trafic de captagon. Sous les somptueux lustres, des milliers de pilules stockées dans des sacs ou encore cachées dans des “stabilisateurs de tension prêts à être envoyés illégalement en Jordanie”. Un lieu placé sous haute surveillance : “Le site, qui était l’une des plus grandes usines de narcotiques du pays, était gardé par des troupes d’élite.”
Le média qatari Al-Jazeera partage, de son côté, les images d’un entrepôt servant de stockage à cette drogue désormais sous le contrôle des combattants de HTC.
Des dizaines de milliers de pilules de captagon auraient également été saisies dans la base aérienne de Mazzeh, au sud-ouest de Damas, comme le rapporte CNN, preuve supplémentaire de l’implication de tout l’appareil d’État syrien dans ce trafic.
.courrierinternational.com/
C’est un complexe situé à Douma, à vingt minutes de Damas, qui se présentait comme une usine de savon. Mais “ses produits étaient tout sauf propres”, écrit The Guardian, qui s’est rendu sur place en compagnie des rebelles islamistes de HTC, dont l’offensive éclair a fait tomber le régime de Bachar El-Assad. Ces derniers ont pris le contrôle des lieux dimanche 15 décembre et y ont découvert “des millions de pilules de captagon et des quantités industrielles de précurseurs chimiques”.
“Ils ont trouvé des fruits en plastique contenant des centaines de petites pilules, de fausses bobines de cuivre truffées de ce narcotique et des plaques de plâtre dissimulant des comprimés de captagon – de gros efforts de créativité avaient été faits pour cacher cette drogue lucrative”, décrit le quotidien londonien.
“Au rez-de-chaussée, des sacs de produits chimiques importés d’Arabie saoudite attendaient d’être mélangés avec de l’acide pour produire les petites pilules grises. Les rebelles triomphants qui ont fait visiter les lieux aux journalistes avaient placé sur le sol de l’entrée un poster de Bachar El-Assad allègrement piétiné”, continue The Times, qui s’est aussi rendu sur place avec les nouveaux maîtres du pays.
Le captagon est un psychotrope initialement commercialisé dans les années 1960 pour traiter les troubles de l’attention et la narcolepsie. L’un de ses principaux actifs, la fénétylline, est une drogue de synthèse de la famille des amphétamines. Étouffé par les sanctions occidentales à la suite de sa répression sanglante des opposants lors de la guerre civile, le régime Assad a progressivement mis la main sur ce juteux marché illégal.
Entreprise familiale
“D’après les experts, ce trafic rapportait 5 milliards de dollars par an au régime d’Assad, soit bien plus que le budget officiel du pays, et constituait une bouée de sauvetage vitale à cet État en faillite”,ajoute The Guardian. Le trafic était géré par le frère de Bachar El-Assad, Maher, qui s’est tristement illustré en dirigeantla 4e division blindée, une unité connue pour la brutalité sans nom qu’elle exerçait sur les opposants au régime.
Sur une vidéo partagée par le Times, on découvre la somptueuse villa – désormais à l’abandon et aux mains des rebelles – de Maher El-Assad, qui servait également de laboratoire et de centre logistique dans le trafic de captagon. Sous les somptueux lustres, des milliers de pilules stockées dans des sacs ou encore cachées dans des “stabilisateurs de tension prêts à être envoyés illégalement en Jordanie”. Un lieu placé sous haute surveillance : “Le site, qui était l’une des plus grandes usines de narcotiques du pays, était gardé par des troupes d’élite.”
Le média qatari Al-Jazeera partage, de son côté, les images d’un entrepôt servant de stockage à cette drogue désormais sous le contrôle des combattants de HTC.
Des dizaines de milliers de pilules de captagon auraient également été saisies dans la base aérienne de Mazzeh, au sud-ouest de Damas, comme le rapporte CNN, preuve supplémentaire de l’implication de tout l’appareil d’État syrien dans ce trafic.
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