Sahara: les déclarations hasardeuses d’Aziz Ghali créent une large controverse
Publié le 16 décembre, 2024 19:01 Par H24info

Les déclarations d’Aziz Ghali, président de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH), concernant l’autodétermination au Sahara marocain, ont suscité un large débat et de vives réactions.
Ghali a réaffirmé la position de la plus grande organisation de défense des droits humains du Royaume, qui soutient «la recherche d’une solution négociée satisfaisant toutes les parties», provoquant une vague de réactions de diverses personnalités.
Interrogé par l’animateur du podcast Talks 21 du site « Arabi21 » sur l’utilisation du terme « peuple sahraoui » dans les documents de l’AMDH, Ghali a rappelé que l’AMDH était favorable au droit à l’autodétermination pour le Sahara lors de son cinquième congrès. «Après l’engagement du Maroc dans les négociations avec le Front Polisario sous l’égide des Nations Unies, l’AMDH a pris la position de soutenir une solution négociée qui évite la guerre», a-t-il ajouté.
Il a précisé que cette solution ne devait pas nécessairement être sous forme d’autonomie, s’interrogeant: «Pourquoi le Maroc devrait-il négocier si la seule solution était l’autonomie?»
Alignement sur la position de l’ONU
Ghali a affirmé que le processus de négociation devrait impliquer un dialogue continu et que l’objectif est d’arriver à un compromis respectant les intérêts de toutes les parties, sans que l’une des parties en sorte perdante. Il a également rejeté l’idée que les Nations Unies soutiennent le plan d’autonomie proposé par le Maroc. «Si ce soutien existe, pourquoi les négociations continuent-elles alors?», s’est-il interrogé avant de nier que sa position soutienne la thèse séparatiste de l’Algérie.
Depuis la publication de ces déclarations, qui ne choquent que ceux qui ignorent la position de l’AMDH depuis qu’elle est dominée par le parti d’extrême gauche La Voie démocratique travailliste (Annahj), les réactions se multiplient sur les réseaux sociaux.
Une question indiscutable pour les Marocains
Le journaliste et animateur télé Samid Ghailan a vivement critiqué Ghali, mettant en doute sa loyauté envers la patrie: «Comment prétendre défendre les droits des Marocains sans parler des séquestrés de Tindouf et en portant un bracelet du Hezbollah, qui soutient les séparatistes?» a-t-il lancé.
«Le fait de porter un bracelet d’une organisation partie prenante de l’axe iranien hostile au Maroc sème beaucoup de doutes», a-t-il ajouté. «La question est indiscutable pour les Marocains… Vous venez dire que c’est pour éviter la guerre alors que le Maroc a toujours évité la guerre et ne riposte que quand il le faut», a souligné Ghailan.
Des excuses s’imposent
Le YouTuber Moul kaskita a vivement critiqué «le dénommé Aziz Ghali», considérant ses déclarations comme «provocatrices et très dangereuses». «Il n’a à aucun moment dit le Sahara marocain et il parle de l’État marocain et du gouvernement marocain comme s’il n’avait aucune appartenance au Maroc», a-t-il ajouté.
Youssef Farid, membre du Forum marocain pour la citoyenneté et les droits humains, a affirmé que ces propos prouvent que Ghali a «perdu la boussole», soulignant que le mouvement des droits humains au Maroc défend la souveraineté nationale. Farid a précisé qu’un défenseur des droits humains doit également défendre l’intégrité et la souveraineté de son pays. Il a ajouté que Ghali, qui avait gagné le respect de nombreux Marocains pour ses positions audacieuses sur des sujets internes, a perdu ce respect avec ses déclarations sur le Sahara. Farid a estimé que Ghali devrait présenter des excuses au peuple marocain.
Une opinion «éphémère»
De son côté, Mohamed Zhari, ancien président de la Ligue marocaine pour la défense des droits de l’homme, a déclaré que les propos de Ghali ne devraient même pas être débattus, précisant qu’ils n’ont aucune influence sur l’unité du mouvement des droits humains au Maroc, qui soutient la souveraineté nationale. Zhari a qualifié le conflit du Sahara de «conflit artificiel», ajoutant que ces territoires font partie intégrante du royaume du Maroc. Selon lui, le conflit a été «créé par l’Algérie dans le cadre de la guerre froide mondiale pour accéder à l’Atlantique».
Zhari a ajouté que tout défenseur des droits humains qui évoque une solution démocratique à ce dossier se verra répondre que le plan d’autonomie fait partie des solutions, ayant reçu un large soutien des habitants du Sahara et de la communauté internationale. Zhari a affirmé que ce plan d’autonomie constitue en lui-même un exercice du droit à l’autodétermination.
Enfin, il a insisté sur le fait qu’avec l’unité nationale et le consensus autour de la question de la souveraineté territoriale, aucune opinion divergente ne pourra avoir d’impact. Pour Zhari, l’opinion de Ghali est «éphémère».
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