
i24NEWS
10 mars 2019
"Chère Rotem, Israël n'est pas l'Etat de tous ses citoyens, seulement du peuple juif" (Netanyahou)
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a réagi dimanche sur les réseaux sociaux au message posté sur Instagram par une animatrice de télé-réalité, qui a fustigé la rhétorique "anti-arabe" du Likoud exprimée samedi par la ministre de la Culture, Miri Regev, avertissant les électeurs israéliens d'un risque d'union entre la formation centriste de Benny Gantz et les partis arabes.
"Quel problème y a-t-il avec les Arabes, pour l'amour du ciel??? Ce sont également des citoyens israéliens dans ce pays!", s'est indignée Rotem Sela.
"Nous naissons tous égaux, même les Arabes, les Druzes et les LGBT, et n'en déplaise, y compris les gens de gauche.", a-t-elle défendu.
"Chère Rotem, une correction importante: Israël n'est pas l'Etat de tous ses citoyens", a répondu dimanche M. Netanyahou sur son compte Instagram. "Mais selon la loi Etat-nation que nous avons adoptée, Israël et la nation du peuple juif - uniquement.", a-t-il poursuivi, alors que la course électorale pour les législatives du 9 avril s'annonce serrée entre le parti centriste Bleu Blanc, en tête dans les sondages et le Likoud du Premier ministre.
"Il n'y a aucun problème avec les citoyens Arabes israéliens... mais le Likoud rappelle que lors des élections, le choix est entre un gouvernement de droite fort sous ma direction et une coalition de gauche dirigée par Yair Lapid et Benny Gantz, soutenue par les partis arabes, qui fragiliserait la sécurité de l'Etat et de ses citoyens", a-t-il affirmé.
Les remarques de Rotem Sela ont déclenché une avalanche de commentaires enflammés critiquant son post, qui ne "m'empêcheront jamais d'exprimer mon opinion", a-t-elle lancé.
L'actrice et animatrice a par ailleurs été félicitée par les députés arabes.
"Rotem Sela, nous ne nous connaissons pas, mais bravo", a déclaré le président de Hadash-Ta’al, Ayman Odeh.
"Le simple fait qu'une personnalité médiatique, telle que Rotem Sela, ait besoin de courage pour affirmer que les Arabes sont aussi des humains témoigne de temps sombres dans lesquels nous vivons", a déclaré le numéro deux du parti, Ahmad Tibi.
La ligue anti-diffamation (ADL) a également critiqué dimanche la rhétorique politique "démonisant" les Arabes israéliens.
"Le rôle des partis arabes à la Knesset apparaît de plus en plus comme un élément clé de la campagne électorale. Plusieurs dirigeants de partis politiques promettent de ne les inclure dans aucune coalition, tout en accusant leurs adversaires politiques de vouloir le faire", a déclaré Carole Nuriel, directrice du bureau israélien de l'ADL, dans un communiqué.
"Cette rhétorique anti-arabe est une tendance profondément gênante qui, si elle se poursuivait, pourrait saper la démocratie en Israël", a-t-elle ajouté.
"Nous exhortons tous les politiciens israéliens à faire preuve de prudence dans leur choix des mots. Les stéréotypes et la stigmatisation des Arabes israéliens sont inacceptables et immoraux. Une telle rhétorique n'a pas sa place à la Knesset", a-t-elle conclu.
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