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L'Amour - Nafas-a-Rahman

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    Abdennour Bidar : «Il nous faut ni plus ni moins qu’une nouvelle éducation musulmane»

    Ce principe étant en réalité ce que nous musulmans appelons la Miséricorde, le souffle du Miséricordieux (Nafas-a-Rahman) et que les chrétiens appellent l’Amour. C’est là que se situe, premièrement, l’humanisme de l’islam : dans la description d’un être humain capable de voir l’existence, l’univers, de façon aussi complète et profonde.

    Et selon la suite du verset, de mériter à partir de là que les anges se prosternent devant lui ! Ce qu’il faut entendre comme une véritable révolution dans l’univers religieux : voilà en effet un texte, le Coran, où Dieu lui-même demande aux anges de se prosterner non pas devant lui, leur créateur, mais devant une créature, l’homme formé de pauvre argile ! Peut-il y avoir manifestation d’humanisme plus éloquente ?

    La grandeur de l’homme est ici couronnée par le geste de Dieu. Il y aurait bien des réflexions à en tirer, et j’invite chacun à méditer cela pour lui-même.

    Quel est le sens profond de cet ordre de Dieu : «Prosternez-vous devant Adam» ? Que nous dit-il de l’homme ?

    Cela fait partie à mes yeux des sagesses de l’islam qui n’ont pas encore été comprises et exploitées, comme si le regard de Mohammed s’était posé là en un point du temps qui se situe encore très loin devant nous…
    Ou très proche, tant ce que nous vivons aujourd’hui, semble nous rapprocher de cette sagesse et de ses promesses.

    Dans un contexte, qui plus est, où nous avons plus que jamais besoin de régénérer l’humanisme en général : l’homme moderne, post-moderne, ne sait plus quoi faire de lui-même, ne sait plus en quoi consiste sa dignité, et ne sait plus donner de sens à sa vie. Or, il y a dans cette simple parole du Coran, dans cette simple indication – «Prosternez-vous devant Adam» — un «sens de l’homme» dont la civilisation humaine pourrait aujourd’hui tirer profit pour sortir de la crise de l’humanisme. A condition de savoir en extraire le sens dont nous avons besoin, et qui sommeille encore dans le secret du verset.

    Durant votre adolescence, vous éprouvez la difficulté de choisir entre l’Orient et l’Occident au sens où l’entend René Guénon.
    L’Orient islamique spirituel auquel vous êtes attaché sous l’influence incontestable du soufisme, et l’Occident où vous êtes admis à l’école normale supérieure, temple «profane» de l’université française.

    Votre Self Islam est-il une réponse intellectuelle à ce dilemme Orient-Occident ?


    Self islam ne veut pas dire «islam à la carte», «islam en libre-service».
    C’est un islam de la responsabilité personnelle, fondé sur une seule question : «Dans l’héritage de ma tradition, de quoi ai-je personnellement besoin, ici et maintenant, pour continuer à me sentir pleinement musulman ?»
    Je crois que seule une telle question – que chaque individu de culture musulmane est appelé à se poser - peut ouvrir la voie d’un islam compatible avec le principe de liberté individuelle, de liberté de conscience.
    Non pas : que disent les docteurs, les oulémas, les imams, mes parents, mes oncles, mes sœurs, mes frères, etc.

    Leur avis peut être écouté, mais en dernier ressort que me dit ma propre conscience ? Que me dit mon propre cœur ? Comment vivre ma foi, ma culture pour être en accord avec moi-même ?

    Pour être fier de mon identité, en accord aussi bien avec elle et avec le monde, sans conflit intérieur ni extérieur ?

    C’est par cette voie de l’interrogation personnelle et de l’autonomie spirituelle que chacun peut échapper au poids de la tradition, et en même temps conserver la maîtrise de sa vie, ne pas se laisser emporter ni par l’oubli, l’indifférence, à sa culture d’origine, ni à l’autre extrême par le repli sur des conceptions «toutes faites» de l’islam.

    Que chacun dise sereinement «je pratique le self islam», ce qui veut dire : je n’agis pas de façon aveugle, je ne suis soumis à personne, je fais mes propres choix, je n’ai pas abandonné ma tradition, mais je ne suis ni son esclave, ni celui des coutumes familiales, ni de l’imam du quartier, ni des prédicateurs du Moyen-Orient qui voudraient me dicter ma conduite par parabole. Voilà à mon sens comment l’islam peut entrer de la façon la plus intelligente dans la société globale où la valeur principale est justement le libre choix par chacun de son mode de vie, de ses mœurs – dans la limite du respect d’autrui.
    Le self islam n’est donc pas du tout un «nouvel islam», mais une façon de vivre l’islam qui réalise l’accord entre deux impératifs : l’impératif de fidélité à notre héritage, l’impératif d’adhésion au principe de liberté de conscience. Avec le self islam, le dilemme Orient-Occident tombe de lui-même, puisque d’une part l’islam adopte le principe majeur de l’Occident – la liberté absolue du choix personnel – et d’autre part ne se perd pas lui-même – puisque le musulman continue de mener une vie spirituelle, et même la plus consciente, la plus approfondie, la plus responsable qui soit.

    «Pas de contrainte en religion», combien de fois faudra-t-il citer ce verset pour nul ne soit plus tenté d’imposer aux autres musulmans un seul islam, une seule façon d’être musulman ?

    Par Abdennour Bidar , la nouvelle république

  • #2
    morjane

    salam

    a ta place, je me méfierais de ce genre de littérature, plus dangeureuse que ce qu'on appelle communément l'intégrisme, où la lecture rigoriste du message de l'Islam.
    "L'éternité c'est long surtout vers la fin" W.Allen

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    • #3
      Salut, et merci pour ce sujet intéressant,
      Envoyé par morjane

      Non pas : que disent les docteurs, les oulémas, les imams, mes parents, mes oncles, mes sœurs, mes frères, etc.

      Leur avis peut être écouté, mais en dernier ressort que me dit ma propre conscience ? Que me dit mon propre cœur ? Comment vivre ma foi, ma culture pour être en accord avec moi-même [...] l’impératif de fidélité à notre héritage, l’impératif d’adhésion au principe de liberté de conscience
      N'est-ce pas cet Islam là que pratiquaient les tout premiers croyants ? N'ont-ils pas du faire le choix de suivre cet homme illettré et pauvre d'une petite ville isolée en plein désert ? N'ont-ils pas du user de leur conscience et de leur liberté pour comprendre et non pas accepter bêtement ce que leur exposait Mohammad Ibn Abdullah s.w.s ?


      Ce self Islam n'a rien d'original. Cependant pour des raisons de principes, j'aspirerais toujours à pratiquer l'Islam tout court, car pour moi il n'y en a qu'un, à chacun de le trouver et de le comprendre, sans contraindre qui que ce soit à rien !
      Bonne nuit !
      Perdu!

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      • #4
        Morjane merci pour ce texte!
        Pour ma part je me sens proche de cette façon de penser la religion.

        «Pas de contrainte en religion», combien de fois faudra-t-il citer ce verset pour nul ne soit plus tenté d’imposer aux autres musulmans un seul islam, une seule façon d’être musulman?

        Je me pose la même question...

        Crie leur qu'on est le monde...Que le peuple finira par vaincre,
        Qu'ils ont le chiffre, qu'on a le nombre...Et que la rue nous appartient!

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