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La femme musulmane à la lumière du soufisme .

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  • La femme musulmane à la lumière du soufisme .

    La femme musulmane à la lumière du soufisme


    Les pratiques séculaires, encore très influentes dans les pays Arabes et musulmans , assombrissent l’image de la femme dans l’islam qui hérite en réalité d’un riche patrimoine culturel et spirituel où elle est magnifiée et partie intégrante du divin. Ce patrimoine et le soufisme, la mystique de l’islam, va rehausser les valeurs authentiques de la femme . Le soufisme est la voie qui permet le retour originel, le retour de la créature au Créateur. Le grand mystique du XIIIe siècle Jalâl al-dîn Rûmî commence son ouvrage majeur, le Mesnevi, ainsi : « Écoute le ney comme il se lamente / Cette plainte est une histoire de séparation. » La séparation génère le désir du retour dans le monde divin, avant l’incarnation de l’esprit dans le corps, dans la matière, un retour dans un monde non sexué car non matérialisé. C’est un retour à l’être adamique qui n’est ni homme ni femme.
    Dans les sociétés Arabo musulmanes , les femmes, tentatrices, sont considérées comme la cause de la chute d’Adam du paradis, or il n’en est rien de cela .
    Dans le premier verset de la sourate 4 (Les Femmes), Dieu dit : « Ô vous, les Hommes ! Vénérez votre Seigneur, qui vous a créés d'un seul être, puis de celui-ci Il a créé son épouse, et Il a fait naitre de ce couple un grand nombre d'hommes et de femmes. » يَٰٓأَيُّهَا ٱلنَّاسُ ٱتَّقُوا۟ رَبَّكُمُ ٱلَّذِى خَلَقَكُم مِّن نَّفْسٍۢ وَٰحِدَةٍۢ وَخَلَقَ مِنْهَا زَوْجَهَا وَبَثَّ مِنْهُمَا رِجَالًۭا كَثِيرًۭا وَنِسَآءًۭ ۚ وَٱتَّقُوا۟ ٱللَّهَ ٱلَّذِى تَسَآءَلُونَ بِهِۦ وَٱلْأَرْحَامَ ۚ إِنَّ ٱللَّهَ كَانَ عَلَيْكُمْ رَقِيبًۭا
    Dans la religion islamique, Ève est tirée de l’être adamique ( en rouge ) et non pas de l’homme ni de sa côte. ( en vert )
    Il est important de souligner que dans le Coran c’est non pas Ève qui tente Adam mais Satan : « Le démon les fit trébucher et il les chassa du lieu où ils se trouvaient » (s. 2, v. 36). فَأَزَلَّهُمَا ٱلشَّيْطَٰنُ عَنْهَا فَأَخْرَجَهُمَا مِمَّا كَانَا فِيهِ ۖ وَقُلْنَا ٱهْبِطُوا۟ بَعْضُكُمْ لِبَعْضٍ عَدُوٌّۭ ۖ وَلَكُمْ فِى ٱلْأَرْضِ مُسْتَقَرٌّۭ وَمَتَٰعٌ إِلَىٰ حِينٍۢ
    En rouge فَأَزَلَّهُمَا indique bien que satan les a tenté tous les deux !
    Ces repères théologiques sont fondamentaux car la place de la femme découle du Texte. Elle n’est pas la cause de la chute de l’homme mais c’est l’homme qui est la cause de sa propre chute.
    Ainsi , la vie de ce bas monde n’est qu’une chute temporaire car le retour à Dieu est une réalité .
    Dans le soufisme, ce retour à Dieu, à l’état originel, est rendu possible par le jeu de dévoilements successifs de Dieu (le hadith prophétique souligne que Dieu se cache sous 70 000 voiles). L’âme connaît donc une succession d’états (hâl) et franchit par niveau (maqâm) sa progression spirituelle.
    Le second distique du Mesnevi de Jalâl Al-dîn Rûmî dit : « Depuis que j’ai été coupé de la roselière / Fascinés par mon chant triste, hommes et femmes gémissent de chagrin. » La Roselière est le pays d’origine du roseau et symbolise l’état originel de l’humain.
    Quand l’âme des désirs (de la violence, de l’égo, de l’écrasement, de la chair, du pouvoir…) se pacifie et l’être spirituel s’efface dans l’Un (l’état de fâna), c’est la fin de la dualité et notamment de la dualité homme-femme. L’être ainsi réalisé, l’être de perfection dans le soufisme porte le nom d’insân al-kâmil et il s’agit d’un être sans distinction sexuée. L’être spirituel, dans le soufisme et les autres traditions, tend à vouloir réaliser l’unité alors que l’être social continue à agir dans la dualité, notamment homme-femme. Il est important de réconcilier l’être social et l’être spirituel pour ne pas vivre dans un monde totalement duel, schizophrène, sans changer notre façon d’agir dans la vie quotidienne. L’être spirituel qui suit l’enseignement soufi, qui est directement rattaché à celui du Prophète Muhammad, va, en tant qu’être social, agir différemment. Le soufisme est une spiritualité, qui, à travers son enseignement, peut élever l’âme et guérir le corps social.
    L’occultation des femmes est une dérive sociale et les pratiques sociales ont perverti la place de la femme au sein même de l’organisation de l’islam. Même dans l’organisation du soufisme actuel, la femme est occultée. À quelques rares exceptions près, telle la confrérie alawiyya d’origine algérienne où la mixité et la parité ont été récemment acquises. En effet, le milieu soufi actuel, à l’image du milieu islamique, est un milieu machiste où il n’y a pas ou peu de femmes dans les organes de prises de décisions. « L’occultation de la femme est une perversion déguisée sous les vêtements de la religion », dénonce le sociologue tunisien Laroussi Amri dans un excellent ouvrage sur les femmes soufies. L’occultation de la femme est une dérive sociale faite au nom de la religion.Les législateurs interprètent le Texte sacré à leur manière et c’est cette interprétation, parfois falsifiée, qui sert de caution à l’occultation des femmes. Or l’interprétation n’est que le miroir de celui qui interprète, de son être social, et peut s’avérer par conséquent très éloignée du Texte sacré qui détient, lui, la Vérité.


    Cette occultation a été progressive, au fur et à mesure que l’on s’éloignait de la période de la révélation prophétique. Les hagiographies regorgent pourtant d’exemples de saintes femmes soufies. Elles sont très nombreuses au IIe et au IIIe siècle de l’Hégire (622), puis commencent à disparaitre dès le Xe siècle. Celle qui est la plus connue et la plus citée est incontestablement l’Irakienne Rabi’a Al ‘Adawiyya de Bassorah au VIIIe siècle. Rabi’a vient d’une famille modeste et se retrouve orpheline. Elle est vendue comme esclave puis libérée. Selon certaines sources, elle aurait joué de la flûte et aurait été courtisane, vie de plaisirs qu’elle aurait abandonnée pour se consacrer intégralement à l’amour divin. Il est rapporté qu’elle tenait des assemblées dans sa modeste hutte, qu’elle avait des disciples hommes, qu’elle était consultée par des savants ou des politiques. Au moins jusqu’au XIVe siècle, les femmes donnent des sermons, sont maîtres spirituelles. Il est intéressant de noter que le grand penseur mystique Ibn Arabi, au XIIIe, siècle a été le disciple préféré d’une femme à Séville, Fatima bint ibn Muthanna. Ibn Arabi voyait en la femme le support de contemplation de Dieu le plus accompli. Il faut noter aussi que le principal maitre de dhu l-noun etait Fatima de nishapur !

  • #2
    La femme musulmane à la lumière du soufisme
    Cher Abdelhamid,
    Pour le fidèle partisan de la voie de l'amour, Dieu accorde un délice spirituel tant recherché par les humains qui à la fois encourage et confirme le croyant. Avant d’être une simple religiosité, l’Islam est un état de conscience. Il vient conscientiser l’être. Ce n’est pas un simple catalogue de prescriptions comme le code de la route comportant seulement des amendes pour chaque délit. L’Islam est avant tout un acte de foi, une conviction intérieure, une spiritualité vivante et un cœur qui bat pour son bien-aimé. C'est en ce sens que la sainte Rabia El Adawiya, cette femme pieuse soufie des premiers temps était amoureuse de Dieu Seul et pour prouver son amour, comme tout amant, est continuellement occupée par le souvenir de son Bien Aimé qui est Dieu et dont le Nom l'habite éternellement. Prions donc sans cesse sur notre merveilleux prophète Mohammed, paix et salut éternels sur lui, ainsi que sur sa famille, ses épouses et ses pieux compagnons, ce valeureux prophète tant aimé avant, pendant et même après son apostolat aussi bien dans ce bas monde que dans l'au-delà.
    A chaque instant la vérité nous interpelle, y sommes nous attentifs.
    Rien n'est de moi, Je vous irrigue des écrits et de la connaissance des grands.

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    • #3
      Prions donc sans cesse sur notre merveilleux prophète Mohammed, paix et salut éternels sur lui, ainsi que sur sa famille, ses épouses et ses pieux compagnons, ce valeureux prophète tant aimé avant, pendant et même après son apostolat aussi bien dans ce bas monde que dans l'au-delà.

      Amine ! wa salat wa salam 3ala nabiyouna rasoul Allah wa 3ala ahlihi wa salam 3ala achraf el-anbiya wa el moursaline, wa salam 3ala el mou'minine koulouhoum.

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      • #4
        La lumière divine et la femme.

        La lumière divine et la femme.
        l’ensemble des femmes peut se reconnaître, en toute simplicité, à travers le Prophète et y trouver un accomplissement. Si Dieu a rendu licite au Prophète « toute femme croyante qui se serait donnée à lui pourvu que celui-ci ait voulu l’épouser », c’est que ces femmes croyantes comprennent intuitivement la réalité lumineuse prophétique, et dès lors, envisagent spontanément de se donner à lui, s’il accepte, avant tout autre homme croyant. Dieu, ici, ne fait donc qu’autoriser le Prophète à accéder au désir légitime de ces croyantes qui recherchent dans l’union d’un mariage « divin » la réalisation suprême.
        Ibn al ‘Arabi nous dit à ce propos : « Or, comme la réalité divine est inabordable directement sous le rapport de l’Essence, et qu’il n’y a de contemplation attestée que dans une substance, la contemplation de Dieu dans les femmes est la plus intense et la plus parfaite ; et l’union la plus intense (dans l’ordre sensible qui sert de support à cette contemplation) est l’acte conjugal ».
        De fait, il y a « conaturalité » entre le Prophète de l’islam et les femmes quant à la Lumière divine. En effet, le Prophète a été créé à partir de cette Lumière et les femmes sont le support privilégié de celle-ci en ce monde, notamment lorsqu’elles deviennent mères et qu’une âme prend appui sur l’une d’entre elles, ainsi qu’en atteste le hadith : « Le Paradis est sous les pieds des mères ».
        La première manifestation explicite du lien privilégié entre la féminité et la réalité plénière intérieure et extérieure de l’Envoyé de Dieu est relatée de la façon suivante :La scène se passe le jour du mariage du futur père du Prophète, ‘Abd Allah, avec sa future mère, Amina. En ce jour béni, ‘Abd Allah passe près de chez Qutaylah, sœur du croyant Waraqah – reconnu par tous comme un hanif –, en vue de se rendre chez le père d’Amina. Qutayla voit alors, émanant du visage d’‘Abd Allah, une lumière venue d’un autre monde.
        Troublée au plus profond d’elle-même et convaincue d’avoir perçu l’annonce même du Prophète tant attendu, elle propose, en toute spontanéité intuitive, de se donner à lui par mariage, afin que le père du futur Prophète dépose en elle cette Lumière, qu’elle est seule à avoir vu directement. Mais Dieu n’en avait pas décidé ainsi et Amina devint la mère du futur Prophète alors que ‘Abd Allah mourut avant même sa naissance.
        Le plus remarquable est de constater que cette « lumière » prophétique est toujours perçue et recueillie par une femme, avant les hommes ; que ce soit pour Qutaylah, Amina qui se savait porteuse de cette lumière, ou Khadija, la première femme du Prophète, qui voyait la « lumière » émaner de lui. Cette vérité se perpétue également à travers les croyantes dont parle le Coran.
        Ces unions n’obéissaient pas à des désirs passionnels de Muhammad, mais répondaient à des nécessités imposées par les circonstances : aide pour élever les enfants et tenir le foyer, prolongement du compagnonnage spirituel, générosité accordée aux veuves de ses compagnons morts en martyrs, préalable afin de faire évoluer les mœurs ou alliances politiques favorables à l’expansion de la religion (voir encadré). « Le Prophète est plus proche des croyants qu’ils ne le sont les uns des autres, ses épouses sont leurs mères » (Coran XXXIII, 6). Chacune de ces épouses, « mères des croyants », furent aimées pour elles-mêmes. ‘Ali précisait que le Prophète, dont il était le gendre, ne frappa jamais de sa main bénie l’une de ses femmes, ni même un de ses esclaves qui furent tous affranchis.
        Ainsi, selon ‘Aïcha, le caractère du Prophète était comme le Coran, et par nature, il était comme la Table Gardée (Coran LXXXV, 22) où repose la Mère du Livre (Coran III, 7 ; XLIII, 2-4), ou Archétype des Livres sacrés, pourrait-on dire. « Qui m’a vu, a vu la Vérité » : le Prophète de l’islam est bien en vérité la Porte sublime qui conduit aux Grands Mystères.

        Sources :

        - Les femmes du Prophète de Magali Morsy, éd. Mercure de France
        - Femmes en islam de Wiebke Walther, éd. Sindbad
        - Les femmes soufies et la passion de Dieu de N. et L. Amri, éd. Danglès

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