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Younes Kouider - « Mes œuvres sont colorées et énigmatiques »

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  • Younes Kouider - « Mes œuvres sont colorées et énigmatiques »



    Jeune artiste plasticien algérien, Younes Kouider est un passionné d'art plastique et d'art en général. Nous sommes partis à la rencontre de cet artiste hors du commun qui nous embarque dans un univers artistique très particulier.

    Pouvez- vous vous présenter ?

    Je suis Younes Kouider, j’ai 29 ans, artiste plasticien. Après mon bac, j’ai fait une (01) année d’architecture puis j’ai décidé de partir aux Etats Unis où j’ai fait un Bachelor en Fine Art de 4 ans. C’est là où mon parcours artistique a commencé. En 2018, je suis revenu en Algérie. Quelques temps plus tard, je suis reparti aux Etats Unis où j’ai fait un Master en Studio art. J’ai travaillé sur plusieurs sujets principalement sur le sujet du « Nomadisme en Afrique du nord » en 2018 afin de savoir comment les sociétés nomades d’Afrique du Nord utilisaient des objets et les plaçaient dans différents contextes. J’étais nostalgique du pays et je voulais recréer un bout de ma culture étant aux Etats Unis.

    Parlez-nous un peu plus de votre art et principalement le tissage et quelles sont vos techniques ?

    Je pratique la peinture et le tissage. Pour ce qui est du tissage, c’était d’abord un coup de cœur. J’ai trouvé dans le tissage ce lien avec ma culture que je pouvais faire à ma propre façon. Je ne voulais pas refaire exactement ce qui se faisait dans le monde artisanal.

    Je me rappelle de ma grand-mère qui tissait. J’ai essayé de reproduire mais j’ai trouvé un moyen plus simple et qui est de travailler à l’aide de punaises sur une planche de bois et en utilisant du tissu découpé en gros.

    Pour ce qui est de la peinture, je travaille principalement avec de la gouache. J’ai travaillé récemment sur une série qui s’appelle « Les animaux sauvages » avec un arrière-plan de motifs berbères.



    Quelles ont été vos inspirations artistiques ?

    Il y a une artiste peintre algérienne qui m’a fortement inspirée et c’est Baya. On avait ses tableaux à la maison. J’ai grandi avec ses œuvres. Ses peintures aux couleurs vives et sa façon de peindre avec naïveté et souplesse m’ont toujours attiré.

    Un autre artiste peintre, Francesco Clemente, un Italien, qui a côtoyé des artistes de l’époque post moderne fait aussi partie de mes inspirations. Il a travaillé sur des peintures mais aussi des tentes de réfugiés. C’est un artiste conceptuel. Il m’inspire beaucoup par sa manière très spontanée de peindre, une façon assez naturelle. Il fait aussi des installations artistiques.

    Quelle est votre touche artistique propre à vous ?

    La couleur est très présente dans mes œuvres ce qui colle parfaitement avec les artistes qui m’inspirent. Mon identité algérienne est ma touche artistique. On la retrouve notamment dans mes œuvres à travers les signes berbères que je mets en arrière-plan de mes dessins d’animaux sauvages. C’est une fascination que j’ai depuis l’âge de 4 ans pour ces animaux. Là sont mes touches personnelles. Pour moi les couleurs représentent aussi l’Afrique car on retrouve beaucoup de couleur dans les œuvres africaines.



    En parlant de couleurs, comment les mariez-vous entre-elles surtout dans vos tissages ? Est-ce réfléchi ou spontané ?

    C’est une question qu’on m’a justement posée lors de mon projet de fin d’étude. Je travaille avec les deux façons. D’ailleurs, l’art africain se caractérise par une spontanéité dans le choix des couleurs. Pour moi les couleurs sont tellement chargées qu’on ne pourra pas dire que le choix a été étudié. Parfois je choisis des couleurs qui se perdent les unes dans les autres et parfois je choisis des couleurs qui créent un contraste vif.

    Ce qui à première vue donne l’impression de ne pas bien fonctionner ensemble peut donner un côté spécial au tissage.



    Quelle a été votre plus grande œuvre ?

    C’était un tissage d’une tente avec des objets de récupération. Elle faisait trois mètres sur deux.



    Si on venait à parler de votre univers artistique, vous diriez quoi ?

    Mes œuvres sont colorées et énigmatiques. On retrouve cette complexité dans certains de mes tissages dans lesquels j’ajoute des objets que je peins en fonction des couleurs des tissus. Ces objets se fondent dans l’œuvre. Ils perdent leur identité pour en épouser une autre. Dans la vie, les objets apparaissent tels qu’ils sont ; ils sont identifiables. Ce que je fais c’est de leur faire perdre l’identité qu’on leur attribue au quotidien. Je les cache sous ces couleurs pour qu’ils prennent une autre nature.



    Quels sont vos futurs projets et que souhaitez-vous à l’avenir ?

    D’ici août 2021, je rejoindrai l’Université de Yale pour un Master en Fine Art pour une durée de deux ans. Je suis très impatient d’y aller pour apprendre plus de techniques artistiques et développer mon art. Je souhaite devenir un artiste reconnu car c’est ce que je veux faire durant toute ma vie.

    Après le MFA, je souhaite enseigner afin de transmettre mon savoir aux futures générations d’artistes algériens.

    Par Hadia Beghoura | Publié le 26/11/2020 à 20:00 | Mis à jour le 22/01/2021 à 12:58

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