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Hacene Ahres sort un nouvel album « Maturite et Consecration »

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  • Hacene Ahres sort un nouvel album « Maturite et Consecration »

    Hacen Ahres est un artiste exceptionnel, un chanteur au rythme doux et aux paroles pesées....Il est unique en son genre (je le trouve).

    Quatre années après son album dédié aux victimes du Printemps noir, Hacène Ahrès sort un nouvel album engrangé de jolis textes tous imprégnés de la poésie “mohandienne”. Oui, on pourra l’avancer sans ambages, H. Ahrès est un poète de l’amour. Pour ses vingt ans de chansons, Hacène Ahrès sort Qim D Ahelfu (amour absolu), couronnant ainsi une carrière révélant un Ahrès à vif qui a toujours “crié ses joies, ses souffrances douces et décortiqué les sentiments”.
    Cet album, Hacène le voulait, autant que son public. D’abord on savait que Ahrès a, quatre ans durant, pris du recul pour mieux prendre de l’élan. Ensuite, parce que les dernières années sont marquées par toute une cacophonie et un désert culturel. Et “amour absolu” fait redécouvrir Hacène très attaché à son public et n'en reste pas moins pamphlétaire : “J’ai fait un effort, j’ai un public un peu le même et j’ai pris le risque d’apporter des touches nouvelles notamment sur le plan musical.” Ahrès est celui qui ose évoquer tous les sujets, même les plus tabous, l'auto-analyse, la désolation, l’incertitude, les reproches, la nostalgie et bien sûr l’amour, “cette chose qui ne périsse jamais”. Sans détour mais sans vulgarité. Quoi qu'il en soit, on reste béat. Les huit chansons de cet opus, à la mesure de sa démesure, présentent un Ahrès poétique, plus sensible, plus sentimental, mais aussi une partie plus enfouie, due à une remise en question assez explicite. Bref un album intimiste, il est aussi, comme diraient certains, l'album de la consécration, de la maturité. “Je crois que tout est dans ce terme. C’est une mise à nu de tout ce que j’ai chanté durant les 20 dernières années. C’est la suite de toutes mes précédentes œuvres”, résume l’artiste, avant-gardiste qui y “puise son inspiration de son propre vécu”. Les chansons s'enchaînent comme de véritables bijoux précieux. La poésie des mots et du sens explose, elle nous arrive en plein cœur avec des ondulations émotives. Hacène nous prouve, encore une fois, sa force d'énonciation dans le paysage musical kabyle. L’amour dans tous ses états se fait entendre, à chaque carrefour narratif, notamment dans Anida kem (évocation), Qim d ahelfu (amour absolu), Bghigh kan (complainte) ou Wissen kem (incertitude), Tameddit bw ul (reproches). Plus introspectif, cet album se nourrit aussi des coups durs pendant ces années “noires”. L’auteur compositeur fait son propre constat et attise ses renoncements et son désarroi : “C’est le constat que tout le monde a fait, dénoncer cette amnésie. Aujourd’hui, on assiste à une reddition. Les gens parlent de continuité de combat, mais quel combat, avec qui ? On nous a endormi avec les promesses. Nous sommes dans une situation, où il n’y a plus de repères, les symboles sont galvaudés.” Cette situation est brocardée dans Ashisef (désolation). L’artiste s’interroge de ce qu’adviennent les idéaux, mais surtout avec qui les défendre et revendiquer. “Ceux-là mêmes sont déjà morts !” Il exorcise ses démons, il tire sur quelques ambulances, les amnésiques et les autres charlatans de la politique. Dans des textes imparables, il dresse son journal intime, de ses semblables, sans pudeur et non édulcoré. Vingt ans après, il se dévoile devant ses amis, comprendre ici son public. “Tout l’amour que j’ai chanté m’a permis d’avoir beaucoup d’amis. Je me situe au fait en tant que miroir à mon public”, dit-il tout en s’excusant auprès de ce même public d’avoir annoncé à maintes reprises la sortie de cet album. “Un retard indépendant de ma volonté”, s’efforce-t-il encore avant d’ajouter que “le deuxième volume de cet album promis au départ sortira à la rentrée prochaine”. Côté musical, les chansons sont toutes portées par des compos, certes minimalistes, de Bazou qui a dirigé l’orchestre, distribué les partitions et apporté sa touche perso, mais toutes imprégnées d’un son plus original, cent pour cent acoustique. Et pour une première, le produit Ahres innove avec l’introduction d’une section de violon (quatuor). Belles balades musicales, mots imparables, Hacène Ahres, grâce à Qim D Ahelfu, est enfin retourné au turbin, reprenant une place, la sienne, qu’aucun n'était parvenu à lui chiper pendant ses quatre années d’absence. Hacène Ahrès qui est boudé par les médias lourds de son pays (radio et télé) se prépare pour une tournée en France. Le bal des concerts sera ouvert le 24 juin… En attendant, le public savoure la renaissance de l’artiste d’Adeni, ce bourg perché là-haut sur la colline qui a reçu aussi un bel hommage dans Taddart…

    - Le Soir d'Algerie
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