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Ait Menguellet El Gherva n'45

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  • #16
    Bonsoir!

    Merci à vous tous pour vos contributions cette chanson est vraiment un chef d'œuvre.

    Scootie

    Mais, malgré cela, la femme kabyle est têtue, et continue invariablement à penser "ayuh argaz amjah tiwit trumit"

    ça dénote en fait un complexe d'infériorité, encore présent à ce jour.
    Les femmes dans les villages ont donné aussi leur part de sacrifices, leur vie était rude.
    Beaucoup ont passé leur vie à se battre pour élever un ou plusieurs enfants seules, en attendant le retour de leurs mari, qui parfois revenait au bout de 20 ou 30 ans, parfois ne revenait jamais, elles ont passé leurs plus belles années, seules avec cet espoir du retour de l'être aimé et avec lui la prospérité...

    Cette femme s'imaginait que arrivé au pays de la prospérité et de la beauté leur mari pouvait être tenté par les oublier et oublier la misère.

    Il ne faut pas omettre l'amour que cette femme portait à son mari, chose qui est subtilement évoqué dans la chanson (avec la pudeur kabyle légendaire) quand elle lui dit:

    El pari imi ikthezra thefrah thedhssa

    Elle imagine naïvement, comme cet homme lui était cher que Paris serait joyeuse et heureuse de l'accueillir

    Elfamilia


    Tout à fait d'accord cette chanson porte en elle beaucoup de symboles et une partie de notre histoire. Elle a toute sa place à l'école, loukan edhlevghikh ayoul.


    Makhlouka

    De rien ma belle je suis contente que tu aies pu apprécier.
    Je ne savais pas que tu comprenais le kabyle.


    SidiB

    Silkhedma ellouzine sakham
    va dans le même sens aussi, même si celle-ci situe le contexte historique mondial de l'époque et le contexte en kabylie et tous le parcours d'un exil déchirant et ingrat.
    Dernière modification par Megane, 15 juin 2011, 21h01.
    Hope is the little voice you hear whisper "maybe" when it seems the entire world is shouting "no!"

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    • #17
      Le Phénix des Neiges - Par Yasmina Khadra

      Si je devais mettre une figure sur l’Algérie de nos prières, je m’inspirerais de celle de Lounis Aït Menguellet : la figure de l’enfant du pays. Tout, chez cet artiste emblématique, m’apaise et me réconforte dans mon algérianité. Son charisme droit sorti de la sagesse ancestrale, sa hauteur étincelante de neiges djurdjuraennes, son amour indéfectible pour les siens font de son chant une rédemption.
      Je crois avoir adhéré à cet homme avant même de le rencontrer. Je ne comprenais pas ses paroles, mais je me reconnaissais dans ses chansons, et sa voix de chantre tranquille m’insufflait un sentiment de plénitude comme lorsque le vent du désert balaie mes angoisses. Lounis Aït Menguellet est un havre de paix, une oasis féerique qui transcende, à elle seule, ces espaces mortifères que sont devenus nos silences tandis que nos rêves menacent de s’effilocher au gré des désillusions. Il sait dire ce que nous taisons par crainte d’être entendus : notre fierté égratignée, nos joies chahutées, nos aspirations laminées.
      Plus qu’un barde, Lounis est ce refus viscéral de céder devant l’adversité, l’impératif devoir de renouer avec la beauté au cœur même des laideurs abyssales qui ont failli nous défigurer. Lorsqu’il chante, Lounis, les aigreurs retiennent leur souffle car, d’un coup, nous sommes en phase avec ce que nous croyons avoir perdu de vue, à savoir le goût de la fête.
      Qui a dit que nous étions morts et finis ? Quand bien même nos colères se voudraient amarres, un mot de Lounis, et déjà nous sommes ailleurs, loin des chaînes de nos frustrations et de nos galères mentales. Lounis ne chante pas, il apprivoise la vie, nous la restitue dans ce qu’elle a de plus grisant et de plus tentant ; subitement, nous avons envie de tout avoir, de tout mériter, les instants de bonheur comme les moments de folie, et nous sommes heureux d’être là, dans cette salle qui devient, au fil du répertoire, une grande maison familiale où toutes les complicités sont permises et où personne n’est jamais esseulé.
      Nous redevenons, le temps d’un concert, ce que nous sommes d’abord : des Algériens en liesse. Dieu a créé notre pays un jour de grande jouissance, et s’il arrive à certains de gâcher ses festins, d’autres sont là pour nous faire recouvrer, une à une, l’ensemble de nos ivresses. Parmi ces derniers, Lounis Aït Menguellet que l’on ne remerciera jamais assez pour l’immense faveur qu’il nous fait : de continuer d’aimer la vie malgré tout. Béni soit cet homme par qui l’éveil aux bonnes choses arrive, béni soit sa musique et sa grande générosité. Une nation ne s’enorgueillit que par la verve de ses idoles, et Lounis en est l’une des plus belles que notre fierté ait connues.
      Il est la preuve vivante que, chez nous, au bled comme partout où l’âme algérienne frémit, rien n’est tout à fait perdu.

      Liberté.
      "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
      Socrate.

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      • #18
        Imaginez ce que M. Yasmina Khadra aurait écrit sur Menguellet s'il avait grandit au même temps que son oeuvre et s'il en avait saisi tous les contours et toutes les subtilités.

        Merci pour l'article.

        Bel hommage au demeurant.
        Dernière modification par vert et jaune, 16 juin 2011, 06h29.

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        • #19
          Immaginez ce que M. Yasmina Khadra aurait écrit sur Menguellet s'il avait grandit au même temps que son œuvre et s'il en avait saisi tous les contours et toutes les subtilités.
          Soit il n'aurait pas trouvé les mots, ou alors il aurait écrit une œuvre qui le mènerait au prix Nobel de littérature.
          "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
          Socrate.

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