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@mort-jane ! ;)

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  • @mort-jane ! ;)



    L’étymologie nous l’enseigne: le mot poésie vient du grec poiesis qui signifie création. Mais la Poésie, c’est quoi au juste? Saurait-on définir un mystère ? Saurait-on cerner un art multiforme, fluide, infini? On pourrait y consacrer des centaines de volumes, mais toutes les tentatives seraient vaines. Avec l’humour qui lui est propre (ne disait-il pas qu’il préférait les chats aux chiens car il n’existe pas de chats policiers,), Jean Cocteau nous a glissé cette définition: «La poésie est indispensable. J’ignore à quoi». Pour sa part, Baudelaire affirme que tout homme bien portant peut se passer de manger pendant deux jours, mais de poésie, jamais.

    Les poètes ont cent fois plus de bon sens que les philosophes. En cherchant le beau, ils rencontrent plus de vérités que les philosophes n’en trouvent en cherchant le vrai. Et s’ils peuvent paraître obscurs, c’est généralement pour deux raisons opposées: tantôt parce qu’ils parlent de choses trop grandes pour que n’importe qui les comprenne, tantôt parce qu’ils parlent de choses trop petites pour que n’importe qui les voie. Ce qui prouve que les vrais poètes sont les créateurs les plus actifs qui soient. Intuitifs, ils nous révèlent les liens qui unissent l’invisible à la beauté du monde.

    Dans une époque où la déshumanisation se développe, la poésie —dédaignée voire abandonnée —demeure un merveilleux voyage. Ne serait-ce que pour retrouver une étincelle de l’âme humaine là où il n’y a plus que des myriades de chiffres vides de sens, des signaux numériques et des écrans médusés. Progressivement disqualifié au profit du Virtuel, le Réel perd de plus en plus son sens. C’est comme si nous vivions sans prise concrète sur le corps des choses, comme si nous étions orphelins de la réalité. Celui peut-il durer indéfiniment?

  • #2
    Azul Ben

    Et Jane mordis à l'âme son
    Comme un pêcheur
    qui court après son poids son
    A force de lancer en l'air
    Sa cane a attrapé le canard
    Perdu au milieu de la mare.

    Et Jane isolée au milieu de tout ça
    Attrapa ce qui ne se voyait pas
    L'invisible fil du pêcheur
    lancé au hasard des profondeurs.

    L'hameçon prit la mouche
    Et s'enfuit dans les abimes
    où il cherche encore à cette heure
    la couleur du bonheur

    Commentaire


    • #3
      lol morjane,


      Pour qui voir la poésie est partout et peut se cacher dans les recoins les plus inattendus. Pour qui sait lire, chaque mot est un trésor, le fruit d’une lente transmission. Mais rares sont aujourd’hui ceux qui savent apprécier à sa juste valeur la beauté d’un mot, sa sonorité, sa couleur, sa douceur. Bernard Pivot fait partie de ces élus. Toujours prêt à voler au secours de la langue française, le célèbre animateur vient de publir un livre intitulé «Cent mots à sauver». Il y vole au secours d’une centaine de mots vieillis, dont l’usage se perd au point où ils sont tombés en désuétude. Victime du franglais, du rétrécissement du vocabulaire usuel, de nombreux mots français sont en voie de disparition. Ceux-là même qui faisaient le grain des chansons de Georges Brassens, des dialogues de Michel Audiard ou des réparties de Feydaud ou Guitry.

      Dans ce nouveau combat, Pivot, le Magnifique, n’y va pas par quatre chemins. Il proclame l’état d’urgence, il bouillonne, il apostrophe et s’il le faut, il est prêt à en découdre pour défendre ce trésor menacé. Et quel trésor ! Il suffit de feuilleter le plaidoyer du plus médiatique des amoureux du français pour regretter le temps qui file et nous mange chaque jour, la disparition de nos pensées, l’esclavage de nos habitudes, la monotonie des divertissements dont on ne cesse de nous assommer. Alors, sans barguigner (ce verbe à préserver signifie hésiter, ne pas parvenir à se décider), et sans plus tarder, dévorons quelques pépites des plus savoureuses.

      Votre raisonnement laisse à désirer, il est boiteux? Eh bien, il est «bancroche» car le mot croche qu’il contient équivaut à croche, qui n’est pas droit. Savez-vous ce que signifie le mot «clampin»? Il désigne quelqu’un qui traîne, se laisse distancer par les autres, bref, un paresseux ou quelqu’un qui n’a pas d’envergure. Hélas, ce mot a été chassé des dictionnaires. Le même sort pourrait être celui de «brimborions» ou encore «s’esbigner». Synonyme de babiole, un brimborion est un petit objet sans valeur. Venu de l’italien, s’esbigner est aujourd’hui remplacé par s’éclipser, se tirer, s’arracher.

      Quelques mots composés à consommer sans modération sont également menacés. Par exemple «fesse-mathieu» qui désigne un avare. A l’origine de ce mot, se trouve Saint-Mathieu qu’on devait fesser pour qu’il sorte ses sous. «Potron-minet» est un véritable régal qui désigne l’aube car les chats montreraient leur derrière au lever du jour. «Jean-foutre» est tout aussi succulent et désigne quelqu’un de pas sérieux, pas fiable, qui n’en a rien à secouer.

      De découverte en découverte, Pivot nous mène à la rencontre des «mirliflorons» (les jeunes gens élégants des années cinquante qu’on qualifierait aujourd’hui de minets), des «gourgandines» (à l’origine, un corsage qui a fini par désigner une femme légère), des «scrogneugneus» (un mot tout en couleurs qui désigne un grognon jamais content) et des «froquins» (Pour Molière, un faquin était un coquin et désigne aujourd’hui un serviteur impertinent et peu recommandable).

      Allez, rajoutons encore une louche avec ce truculent «carabistouille» auquel on donne le sens de propos anodins et un peu trompeurs. Et que dites-vous de «billevesée» qui désigne des propos sans intérêt. Et pour finir, un verbe en forme d’éclat de rire car «s’ébaudir» signifie se réjouir, s’amuser. Hélas, la plupart de ces termes ont pris la poudre d’escampette, ont (sans jeu de mots) filé à l’anglaise. Heureusement qu’il y a un Pivot pour aller à leur rescousse, pour, au moins, attirer l’attention sur l’appauvrissement permanent du vocabulaire, nous inciter à réfléchir sur la manière dont nous parlons, dont nous perdons notre latin ou notre... arabe.

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