Un oiseau perdu
Blessé par la vie
Perdu loin dans sa nuit
A cru en un abri
Un coin de repos
Un coin où c’est chaud
Un abri douillé
pour reposer
ses ailes .
a vus la douceur
a crus en les cœurs
trouver le repos
a fait don de sa nuit
ultime faiblesse
confiance absolu
sans aucune retenue
s’est confié tout nu
crédule oiseau
le chat a pris ça
pour acte de faiblesse
s’est léché les babines
a sauter sur l’oiseau
torturé un petit coup
ronronnant de plaisir
de faire durer le plaisir
a brisé une a une les ailes
a mordu sous la peau
goûtant avec délice
ce cœur d’artichaut
chaque goûte de sang
était nectar divin
pour ce rustre malandrin
habitué qu’il était
a savourer l’orgueil
d’être matou chez soi
l’oiseau s’est sauvé
les ailes arrachés
le cœur tout brisé
mais vivant.
longtemps a erré
innocence violé
sans peur et sans crainte
juste innocence violé
confiance déchiqueté
cœur brisée et meurtris
Je l’entend à l’aurore
Me dire ses souffrances
Me dire que la trahison
Est la pire des douleurs
Je l’entend jour et nuit
Il est là près de moi
Ses ailes vont se réparer
Son cœur s’est plus long
Mais je l’ai entendu
Me siffler que c’est bon
Il s’envolera bientôt
Il a trouvé son coin de paradis
Bien loin de cette Terre
Le vent qui souffle
L’emportera très haut
Loin de tout loin de lui

Le matou ronronne d’aise
Trop imbu de soi
Ignorant de l’honneur
Qu’il a reçus en son cœur
Il n’avait pas mérité
Ce don accordé
Il n’est que vulgaire rat de gouttière
Violeur de conscience
Violeur d’innocence
Et il ne le sait même pas !

Morjane
23 Avril 2003