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    Voila, j’ai pensé que peut être ce serait une bonne idée que chacun de nous post son poème favoris, question de donner l’occasion a ceux/celles qui ont l’esprit poète mais la langue muette, de participer un peu, et aussi ça nous permettra peut être de découvrir des vers qu’on connaissait pas avant.

    Bon j’espère qu’il y aura beaucoup de participants (es). Je vais donc commencer par ces vers choisis des romances sans paroles de Paul Verlaine. C’est la l’un de mes poemes favoris (c'est triste mais touchant).

    Il pleure dans mon coeur


    Il pleure dans mon coeur
    Comme il pleut sur la ville ;
    Quelle est cette langueur
    Qui pénètre mon coeur ?

    Ô bruit doux de la pluie
    Par terre et sur les toits !
    Pour un coeur qui s'ennuie,
    Ô le chant de la pluie !

    Il pleure sans raison
    Dans ce coeur qui s'écoeure.
    Quoi ! nulle trahison ?...
    Ce deuil est sans raison.

    C'est bien la pire peine
    De ne savoir pourquoi
    Sans amour et sans haine
    Mon coeur a tant de peine !

    Allez, au suivant :biggrin:
    Prouver que j'ai raison serait accorder que je puis avoir tort.
    Beaumarchais

  • #2
    voila l'un de mes preferés,fantasque ,original et beau.

    Le coeur du pitre

    Mon triste coeur bave à la poupe,
    Mon coeur couvert de caporal :
    Ils y lancent des jets de soupe,
    Mon triste coeur bave à la poupe :
    Sous les quolibets de la troupe
    Qui pousse un rire général,
    Mon triste coeur bave à la poupe,
    Mon coeur couvert de caporal !

    Ithyphalliques et pioupiesques
    Leurs quolibets l'ont dépravé !
    Au gouvernail on voit des fresques
    Ithyphalliques et pioupiesques.
    Ô flots abracadabrantesques,
    Prenez mon coeur, qu'il soit lavé !
    Ithyphalliques et pioupiesques
    Leurs quolibets l'ont dépravé !

    Quand ils auront tari leurs chiques,
    Comment agir, ô coeur volé ?
    Ce seront des hoquets bachiques
    Quand ils auront tari leurs chiques :
    J'aurai des sursauts stomachiques,
    Moi, si mon coeur est ravalé :
    Quand ils auront tari leurs chiques
    Comment agir, ô coeur volé ?

    Mai 1871.


    Arthur Rimbaud

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