Je t'aime poésie et j'aime à te le dire,
Mieux qu'un prétexte vain qu'il me faudrait transcrire,
Fût-ce pour relater de l'Histoire un combat,
Ou cet ultime instant du chêne qu'on abat,
Peindre avec des mots sourds les labeurs de la mine,
Hanter le fond des mers, réciter la colline,
Psalmodier l'exploit, croquer l'enfant au jeu,
Chanter comme l'amour, la soupe sur le feu,
Ravir une épopée aux accents de la prose,
Rendre compte du ciel, des parfums de la rose...
J'en appelle aux secrets que dispense ton art,
Dont la clé d'or ne doit jamais rien au hasard.
Museler le destin à coups de falariques,
Réduire l'hypostase en un flot de reliques,
A l'insipide enfin, céder une saveur,
Transcender la falourde en faisceau de licteur,
Je m'applique humblement. De formule en formule
Je trame un infini, sonde le minuscule,
Mais souhaite toujours sublimer leur état.
Tu les touches chacun, de ma plume qui bat
L'alchimique rappel de ces règles premières,
Qui range côte à côte un juron, des prières,
Sans jamais qu'il en coûte à tes divers talents.
Je t'aime poésie et te fais des serments:
Ne fréquenter que toi pour ce que tu sais rendre,
Aussi fine que l'or la misérable cendre
Et presque désirable un malheur en chemin.
Entre tes doigts le gueux et jusqu'au spadassin
Prennent des airs de rois. Le vain, le dérisoire,
Se découvre toujours une place en l'Histoire;
D'Alexandre et les siens, vainqueurs de cent trépas,
L'ennui surprend leur vol pour en sonner le glas.
Ah ! ces bassins remplis de lumières obscures,
De senteurs et de chants, de subtiles épures,
Mêlés pour nous servir de permanents défis,
Auxquels répond le cœur, radieux d'être pris...
allons ! puisque ce goût, je ne puis m'en défendre,
Je reviens à l'objet, à la rose, à la cendre
Et fort de les avoir, en ton nom récités,
Je vais les vivre mieux au seuil de tes cités.
Claude Gauthier
Mieux qu'un prétexte vain qu'il me faudrait transcrire,
Fût-ce pour relater de l'Histoire un combat,
Ou cet ultime instant du chêne qu'on abat,
Peindre avec des mots sourds les labeurs de la mine,
Hanter le fond des mers, réciter la colline,
Psalmodier l'exploit, croquer l'enfant au jeu,
Chanter comme l'amour, la soupe sur le feu,
Ravir une épopée aux accents de la prose,
Rendre compte du ciel, des parfums de la rose...
J'en appelle aux secrets que dispense ton art,
Dont la clé d'or ne doit jamais rien au hasard.
Museler le destin à coups de falariques,
Réduire l'hypostase en un flot de reliques,
A l'insipide enfin, céder une saveur,
Transcender la falourde en faisceau de licteur,
Je m'applique humblement. De formule en formule
Je trame un infini, sonde le minuscule,
Mais souhaite toujours sublimer leur état.
Tu les touches chacun, de ma plume qui bat
L'alchimique rappel de ces règles premières,
Qui range côte à côte un juron, des prières,
Sans jamais qu'il en coûte à tes divers talents.
Je t'aime poésie et te fais des serments:
Ne fréquenter que toi pour ce que tu sais rendre,
Aussi fine que l'or la misérable cendre
Et presque désirable un malheur en chemin.
Entre tes doigts le gueux et jusqu'au spadassin
Prennent des airs de rois. Le vain, le dérisoire,
Se découvre toujours une place en l'Histoire;
D'Alexandre et les siens, vainqueurs de cent trépas,
L'ennui surprend leur vol pour en sonner le glas.
Ah ! ces bassins remplis de lumières obscures,
De senteurs et de chants, de subtiles épures,
Mêlés pour nous servir de permanents défis,
Auxquels répond le cœur, radieux d'être pris...
allons ! puisque ce goût, je ne puis m'en défendre,
Je reviens à l'objet, à la rose, à la cendre
Et fort de les avoir, en ton nom récités,
Je vais les vivre mieux au seuil de tes cités.
Claude Gauthier
