Thé au Sahara
A toutes les années ou deux, le coin de pays qui m'a vu naître m'appelle, et à chaque fois, je ne sais résister à cet appel.
Ce retour aux origines connu de tous, ce retour aux sources, est à tout coup, pour moi, d'un grand ressourcement, un apaisement salutaire. Me voilà parti…
Dix heures d'avion, quelques escales épuisantes, une journée d'autocar brinquebalant, et voilà sortie de nulle part, entre les montagnes de sable qui la cernent de toutes parts, mon oasis.
Mon oasis à moi, mon havre!
Un mirage! Une tache blanche, quelques traits verts qu'on a peine à imaginer en un endroit aussi aride, aussi hostile. Le soleil jetant rageusement ses feux sur elle : une poignée de maisonnées flottant sur des vagues de sable.
Je suis déjà sur le marchepied de l'autocar, impatient de retrouver les reliefs de mes souvenirs. L'oasis prend forme. Le tableau se précise. Les lignes se fixent et s'immobilisent. La route finit. Le bitume ne va pas plus loin : me voilà rendu. Ça valait toutes les peines et les déplacements éreintants que je venais de faire.
Oh ce n'est rien qu'un minuscule hameau perdu dans un océan de sable!
Quelques arpents de dunes, une poignée de palmiers. Un puits. Une petite école. Et… Et les miens! Ma tribu!
Après les longues embrassades des retrouvailles et le thé d'accueil, le soleil déclinant, j'aimais prendre le large. Je m'éloigne du village pour me retrouver seul face à l'immensité du désert.
Rien n'accroche le regard, l'horizon est ouvert. Tout est nu, rien que du sable, rien que du ciel. Rien ne bouge, tout est immobile.
A perte de vue, je suis seul.. Si minuscule, une poussière de néant devant la démesure. Un grain de presque rien pris de vertige devant l'étendue infinie et le paysage si grandiose. Mais pourtant tout est si simple.
Rien ne bouge, l'air est immobile. Je reste figé moi-même un long moment. J'écoute l'étrange musique du silence. Rien n'a changé depuis mon toujours, la constance absolue. Je me noie dans l'éternité des lieux et je ressens la caresse du temps d'avant. Soudain, je me sens invulnérable mais combien sans dessein.
Le soleil lèche l'horizon. Le soleil glisse et descend. Un ciel écarlate qui , peu à peu, s’empourpre et rosit les sables. Je me laisse envoûté par le spectacle de la fusion des couleurs, de l'entremêlement des nuances. Le soleil semble se noyer dans les sables pour leur donner des milliers de teintes. La cime des dunes passe de l'orange au pourpre puis à l'anthracite, puis au gris… La féerie saharienne!
Les yeux scrutant le ciel, les mains en visière, j'aperçois la première étoile. Je continue à fouiller, voici une autre, puis une autre, une quatrième. Le ciel est d'encre, noir et lumineux. Les étoiles l'ont conquis…
A toutes les années ou deux, le coin de pays qui m'a vu naître m'appelle, et à chaque fois, je ne sais résister à cet appel.
Ce retour aux origines connu de tous, ce retour aux sources, est à tout coup, pour moi, d'un grand ressourcement, un apaisement salutaire. Me voilà parti…
Dix heures d'avion, quelques escales épuisantes, une journée d'autocar brinquebalant, et voilà sortie de nulle part, entre les montagnes de sable qui la cernent de toutes parts, mon oasis.
Mon oasis à moi, mon havre!
Un mirage! Une tache blanche, quelques traits verts qu'on a peine à imaginer en un endroit aussi aride, aussi hostile. Le soleil jetant rageusement ses feux sur elle : une poignée de maisonnées flottant sur des vagues de sable.
Je suis déjà sur le marchepied de l'autocar, impatient de retrouver les reliefs de mes souvenirs. L'oasis prend forme. Le tableau se précise. Les lignes se fixent et s'immobilisent. La route finit. Le bitume ne va pas plus loin : me voilà rendu. Ça valait toutes les peines et les déplacements éreintants que je venais de faire.
Oh ce n'est rien qu'un minuscule hameau perdu dans un océan de sable!
Quelques arpents de dunes, une poignée de palmiers. Un puits. Une petite école. Et… Et les miens! Ma tribu!
Après les longues embrassades des retrouvailles et le thé d'accueil, le soleil déclinant, j'aimais prendre le large. Je m'éloigne du village pour me retrouver seul face à l'immensité du désert.
Rien n'accroche le regard, l'horizon est ouvert. Tout est nu, rien que du sable, rien que du ciel. Rien ne bouge, tout est immobile.
A perte de vue, je suis seul.. Si minuscule, une poussière de néant devant la démesure. Un grain de presque rien pris de vertige devant l'étendue infinie et le paysage si grandiose. Mais pourtant tout est si simple.
Rien ne bouge, l'air est immobile. Je reste figé moi-même un long moment. J'écoute l'étrange musique du silence. Rien n'a changé depuis mon toujours, la constance absolue. Je me noie dans l'éternité des lieux et je ressens la caresse du temps d'avant. Soudain, je me sens invulnérable mais combien sans dessein.
Le soleil lèche l'horizon. Le soleil glisse et descend. Un ciel écarlate qui , peu à peu, s’empourpre et rosit les sables. Je me laisse envoûté par le spectacle de la fusion des couleurs, de l'entremêlement des nuances. Le soleil semble se noyer dans les sables pour leur donner des milliers de teintes. La cime des dunes passe de l'orange au pourpre puis à l'anthracite, puis au gris… La féerie saharienne!
Les yeux scrutant le ciel, les mains en visière, j'aperçois la première étoile. Je continue à fouiller, voici une autre, puis une autre, une quatrième. Le ciel est d'encre, noir et lumineux. Les étoiles l'ont conquis…
Commentaire