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Les Algéries de ces Algériens !

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  • Les Algéries de ces Algériens !

    Elle est Une, l’Algérie, grande et rêveuse. Mais, aux yeux de ces Algériens, écrivains, elle est les Algéries. Dans leur cœur, dans leurs textes, la poésie, le roman ou le théâtre elle est plurielle !
    Dans leur esprit, elle est diverse, multiple et rebelle. Elle est les Algéries !
    Aux yeux de Taos Amrouche, les Algéries ressemble à un conte kabyle qui résiste, un conte qui ne prendra jamais de rides. Elle est aussi une chanson sur les lèvres du vent de l’éternité.
    Aux yeux de Mohamed Dib, elle est la grande maison, la demeure des aïeux, qui rassemble et qui abrite les petites gens : les tisseuses, les petits commerçants et les intellectuels. Une maison d’hospitalité dont les habitants sont animés par un raffinement citadin sans pair. Elle est aussi l’incendie qui dévore tout ce qui barre le chemin à la vie libre. La liberté !
    Aux yeux de Kateb Yacine, elle est l’insoumise. Elle aussi la femme belle, désirée, en chair, en poésie et en poudre. Elle est la cousine et le futur lumineux et illuminé ! Elle est l’errance poétique.
    Aux yeux de Mouloud Feraoun, l’Algérie à lui ressemble à un cartable d’un élève qui marche pieds nus dans la boue de la Kabylie, par un jour hivernal, froid et pluvieux. La boue de la terre bénie est faite de courage et de défi. Elle est cet élève qui veut apprendre le monde et décoder les énigmes qui le ceinturent. Elle est le savoir. L’alphabet ! Le verbe. Elle est la lecture. Le livre. Elle est l’institutrice, la craie, le tableau et le cahier scolaire. La colère qui ronge l’intérieur.
    Aux yeux de Malek Haddad, elle est la gazelle du grand désert qui défie son chasseur. Elle est la chasseuse de son chasseur ! Elle est les zéros qui tournent en rond. Elle est ce pont de Constantine. Un pont qui mène vers le huitième ciel. El Malouf ! Les Algéries !
    Aux yeux de Moufdi Zakaria, elle est sœur jumelle de l’hymne de la vie et de la liberté. Le pantalon d’un Mozabite fier de son histoire, de sa langue, de sa calotte, de sa musique, de ses rituels et de sa ville. Ghardaïa, porte du paradis des paradis.
    Aux yeux d’Assia Djebar, elle est dans le nulle part de la maison de son père, l’instit. Celui qui rêve d’une fille plus visible que lui-même. Son Algérie est cette belle femme solide comme un rocher de Cherchell, forte dans sa beauté par sa fragilité unique !
    Aux yeux de Mouloud Mammeri, Da L’Mouloud elle est le sommeil du juste. Elle est la grammaire tamazight. Tajerumet ! Elle est le chant des ouvrières d’oliviers, en saison de cueille ! Elle est Ahellil ! Elle est les ancêtres qui nous rappellent au réveil permanent ! La sagesse !
    Aux yeux de Tahar Djaout, l’Algérie, son Algérie, la nôtre, est l’image du courage et de fidélité aux martyrs. Elle est ce qui reste des os d’une armée constituée de pauvres paysans contre une autre faite de férocité et d’hégémonie. Elle est celle qui continue à faire barrage aux envahisseurs, tous genres d’envahisseurs, pour sauvegarder la mémoire. Une Algérie qui aime son passé sans qu’il soit à la place de son futur. Elle est la poésie ! Elle est le magique village d’Azeffoun, en grand format. Le courage !
    Aux yeux de Rachid Mimouni, elle est aussi celle qui a trahi ses martyrs ! Elle est proie à la malédiction des salafistes et des charlatans ! En ce temps qui court, elle est « le fleuve détourné » ou plutôt les richesses détournées !
    Aux yeux de Tahar Ouettar, elle est la noce de mulet ! Elle est l’As ! Elle est la femme chaouïa qui adore écouter Aïssa Al-Djermouni sur les planches de l’Opéra de Paris !
    Elle est la montagne d’Arris de Yamina Mechakra. Yamina femme en fragilité et en mots soyeux ! La fascination du tatouage au henné !
    Aux yeux de Abdelhamid Benhedouga, l’humble de tous les écrivains algériens depuis Apulée, elle est la tolérance mise à nu ! Elle est le juste milieu. Une prière !
    Aux yeux de Jean Sénac, petit-fils du mineur de Béni Saf, Baudelaire, Rimbaud et Gide d’Algérie, elle est la bien-aimée de celui qui n’a pas rencontré de difficulté pour apprendre l’hymne national en arabe. Les Algéries pour ce fou d’Algérie est belle comme un comité de gestion. Elle est forte et forte comme un comité de gestion / Comme une coopérative agricole !
    D’autres l’ont vue autrement, chacun a son Algérie, mais cette Algéries restera grande dans son unité plurielle !
    Amin Zaoui
    Chroniques algériennes

    « Dans les dunes du Sahara, un homme devient le symbole de la résilience face à l'immensité. » – Albert Camus

  • #2
    y a deux Algéries qui m'ont semblé réelles pour les avoir vécues, celle de Mouloud Feraoun et celle de Rachid Mimouni.

    Ces deux grands écrivains étaient les plus réalistes bien que Dib l'était aussi à sa manière.

    Kateb Yacine, c'est du vent. C'est vide.
    Assia Djebbar trop émotive, trop intimiste mais une belle plume par ailleurs.
    Malek Haddad, mon poète favori. futuriste, idéaliste mais très touchant.


    .......

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    • #3
      Et Yasmina Khadra ?

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      • #4
        Khadra est de loin, le plus connu de tous,
        Il n'a pas d'Algérie comme Mouloud Feraoun ou Mimouni.
        J'ai tout lu de lui, mais jamais rien vraiment sur l'Algérie. Le dernier et le meilleur de tous ses titres, Les Vertueux, parle d'une certaine Algérie de la moralité et du combat, une Algérie en revanche tout de même française.

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        • #5
          Envoyé par Bachi
          mais jamais rien vraiment sur l'Algérie
          Tu as lu l'écrivain? moi j'ai adoré ,Il parle de sa vie à lui et comme toile de fond l'Algérie ......
          Mais en tant qu'ancien militaire il a le devoir de réserve ,il ne peut pas s'étendre sur certaines choses .......
          « Dans les dunes du Sahara, un homme devient le symbole de la résilience face à l'immensité. » – Albert Camus

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          • #6
            Oui. C'est une autobiographie.
            Non, pas trop aimé.
            De Khadra, j'ai aimé Cousine K que personne ou presque n'a lu et Les Vertueux, son dernier que tout le monde lira.

            Le policier est un genre que je n'apprécie pas trop.

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