Contaminés jusqu'à la troisième génération....Les écologistes de WWF ont publié jeudi des résultats de test sanguins pratiqués sur 13 familles européennes sur trois générations qui font frémir. En effet notre organisme stocke tout au long de notre vie les produits chimiques et on apprend aussi que les enfants sont bien loin d'etre épargnés. Bienvenue sur la planète bleue.
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Notre organisme stocke tout au long de la vie les produits chimiques, et les enfants ne sont pas les moins contaminés, selon les écologistes du WWF qui ont publié jeudi les tests sanguins de 13 familles européennes sur trois générations. Les résultats relèvent la présence de 73 produits chimiques dans le sang d'enfants, de mères et de grands-mères de 13 familles (Allemagne, Belgique avec deux familles, Danemark, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Italie, Lettonie, Luxembourg, Pologne et Suède). «Nous avions trouvé lors de tests sanguins en Grande-Bretagne que les femmes avaient moins de produits toxiques dans le sang que les hommes, nous nous demandions pourquoi», a expliqué jeudi Daniel Richard, président du WWF-France, en présentant les résultats. «Les mères transmettent un stock de produits chimiques à leurs enfants», a-t-il poursuivi. «Nous avons voulu sensibiliser l'opinion en réalisant des tests sur trois générations», ajoute-t-il.
DDT et PCB
Les enfants sont contaminés en moyenne par un nombre plus élevé de produits chimiques (59) que leurs mères (49). Leur sang contient des concentrations plus élevées de nouvelles substances comme les retardateurs de flammes bromés (présents dans les ordinateurs, télévisions, meubles, tapis). Les grands-mères sont davantage contaminées par des produits anciens, dont l'usage est restreint dans les pays développés depuis des années, comme le pesticide DDT ou les PCB (polychlorobiphényles, utilisés dans les équipements électriques).
Les produits chimiques sont pour beaucoup persistants: ils s'accumulent dans l'organisme pendant toute la vie. Quel effet ont ces produits à faible dose sur l'organisme? «On ne peut pas répondre de façon catégorique», a estimé le cancérologue Claude Lesné, du département de santé publique de la faculté de Rennes. Les études en toxicologie manquent pour de très nombreux produits, pourtant commercialisés depuis des dizaines d'années. Sur 100.000 produits chimiques en vente sur le marché européen, à peine 3.000 ont été étudiés. 30.000 sont commercialisées à plus d'une tonne par an, sans que leur effet sur la santé humaine ait été exploré.
REACH
C'est précisément l'enjeu du projet de réglement européen "REACH" (enregistrement, évaluation et autorisation des produits chimiques), qui doit être soumis au Parlement européen le 14 novembre. Experts, industriels et écologistes s'affrontent sur l'ampleur des études requises et sur la nécessité ou non de remplacer les produits les plus dangereux par des alternatives. «En 30 ans, la recherche a beaucoup avancé, on ne peut pas faire comme si on ne savait rien», souligne Claude Lesné. «Sur 115 études portant sur le Bisphénol A (utilisé dans la fabrication de plastiques pour les CD, ordinateurs et bouteilles), 94 révèlent des effets à très faible dose», relève André Cicolella, toxicologue à l'INERIS, un institut spécialisé sur les risques industriels. Le Bisphénol A est suspecté de perturber le système hormonal, tout comme certains phtalates (utilisés dans les plastiques).
«Combien faudra-t-il de catastrophes, comme celles du plomb et de l'amiante, pour qu'on prenne en compte sérieusement l'impact des produits sur la santé?», demande M. Lesné. Le WWF (Fonds mondial pour la nature) a lancé une campagne sur les produits toxiques en 2003 pour appuyer l'adoption d'une réglementation rigoureuse dans le cadre de REACH. En 2004, il a publié les analyses de sang de 39 députés européens et de 14 ministres de la Santé ou de l'Environnement.
Source : liberation
Pour aller plus loin
Le dossier REACH
Le dossier Detox
Des produits toxiques partout
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Notre organisme stocke tout au long de la vie les produits chimiques, et les enfants ne sont pas les moins contaminés, selon les écologistes du WWF qui ont publié jeudi les tests sanguins de 13 familles européennes sur trois générations. Les résultats relèvent la présence de 73 produits chimiques dans le sang d'enfants, de mères et de grands-mères de 13 familles (Allemagne, Belgique avec deux familles, Danemark, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Italie, Lettonie, Luxembourg, Pologne et Suède). «Nous avions trouvé lors de tests sanguins en Grande-Bretagne que les femmes avaient moins de produits toxiques dans le sang que les hommes, nous nous demandions pourquoi», a expliqué jeudi Daniel Richard, président du WWF-France, en présentant les résultats. «Les mères transmettent un stock de produits chimiques à leurs enfants», a-t-il poursuivi. «Nous avons voulu sensibiliser l'opinion en réalisant des tests sur trois générations», ajoute-t-il.
DDT et PCB
Les enfants sont contaminés en moyenne par un nombre plus élevé de produits chimiques (59) que leurs mères (49). Leur sang contient des concentrations plus élevées de nouvelles substances comme les retardateurs de flammes bromés (présents dans les ordinateurs, télévisions, meubles, tapis). Les grands-mères sont davantage contaminées par des produits anciens, dont l'usage est restreint dans les pays développés depuis des années, comme le pesticide DDT ou les PCB (polychlorobiphényles, utilisés dans les équipements électriques).
Les produits chimiques sont pour beaucoup persistants: ils s'accumulent dans l'organisme pendant toute la vie. Quel effet ont ces produits à faible dose sur l'organisme? «On ne peut pas répondre de façon catégorique», a estimé le cancérologue Claude Lesné, du département de santé publique de la faculté de Rennes. Les études en toxicologie manquent pour de très nombreux produits, pourtant commercialisés depuis des dizaines d'années. Sur 100.000 produits chimiques en vente sur le marché européen, à peine 3.000 ont été étudiés. 30.000 sont commercialisées à plus d'une tonne par an, sans que leur effet sur la santé humaine ait été exploré.
REACH
C'est précisément l'enjeu du projet de réglement européen "REACH" (enregistrement, évaluation et autorisation des produits chimiques), qui doit être soumis au Parlement européen le 14 novembre. Experts, industriels et écologistes s'affrontent sur l'ampleur des études requises et sur la nécessité ou non de remplacer les produits les plus dangereux par des alternatives. «En 30 ans, la recherche a beaucoup avancé, on ne peut pas faire comme si on ne savait rien», souligne Claude Lesné. «Sur 115 études portant sur le Bisphénol A (utilisé dans la fabrication de plastiques pour les CD, ordinateurs et bouteilles), 94 révèlent des effets à très faible dose», relève André Cicolella, toxicologue à l'INERIS, un institut spécialisé sur les risques industriels. Le Bisphénol A est suspecté de perturber le système hormonal, tout comme certains phtalates (utilisés dans les plastiques).
«Combien faudra-t-il de catastrophes, comme celles du plomb et de l'amiante, pour qu'on prenne en compte sérieusement l'impact des produits sur la santé?», demande M. Lesné. Le WWF (Fonds mondial pour la nature) a lancé une campagne sur les produits toxiques en 2003 pour appuyer l'adoption d'une réglementation rigoureuse dans le cadre de REACH. En 2004, il a publié les analyses de sang de 39 députés européens et de 14 ministres de la Santé ou de l'Environnement.
Source : liberation
Pour aller plus loin
Le dossier REACH
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Des produits toxiques partout
