C’est notre star-patient !» nous lance, non sans fierté, le professeur Abderrahmane Saïdia, chef du service oto-rhino-laryngologie (ORL) de l’hôpital Docteur-Dorban, relevant du CHU d’Annaba, à propos de l’enfant Siouar Dib, âgée de 7 ans. Cette dernière a bénéficié d’un implant cochléaire au sein du service, il y a près de trois ans, et a réussi en juin dernier son examen de passage à la deuxième année primaire, avec une moyenne de 8,64/10, au sein d’une école pour enfants normaux !
Atteinte d’une surdité congénitale, sans antécédents familiaux, ses parents ont soupçonné chez elle à l’âge de six mois des problèmes de surdité. Ce qui a été confirmé par la suite par un médecin à qui la fillette a été présentée. «A l’issue de plusieurs radiographies, ce médecin lui a prescrit un appareil d’audition de la marque Audifel que j’avais acheté, mais sans résultat», affirme le père de la fillette.
Opérée pour la pose d’un implant cochléaire au mois d’août 2006, — l’activation a été faite un mois et demi après —, Siouar sera, depuis, suivie au sein du service ORL du CHU d’Annaba. Cette rééducation postopératoire est capitale pour vaincre définitivement son handicap auditif et lui permettre de vivre normalement, nous fait-on savoir.
Au-delà du réglage de son implant, effectué tous les deux mois par les spécialistes du service ORL, il y a sa prise en charge hebdomadaire par les orthophonistes du centre pour sa rééducation orthophonique. Rééducation impliquant également un investissement au quotidien de ses parents.
Durant ces deux années de prise en charge et de suivi, la fillette n’a cessé de faire des progrès remarquables. Elle est capable aujourd’hui de détecter les différents bruits, de se retourner quand on l’appelle, identifie les cris des différents animaux, comprend verbalement et construit des phrases sans lecture labiale (sans faire bouger les lèvres en prononçant les consonnes). Elle fait aussi la différence entre le singulier et le pluriel, localise le son en avant, en arrière, à droite et à gauche et tient des propos cohérents. Bien plus que ça, elle poursuit actuellement sa scolarité dans une école publique pour enfants normaux, et a obtenu des notes la plaçant parmi les meilleurs élèves de son école.
L’enfant Siouar, sauvée d’un handicap lourd pour le restant de sa vie, revient de loin grâce à une prise en charge efficiente et soutenue du service ORL du CHU d’Annaba. Tout aussi notable que ses progrès est l’implication totale et la motivation sans faille de ses parents, de condition modeste —le père étant garde-forestier dans la wilaya d’El-Tarf et la mère est une femme au foyer. Son père se rappelle du premier mot prononcé par sa fille. C’est le mot «eau». Même s’il ne se rappelle pas la première phrase complète qu’elle avait prononcée, il se souvient bien de la date : c’était quatre mois exactement après l’activation de l’implant.
Concernant la scolarité de sa fille, il se félicite qu’elle ait un enseignant compréhensif qui la traite comme sa propre fille. Il lui consacre beaucoup de temps, d’où ses bons résultats scolaires, souligne le père.
«Après la panique, un espoir m’a été donné par l’équipe du service ORL de l’hôpital Dorban. Avec les formidables résultats réalisés par l’implantation, j’avais ressenti un grand soulagement. J’allais enfin voir ma fille entendre et parler comme tout le monde. Elle venait de sortir du “monde du silence”. Je ne saurai remercier assez toute l’équipe du professeur Saïdia, chirurgiens, orthophonistes, psychologues et paramédicaux qui ont rendu l’audition et, par la même, la parole à ma fille. Mon bonheur est immense. Je ne peux pas le décrire», nous dira le père de Siouar, avec des larmes de joie aux yeux.
Au total, ce sont près de 200 enfants venant de 19 wilayas de l’est du pays souffrant de surdité qui ont bénéficié d’un implant cochléaire ces deux dernières années au niveau du service ORL de l’hôpital Dorban d’Annaba. Les 16 derniers ont eu lieu durant le mois de Ramadan écoulé.
L’équipe de ce service, composée de 6 professeurs et 2 maîtres-assistants, a eu également à effectuer, au printemps dernier, la pose de 6 implants cochléaires à l’hôpital de Batna, en collaboration avec celle dirigée par le docteur Touati. Les coûts induits par le bilan diagnostic, l’acte opératoire et anesthésique, ainsi que la rééducation orthophonique et psychologique sont estimés à près de un milliard de dinars (100 milliards de centimes).
«Ce coût, excessif en apparence, est très inférieur à celui induit par la prise en charge à vie d’un sourd-muet que le handicap exclut de la connaissance, de la communication et du monde de travail», nous fera remarquer le professeur A. Saïdia.
Par ailleurs, un comité régional pour l’exécution du programme implant cochléaire, initié par le ministère de la Santé, a été créé, au début de l’année 2009, à l’est du pays. Il englobe les équipes ORL des CHU d’Annaba, Constantine, Batna et Sétif. Sa mission consiste en l’identification, le plus tôt possible, des enfants sourds à la naissance afin de les prendre en charge (acte opératoire, rééducation orthophonique, etc.) «en toute équité en termes de priorité», dans l’un de ces quatre CHU le plus proche de son lieu de résidence. Les enveloppes budgétaires pour l’achat des implants cochléaires pour les enfants devant être opérés au sein des quatre CHU ont été notifiées par le ministre, apprend-on.
Par Le soir
Atteinte d’une surdité congénitale, sans antécédents familiaux, ses parents ont soupçonné chez elle à l’âge de six mois des problèmes de surdité. Ce qui a été confirmé par la suite par un médecin à qui la fillette a été présentée. «A l’issue de plusieurs radiographies, ce médecin lui a prescrit un appareil d’audition de la marque Audifel que j’avais acheté, mais sans résultat», affirme le père de la fillette.
Opérée pour la pose d’un implant cochléaire au mois d’août 2006, — l’activation a été faite un mois et demi après —, Siouar sera, depuis, suivie au sein du service ORL du CHU d’Annaba. Cette rééducation postopératoire est capitale pour vaincre définitivement son handicap auditif et lui permettre de vivre normalement, nous fait-on savoir.
Au-delà du réglage de son implant, effectué tous les deux mois par les spécialistes du service ORL, il y a sa prise en charge hebdomadaire par les orthophonistes du centre pour sa rééducation orthophonique. Rééducation impliquant également un investissement au quotidien de ses parents.
Durant ces deux années de prise en charge et de suivi, la fillette n’a cessé de faire des progrès remarquables. Elle est capable aujourd’hui de détecter les différents bruits, de se retourner quand on l’appelle, identifie les cris des différents animaux, comprend verbalement et construit des phrases sans lecture labiale (sans faire bouger les lèvres en prononçant les consonnes). Elle fait aussi la différence entre le singulier et le pluriel, localise le son en avant, en arrière, à droite et à gauche et tient des propos cohérents. Bien plus que ça, elle poursuit actuellement sa scolarité dans une école publique pour enfants normaux, et a obtenu des notes la plaçant parmi les meilleurs élèves de son école.
L’enfant Siouar, sauvée d’un handicap lourd pour le restant de sa vie, revient de loin grâce à une prise en charge efficiente et soutenue du service ORL du CHU d’Annaba. Tout aussi notable que ses progrès est l’implication totale et la motivation sans faille de ses parents, de condition modeste —le père étant garde-forestier dans la wilaya d’El-Tarf et la mère est une femme au foyer. Son père se rappelle du premier mot prononcé par sa fille. C’est le mot «eau». Même s’il ne se rappelle pas la première phrase complète qu’elle avait prononcée, il se souvient bien de la date : c’était quatre mois exactement après l’activation de l’implant.
Concernant la scolarité de sa fille, il se félicite qu’elle ait un enseignant compréhensif qui la traite comme sa propre fille. Il lui consacre beaucoup de temps, d’où ses bons résultats scolaires, souligne le père.
«Après la panique, un espoir m’a été donné par l’équipe du service ORL de l’hôpital Dorban. Avec les formidables résultats réalisés par l’implantation, j’avais ressenti un grand soulagement. J’allais enfin voir ma fille entendre et parler comme tout le monde. Elle venait de sortir du “monde du silence”. Je ne saurai remercier assez toute l’équipe du professeur Saïdia, chirurgiens, orthophonistes, psychologues et paramédicaux qui ont rendu l’audition et, par la même, la parole à ma fille. Mon bonheur est immense. Je ne peux pas le décrire», nous dira le père de Siouar, avec des larmes de joie aux yeux.
Au total, ce sont près de 200 enfants venant de 19 wilayas de l’est du pays souffrant de surdité qui ont bénéficié d’un implant cochléaire ces deux dernières années au niveau du service ORL de l’hôpital Dorban d’Annaba. Les 16 derniers ont eu lieu durant le mois de Ramadan écoulé.
L’équipe de ce service, composée de 6 professeurs et 2 maîtres-assistants, a eu également à effectuer, au printemps dernier, la pose de 6 implants cochléaires à l’hôpital de Batna, en collaboration avec celle dirigée par le docteur Touati. Les coûts induits par le bilan diagnostic, l’acte opératoire et anesthésique, ainsi que la rééducation orthophonique et psychologique sont estimés à près de un milliard de dinars (100 milliards de centimes).
«Ce coût, excessif en apparence, est très inférieur à celui induit par la prise en charge à vie d’un sourd-muet que le handicap exclut de la connaissance, de la communication et du monde de travail», nous fera remarquer le professeur A. Saïdia.
Par ailleurs, un comité régional pour l’exécution du programme implant cochléaire, initié par le ministère de la Santé, a été créé, au début de l’année 2009, à l’est du pays. Il englobe les équipes ORL des CHU d’Annaba, Constantine, Batna et Sétif. Sa mission consiste en l’identification, le plus tôt possible, des enfants sourds à la naissance afin de les prendre en charge (acte opératoire, rééducation orthophonique, etc.) «en toute équité en termes de priorité», dans l’un de ces quatre CHU le plus proche de son lieu de résidence. Les enveloppes budgétaires pour l’achat des implants cochléaires pour les enfants devant être opérés au sein des quatre CHU ont été notifiées par le ministre, apprend-on.
Par Le soir