
Les femmes chinoises sont particulièrement exposées au tabagisme passif qui favorise le risque de fente labiale chez l'enfant © Ryan Pyle/Corbis
Différents travaux ont déjà établi un lien entre le tabagisme maternel durant la grossesse et le risque de fente labiale (nom scientifique du bec-de-lièvre, correspondant à une perte de substance de la lèvre supérieure) et/ou palatine (entraînant une communication entre le nez et la bouche). En revanche les travaux sur l'impact éventuel du tabagisme maternel passif au cours de la grossesse sur le risque de survenue de ces malformations faciales étaient rares jusqu'à présent. D'où l'intérêt de l'étude menée en Chine, où une enquête de prévalence publiée en 1999 avait estimé que près des deux tiers des hommes étaient des fumeurs réguliers, alors que les femmes consommaient peu de tabac.
Des auteurs de l'université de Pékin ont donc évalué la relation entre le tabagisme passif des futures mères et le risque de fente labiopalatine de leur enfant. Conduite sur la population générale de quatre comtés de la province Shanxi, leur étude a porté sur 88 cas de fente labiale/palatine survenus chez des enfants nés vivants ou mort-nés et 651 témoins sans malformation identifiée, appariés selon le comté de naissance, le sexe, l'ethnie maternelle et la date approximative de conception. Les chercheurs se sont appuyés sur les données d'exposition à la fumée de tabac recueillies entre janvier 2003 et décembre 2006, lors d'entretiens en tête à tête auprès des mères et qui ont été menés au cours de la première semaine ayant suivi l'accouchement. Résultat, publié dans le dernier numéro de la revue scientifique Epidemiology : le tabagisme passif en période périconceptionnelle est apparu associé à un risque accru de fente labiale/palatine dans la descendance, même après ajustements sur l'activité professionnelle maternelle, les antécédents périconceptionnels de grippe ou de fièvre et le sexe de l'enfant. Il est plus élevé chez les garçons que chez les filles et proportionnel à la fréquence de l'exposition à la fumée des autres. Toutefois ses auteurs insistent sur la forte prévalence du tabagisme passif de la femme en Chine, qu'ils relient à la très importante quantité de tabac consommée par les hommes, ainsi qu'au manque d'information et d'éducation sur les effets délétères du tabagisme.
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