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La transpiration est un phénomène physiologique normal. Elle maintient la température du corps à la valeur stable de 37 °C. Ce n’est que lorsqu’elle devient excessive, sans être associée à une maladie ou à un état particulier, qu’on peut parler de l’hyperhidrose. Cet excès de transpiration ou de sueur est provoqué par les glandes sudorales et cela de façon exagérée et anormale. Malheureusement, bien qu’il s’agisse d’une maladie, les gens ne consultent pas généralement. En effet, plusieurs personnes affectées souffrent en silence, car elles sont gênées de divulguer leur malaise, considéré comme un tabou par la société contemporaine. «Je transpire énormément des mains, des pieds, des aisselles, de la nuque, du dos, des cuisses... quelle que soit la température ambiante. Je ne sais vraiment pas quoi faire, c’est vraiment gênant. Je crois que je suis dans un cercle vicieux, car lorsque je transpire je stresse et quand je stresse je transpire. J’ai essayé des détranspirants, déodorants... rien ne marche ! C’est un véritable calvaire. J’ai les mains moites en permanence, je dois supporter un T-shirt trempé toute la journée, cacher ces auréoles au niveau des aisselles…», confie Mouad, 15 ans.
Selon son ampleur, l’hyperhidrose peut être vécue difficilement. Elle peut préoccuper constamment l’esprit et provoquer un malaise important en public (mains moites, odeurs, vêtements trempés…). La personne se retrouve alors dans un cercle vicieux, puisque la sueur elle-même est vécue de manière gênante, et que la gêne déclenche les sueurs. Pour ce qui est des conséquences physiologiques, les personnes atteintes d’hyperhidrose sont évidemment plus à risque de déshydratation. En outre, la sudation rend la peau plus sensible à diverses affections, comme des boutons de chaleur, le pied d’athlète, des verrues… Une transpiration excessive commence généralement à la puberté. Elle se manifeste principalement chez les personnes qui éprouvent une gêne sociale, des rougissements, des palpitations cardiaques, etc. Elle survient durant le jour, jamais la nuit. La plupart du temps, l’hyperhidrose n’est reliée à aucun autre problème de santé. Il s’agit alors d’hyperhidrose essentielle.
Une hyperhidrose essentielle peut être localisée et donc seules certaines parties du corps produisent plus de sueur. Les paumes des mains et les pieds sont les plus souvent atteints, habituellement en même temps. Les aisselles peuvent aussi en être la cible, seules ou avec les mains et les pieds. Plus rarement, la transpiration exagérée peut toucher le visage et le cuir chevelu, de façon isolée. Mais elle peut être aussi généralisée et la sueur émane exagérément de tout le corps.
Parfois, un problème de santé ou une autre raison bien précise provoque des sueurs abondantes. Dans ce cas, l’hyperhidrose est dite secondaire. Une infection, de l’hyperthyroïdie, du diabète, de l’hypoglycémie ou la ménopause, avec ses typiques bouffées de chaleur, peut en être à l’origine, par exemple. L’exposition à un agent biochimique peut aussi engendrer une hyperhidrose secondaire. Il faut dans ces cas s’attaquer à la cause pour traiter l’hyperhidrose.
Pour un meilleur confort au quotidien, il est recommandé de se laver quotidiennement pour éliminer les bactéries et se sécher correctement après le bain ou la douche. Bactéries et champignons ont tendance à proliférer sur une peau humide. Il faut aussi changer tous les jours de chaussures si la sueur est localisée aux pieds. Les chaussures ne sécheront probablement pas en une nuit. Il est donc préférable de ne pas mettre la même paire deux jours de suite. Il est également préférable de choisir des vêtements en tissus naturels (coton, laine, soie) qui permettent à la peau de respirer, des chaussures en cuir et des chaussettes en coton ou en laine. Pour les activités sportives, privilégiez les fibres «respirantes» qui permettent à la transpiration de s’évaporer avec des chaussettes de sport adaptées et des chaussures avec semelles absorbantes ou antifongiques. Enfin, il est important de boire beaucoup d’eau, jusqu’à 4 litres par jour, pour compenser les pertes.
Explications : Lamiâa Belloul, dermatologue
«Les moyens thérapeutiques sont nombreux, lourds parfois non dénués d’effets secondaires»
Quelle est l’importance de la transpiration pour
le corps humain ?
La transpiration sert à réguler la température du corps. Elle a pour rôle de l’entretenir à 37 °C. Lorsque la température augmente, les glandes sudoripares produisent de la sueur qui s’évapore et refroidit le corps. Certains facteurs comme la chaleur, la fièvre, le stress, l’alimentation épicée, l’exercice physique augmentent la transpiration. Elle est variable selon le sexe.
Quels sont les facteurs de risques et les causes d’une transpiration
excessive permanente ?
Les facteurs de risque de la transpiration excessive permanente ne sont pas bien connus toutefois certains facteurs la favorisent comme l’obésité, l’hérédité, l’adolescence. Il y a plutôt des facteurs qui aggravent la transpiration excessive permanente.
Y a-t-il des moyens efficaces pour traiter ce problème ?
Les moyens thérapeutiques sont nombreux, lourds et parfois non dénués d’effets secondaires. Les méthodes les plus utilisées consistent en l’application sur la zone à traiter de crèmes, de spray, de solutions ou de sticks à base d’hydroxyde d’aluminium dans la majorité des cas qui ne donnent pas de cancer du sein contrairement à ce que l’on croit. Par contre ces produits pourraient être responsables de quelques effets secondaires comme des irritations et des rougeurs et donc doivent être prescrits par un dermatologue. D’autres traitements sont plus effectifs. Il s’agit de la chirurgie qui consiste en une sympathectomie thoracique définitive, mais les effets secondaires (hyperhidrose compensatrice) restent nombreux et irréversibles. La toxine botulique consiste en des injections des zones de transpirations par de la toxine botuliques, mais c’est une méthode coûteuse, mais pas définitive, celle-ci doit être renouvelable tous les 4 à 6 mois. L’ionosphère est une méthode qui consiste à traiter par un courant électrique continu par des électrodes ou un bac rempli d’eau, mais c’est une méthode contraignante qui compte une moyenne de 3 séances de 20 minutes par semaine et on note des récidives à l’arrêt du traitement.
Peut-on prévenir l’hyperhidrose ?
On ne peut pas prévenir l’hyperhidrose, toutefois il existe des moyens pour diminuer ou maîtriser la sudation excessive comme apprendre à se détendre par des techniques de relaxation (yoga, méditation....), modifier son alimentation : diminuer l’alcool, le thé, le café et autres boissons contenant la caféine. Éviter l’alimentation épicée.
Certaines précautions sont nécessaires comme boire beaucoup d’eau, se laver quotidiennement, se sécher correctement, changer tous les jours de chaussures et chaussettes, choisir des vêtements en tissus naturels (coton, laine, soie, cuir), porter des vêtements appropriés à la température ambiante, avoir à portée de main un vêtement de rechange (chemise), et consulter fréquemment un dermatologue.
L’Anhidrose
Si une transpiration excessive est très gênante, une absence anormale de sueur en réponse à la chaleur (anhidrose) peut être dangereuse. En effet, l’anhidrose est une affection médicale définie par une insuffisance de sécrétion de sueur, sur une surface limitée de la peau, ou parfois sur l’ensemble du corps, ce qui a pour conséquences des troubles de la thermorégulation et une intolérance à la chaleur. Elle peut être d’origine génétique ou due à une lésion.
L’anhidrose congénitale s’associe généralement à un déficit, voir un arrêt du développement des poils et des cheveux et à une anodontie c’est-à-dire une absence de dents. Les anhidroses acquises (l’absence de sueurs alors qu’il n’existe pas de maladie génétique ou congénitale) sont le plus souvent le résultat de l’utilisation de certains médicaments qui diminuent la sécrétion de la sueur.
Publié le : 6 Novembre 2012 - Hajjar El Haiti, LE MATINMA
Selon son ampleur, l’hyperhidrose peut être vécue difficilement. Elle peut préoccuper constamment l’esprit et provoquer un malaise important en public (mains moites, odeurs, vêtements trempés…). La personne se retrouve alors dans un cercle vicieux, puisque la sueur elle-même est vécue de manière gênante, et que la gêne déclenche les sueurs. Pour ce qui est des conséquences physiologiques, les personnes atteintes d’hyperhidrose sont évidemment plus à risque de déshydratation. En outre, la sudation rend la peau plus sensible à diverses affections, comme des boutons de chaleur, le pied d’athlète, des verrues… Une transpiration excessive commence généralement à la puberté. Elle se manifeste principalement chez les personnes qui éprouvent une gêne sociale, des rougissements, des palpitations cardiaques, etc. Elle survient durant le jour, jamais la nuit. La plupart du temps, l’hyperhidrose n’est reliée à aucun autre problème de santé. Il s’agit alors d’hyperhidrose essentielle.
Une hyperhidrose essentielle peut être localisée et donc seules certaines parties du corps produisent plus de sueur. Les paumes des mains et les pieds sont les plus souvent atteints, habituellement en même temps. Les aisselles peuvent aussi en être la cible, seules ou avec les mains et les pieds. Plus rarement, la transpiration exagérée peut toucher le visage et le cuir chevelu, de façon isolée. Mais elle peut être aussi généralisée et la sueur émane exagérément de tout le corps.
Parfois, un problème de santé ou une autre raison bien précise provoque des sueurs abondantes. Dans ce cas, l’hyperhidrose est dite secondaire. Une infection, de l’hyperthyroïdie, du diabète, de l’hypoglycémie ou la ménopause, avec ses typiques bouffées de chaleur, peut en être à l’origine, par exemple. L’exposition à un agent biochimique peut aussi engendrer une hyperhidrose secondaire. Il faut dans ces cas s’attaquer à la cause pour traiter l’hyperhidrose.
Pour un meilleur confort au quotidien, il est recommandé de se laver quotidiennement pour éliminer les bactéries et se sécher correctement après le bain ou la douche. Bactéries et champignons ont tendance à proliférer sur une peau humide. Il faut aussi changer tous les jours de chaussures si la sueur est localisée aux pieds. Les chaussures ne sécheront probablement pas en une nuit. Il est donc préférable de ne pas mettre la même paire deux jours de suite. Il est également préférable de choisir des vêtements en tissus naturels (coton, laine, soie) qui permettent à la peau de respirer, des chaussures en cuir et des chaussettes en coton ou en laine. Pour les activités sportives, privilégiez les fibres «respirantes» qui permettent à la transpiration de s’évaporer avec des chaussettes de sport adaptées et des chaussures avec semelles absorbantes ou antifongiques. Enfin, il est important de boire beaucoup d’eau, jusqu’à 4 litres par jour, pour compenser les pertes.
Explications : Lamiâa Belloul, dermatologue
«Les moyens thérapeutiques sont nombreux, lourds parfois non dénués d’effets secondaires»
Quelle est l’importance de la transpiration pour
le corps humain ?
La transpiration sert à réguler la température du corps. Elle a pour rôle de l’entretenir à 37 °C. Lorsque la température augmente, les glandes sudoripares produisent de la sueur qui s’évapore et refroidit le corps. Certains facteurs comme la chaleur, la fièvre, le stress, l’alimentation épicée, l’exercice physique augmentent la transpiration. Elle est variable selon le sexe.
Quels sont les facteurs de risques et les causes d’une transpiration
excessive permanente ?
Les facteurs de risque de la transpiration excessive permanente ne sont pas bien connus toutefois certains facteurs la favorisent comme l’obésité, l’hérédité, l’adolescence. Il y a plutôt des facteurs qui aggravent la transpiration excessive permanente.
Y a-t-il des moyens efficaces pour traiter ce problème ?
Les moyens thérapeutiques sont nombreux, lourds et parfois non dénués d’effets secondaires. Les méthodes les plus utilisées consistent en l’application sur la zone à traiter de crèmes, de spray, de solutions ou de sticks à base d’hydroxyde d’aluminium dans la majorité des cas qui ne donnent pas de cancer du sein contrairement à ce que l’on croit. Par contre ces produits pourraient être responsables de quelques effets secondaires comme des irritations et des rougeurs et donc doivent être prescrits par un dermatologue. D’autres traitements sont plus effectifs. Il s’agit de la chirurgie qui consiste en une sympathectomie thoracique définitive, mais les effets secondaires (hyperhidrose compensatrice) restent nombreux et irréversibles. La toxine botulique consiste en des injections des zones de transpirations par de la toxine botuliques, mais c’est une méthode coûteuse, mais pas définitive, celle-ci doit être renouvelable tous les 4 à 6 mois. L’ionosphère est une méthode qui consiste à traiter par un courant électrique continu par des électrodes ou un bac rempli d’eau, mais c’est une méthode contraignante qui compte une moyenne de 3 séances de 20 minutes par semaine et on note des récidives à l’arrêt du traitement.
Peut-on prévenir l’hyperhidrose ?
On ne peut pas prévenir l’hyperhidrose, toutefois il existe des moyens pour diminuer ou maîtriser la sudation excessive comme apprendre à se détendre par des techniques de relaxation (yoga, méditation....), modifier son alimentation : diminuer l’alcool, le thé, le café et autres boissons contenant la caféine. Éviter l’alimentation épicée.
Certaines précautions sont nécessaires comme boire beaucoup d’eau, se laver quotidiennement, se sécher correctement, changer tous les jours de chaussures et chaussettes, choisir des vêtements en tissus naturels (coton, laine, soie, cuir), porter des vêtements appropriés à la température ambiante, avoir à portée de main un vêtement de rechange (chemise), et consulter fréquemment un dermatologue.
L’Anhidrose
Si une transpiration excessive est très gênante, une absence anormale de sueur en réponse à la chaleur (anhidrose) peut être dangereuse. En effet, l’anhidrose est une affection médicale définie par une insuffisance de sécrétion de sueur, sur une surface limitée de la peau, ou parfois sur l’ensemble du corps, ce qui a pour conséquences des troubles de la thermorégulation et une intolérance à la chaleur. Elle peut être d’origine génétique ou due à une lésion.
L’anhidrose congénitale s’associe généralement à un déficit, voir un arrêt du développement des poils et des cheveux et à une anodontie c’est-à-dire une absence de dents. Les anhidroses acquises (l’absence de sueurs alors qu’il n’existe pas de maladie génétique ou congénitale) sont le plus souvent le résultat de l’utilisation de certains médicaments qui diminuent la sécrétion de la sueur.
Publié le : 6 Novembre 2012 - Hajjar El Haiti, LE MATINMA