Tweet
Vous croyez que la boisson énergisante vous dopera pour les examens ? N’en croyez rien. Elle présente en réalité bien des dangers, si bien que les nutritionnistes s’inquiètent de la consommation abusive qu’en font les jeunes.
© Saâd
«Quand j’avais des séances de sport, je buvais jusqu’à quatre canettes de boisson énergisante par jour, car j’avais l’impression que cela améliorait mes performances. Finalement, je me suis rendu compte que ça ne changeait rien, que j’étais tout aussi fatigué.» Amine, un Algérois de 17 ans, est comme la plupart des jeunes : il ne connaît pas la différence entre boissons énergisantes et boissons énergétiques. Toutes sont disponibles dans le commerce sous de nombreuses marques, les secondes sont aussi en vente dans les salles de sport. Pourtant, elles n’ont rien en commun et les nutritionnistes s’inquiètent même de l’ampleur du succès des boissons énergisantes.
Contrairement aux boissons énergisantes destinées à donner de l’énergie en utilisant un mélange de différents stimulants pour rehausser le niveau d’énergie et de vivacité, la boisson énergétique est une boisson créée pour les sportifs. Elle apporte de l’énergie sous forme de sucres, de vitamines et de sels minéraux. Elle permet ainsi de lutter contre la déshydratation, la fatigue et de fournir de l’énergie. Pour le nutritionniste Hamid Brahimi, la boisson énergisante est «inappropriée au sport et peut même présenter des risques, car elle augmente le rythme cardiaque et va de ce fait dérégler complètement la machine. Par ailleurs, elle augmente la déshydratation, d’où plus de fatigabilité à l’effort. Elle n’a de ce fait aucun avantage sur les performances sportives».
Il est soutenu par Malika Bouchenak, présidente de la Société algérienne de nutrition que «la caféine contenue dans les boissons énergisantes favorise la perte d’eau et de minéraux, ce qui est contraire aux besoins de récupération et peut favoriser des blessures». Seulement voilà, le marketing se charge de brouiller les pistes. «J’ai toujours été tentée par la boisson énergisante à cause de la publicité, confesse Meriem, étudiante en droit à Alger. Mais dans les faits, je n’ai rien remarqué.» Le docteur Brahimi confirme : «Ce terme de boisson énergisante renvoie toujours à cette notion d’énergie, de force que l’on peut se procurer en consommant ces boissons. Cette image étant suggérée par la publicité, alors qu’en fait, il s’agit plutôt d’éveil et de concentration.» Pour lui, «les images associées à ces boissons par la publicité sont trompeuses».
Dépendance
Pire : les boissons énergisantes «cachent» la fatigue, et «consommées en excès, entraînent des troubles du comportement, de la nervosité, de l’anxiété, des troubles du sommeil, des problèmes cardiovasculaires, une acidification du corps. A terme, il existe un risque de dépendance accru, poursuit Hamid Brahimi. Des effets secondaires graves peuvent aussi se manifester comme l’insuffisance rénale ou l’hypertension artérielle en cas de consommation de fortes doses». Le professeur Rachid Hanifi le rejoint et met aussi en garde contre les risques de surconsommation : «A travers les complications éventuelles d’une consommation abusive (obésité, diabète, etc.) le cœur peut être ultérieurement affecté.»
Déconseillées avant l’âge de 16 ans, les boissons énergisantes n’ont aucun intérêt nutritionnel. «Elles peuvent, à la limite, stimuler la vigilance de quelqu’un qui souhaite conduire pendant longtemps la nuit ou bien veiller», soutient le docteur Brahimi. Ces boissons sont aussi à bannir chez la femme enceinte ou allaitante, les personnes sensibles à la caféine ou présentant des troubles cardiovasculaires, psychiatriques, neurologiques, insuffisances rénales ou maladies hépatiques sévères. Pour ce qui est des boissons énergétiques, le nutritionniste précise qu’il n’y a pas non plus d’utilité à en consommer dans l’enfance.
Sofia Ouahib- El Watan
© Saâd«Quand j’avais des séances de sport, je buvais jusqu’à quatre canettes de boisson énergisante par jour, car j’avais l’impression que cela améliorait mes performances. Finalement, je me suis rendu compte que ça ne changeait rien, que j’étais tout aussi fatigué.» Amine, un Algérois de 17 ans, est comme la plupart des jeunes : il ne connaît pas la différence entre boissons énergisantes et boissons énergétiques. Toutes sont disponibles dans le commerce sous de nombreuses marques, les secondes sont aussi en vente dans les salles de sport. Pourtant, elles n’ont rien en commun et les nutritionnistes s’inquiètent même de l’ampleur du succès des boissons énergisantes.
Contrairement aux boissons énergisantes destinées à donner de l’énergie en utilisant un mélange de différents stimulants pour rehausser le niveau d’énergie et de vivacité, la boisson énergétique est une boisson créée pour les sportifs. Elle apporte de l’énergie sous forme de sucres, de vitamines et de sels minéraux. Elle permet ainsi de lutter contre la déshydratation, la fatigue et de fournir de l’énergie. Pour le nutritionniste Hamid Brahimi, la boisson énergisante est «inappropriée au sport et peut même présenter des risques, car elle augmente le rythme cardiaque et va de ce fait dérégler complètement la machine. Par ailleurs, elle augmente la déshydratation, d’où plus de fatigabilité à l’effort. Elle n’a de ce fait aucun avantage sur les performances sportives».
Il est soutenu par Malika Bouchenak, présidente de la Société algérienne de nutrition que «la caféine contenue dans les boissons énergisantes favorise la perte d’eau et de minéraux, ce qui est contraire aux besoins de récupération et peut favoriser des blessures». Seulement voilà, le marketing se charge de brouiller les pistes. «J’ai toujours été tentée par la boisson énergisante à cause de la publicité, confesse Meriem, étudiante en droit à Alger. Mais dans les faits, je n’ai rien remarqué.» Le docteur Brahimi confirme : «Ce terme de boisson énergisante renvoie toujours à cette notion d’énergie, de force que l’on peut se procurer en consommant ces boissons. Cette image étant suggérée par la publicité, alors qu’en fait, il s’agit plutôt d’éveil et de concentration.» Pour lui, «les images associées à ces boissons par la publicité sont trompeuses».
Dépendance
Pire : les boissons énergisantes «cachent» la fatigue, et «consommées en excès, entraînent des troubles du comportement, de la nervosité, de l’anxiété, des troubles du sommeil, des problèmes cardiovasculaires, une acidification du corps. A terme, il existe un risque de dépendance accru, poursuit Hamid Brahimi. Des effets secondaires graves peuvent aussi se manifester comme l’insuffisance rénale ou l’hypertension artérielle en cas de consommation de fortes doses». Le professeur Rachid Hanifi le rejoint et met aussi en garde contre les risques de surconsommation : «A travers les complications éventuelles d’une consommation abusive (obésité, diabète, etc.) le cœur peut être ultérieurement affecté.»
Déconseillées avant l’âge de 16 ans, les boissons énergisantes n’ont aucun intérêt nutritionnel. «Elles peuvent, à la limite, stimuler la vigilance de quelqu’un qui souhaite conduire pendant longtemps la nuit ou bien veiller», soutient le docteur Brahimi. Ces boissons sont aussi à bannir chez la femme enceinte ou allaitante, les personnes sensibles à la caféine ou présentant des troubles cardiovasculaires, psychiatriques, neurologiques, insuffisances rénales ou maladies hépatiques sévères. Pour ce qui est des boissons énergétiques, le nutritionniste précise qu’il n’y a pas non plus d’utilité à en consommer dans l’enfance.
Sofia Ouahib- El Watan