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La phobie scolaire tend à s'élargir

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  • La phobie scolaire tend à s'élargir

    Du petit enfant nostalgique de sa maman à l'adolescent en révolte contre l'école, le concept de "phobie scolaire", appelé de préférence aujourd'hui "refus scolaire", tend à s'élargir, reflétant l'évolution de la société.

    La prévalence du refus scolaire varie autour de 2% des enfants scolarisés en primaire et au collège, selon une communication présentée mardi par le Pr Marie-Christine Mouren, pédopsychiatre (Robert-Debré - Paris), devant l'Académie nationale de médecine.

    Les pics de fréquence se situent entre 5 et 7 ans (début de la scolarité primaire), vers 11 ans (entrée au collège) et à partir de 14 ans. La survenue tardive du trouble est un facteur aggravant de même que sa prise en charge tardive, a indiqué le Pr Mouren.

    "Le refus scolaire se voit plus fréquemment dans la préadolescence que dans l'enfance", souligne le Pr Mouren, alors que ses conséquences "sont d'autant plus délétères que celui-ci survient tardivement".

    Ce sont en fait souvent des enfants qui ont souffert de "troubles de l'apprentissage parfois passés inaperçus" et dont "la scolarité a été marquée par l'échec", explique-t-elle.

    Les parents ne sont pas forcément les mieux placés pour détecter le trouble, le dépistage étant surtout l'affaire des différents professionnels de l'école (chefs d'établissement, conseillers d'éducation, infirmières scolaires...). Les médecins généralistes ont aussi un rôle de premier plan, puisque les enfants leur sont souvent adressés en première intention, notamment pour des plaintes somatiques (maux de tête, de ventre...).

    Le concept de refus scolaire évolue: si l'accent a d'abord été mis sur des facteurs intrapsychiques, comme la dépendance psychologique à la mère, les facteurs externes entrent maintenant en ligne de compte. Changement d'établissement, incidents (harcèlement, racket...), peuvent être des "facteurs précipitants". "L'école n'est plus obligatoirement un lieu de sécurité", souligne le Pr Mouren.

    Les troubles anxieux comme l'angoisse de la séparation, la phobie simple (peur d'un camarade, de la cantine...), la phobie sociale (peur de la moquerie, de la critique...), sont plus fréquents chez les enfants et les pré-adolescents, indique-t-elle. Le trouble anxieux peut passer longtemps inaperçu lorsque son installation est progressive.

    Les troubles du comportement (refus des ordres, vandalisme, agressions... ) s'accompagnent souvent d'absentéisme scolaire et se retrouvent davantage chez les adolescents.

    "L'enfant doit absolument retourner à l'école", insiste le Pr Mouren, ce qui implique généralement une "alliance" entre les thérapeutes et la famille et les enseignants. La rescolarisation peut être programmée, s'étaler sur plusieurs semaines, l'essentiel est qu'"elle amène l'enfant à retourner à l'école".

    Le Pr Mouren estime que "l'attitude de la famille est un facteur essentiel de la pérennité ou non du trouble", soulignant que des parents peuvent "installer l'enfant dans son refus" en lui organisant une vie adaptée: accès aux jeux vidéo, achat d'animaux de compagnie, cours par correspondance...

    Au Japon, où le refus scolaire est en constante augmentation depuis 1960, des centaines de milliers de jeunes vivent aujourd'hui enfermés chez eux: ce sont les "hikikomori" ou "socialement exclus".

    Par AFP
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