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Une nouvelle souche du H5N1 en Chine

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  • Une nouvelle souche du H5N1 en Chine

    Une nouvelle souche plus dangereuse du virus de la grippe aviaire le H5N1 a fait son apparition en Chine et les vaccins actuels semblent inefficaces.

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    Une nouvelle souche de H5N1 a fait son apparition en Chine. Elle risque de déclencher une nouvelle pandémie à l’échelle planétaire, contre laquelle les vaccins en cours de développement seront impuissants. La quantité de volailles infectées en Chine est d’ores et déjà trois fois plus importante qu’en 2005, ce qui signifie qu’il y a d’autant plus de risque que des êtres humains soient contaminés. Et, même si la Chine affirme que tous les volatiles vont être vaccinés, c’est peut-être la campagne de vaccination elle-même qui est à l’origine de cette nouvelle souche.

    Depuis plusieurs années, Yi Guan et son équipe de l’université de Hong Kong analysent des échantillons prélevés sur des marchés aux volailles du sud de la Chine. En 2004, 0,9 % de ces volailles avaient été dépistées positives, dont 2 % de canards, l’un des principaux vecteurs du virus. Mais, entre l’été 2005 et juin 2006, 2,4 % se sont avérées contaminées, soit près de trois fois plus, et, sur ce pourcentage, 3,3 % étaient des canards. Le virus était également présent chez les poulets pendant onze mois de l’année, contre quatre mois en 2004.

    L’origine de ces foyers épidémiques est une nouvelle souche de H5N1, dite “du Fujian”, dépistée pour la première fois en 2005 sur un canard de la province chinoise de ce nom. Responsable de 3 % des infections de volailles en septembre 2005, elle les avait contaminées à 95 % en juin 2006. “La propagation du virus de type Fujian semble être à l’origine de la prévalence accrue du H5N1 chez les volailles”, estime l’équipe de Yi Guan, dans une étude publiée début novembre 2006 dans les Proceedings of the National Academy of Sciences américains. Ainsi que le souligne Yi Guan, l’accroissement, depuis plus d’un an, du nombre de volatiles infectés mais apparemment en bonne santé sur les marchés aux volailles chinois augmente le risque pour les humains. Or, sur les 21 cas humains de grippe aviaire déclarés par la Chine, 20 ont été contaminés à partir du mois de novembre 2005, soit après l’apparition de la souche du Fujian. Certaines de ces personnes vivaient loin de tout foyer épidémique connu, mais près de marchés aux volailles, ce qui donne à penser que la nouvelle souche se propage à l’insu de tous dans certaines des villes les plus peuplées du monde.

    Il pourrait donc y avoir un grand nombre de cas humains non encore connus, puisqu’en Chine et ailleurs les cas graves de grippe ne font l’objet d’un dépistage au H5N1 que lorsqu’il y a eu des morts subites de volailles dans le voisinage. Si des oiseaux apparemment en bonne santé sont infectés et propagent le virus, ils peuvent le transmettre à des humains sans que personne s’en aperçoive. “Si la mort de volailles est la seule indication de l’infection par le H5N1 et que l’on ne tient pas compte des cas humains, la propagation du virus dans les élevages de volailles va s’en trouver accélérée”, signale Yi Guan, qui recommande de renforcer le dispositif de surveillance en procédant à des dépistages systématiques sur les volailles des zones infectées par le H5N1. Compte tenu des précédentes épidémies de grippe aviaire en Chine, la souche du Fujian semble sur le point de déclencher une troisième flambée d’infection, qui pourrait cette fois gagner le monde entier. Après la première épidémie, qui s’est produite en 2004, et la seconde, qui s’est propagée en Asie et en Europe en 2005, la souche Fujian a aujourd’hui gagné la Thaïlande, la Malaisie et le Laos.

    Une nouvelle souche mortelle pour les humains

    La soudaine apparition de cette souche donne à penser que le processus de sélection du virus a été accéléré. En novembre 2005, la vaccination des volailles est devenue obligatoire en Chine, mais la loi n’a pas été uniformément appliquée : Yi Guan et son équipe n’ont découvert d’anticorps produits par le vaccin que sur 16 % des volatiles dépistés. Qui plus est, il s’est avéré que ces anticorps ne reconnaissaient pas le virus de type Fujian, alors qu’ils combattent les autres souches de H5N1. “Ce nouveau variant a peut-être pris le dessus car il était moins sensible que les autres souches au vaccin contre la grippe aviaire”, avance Yi Guan.

    En 2004, une étude avait montré que la vaccination des volailles contre la grippe aviaire pouvait provoquer l’apparition de nouvelles souches qui, en l’absence de contrôles rigoureux, risquaient de passer inaperçues chez des volatiles vaccinés. Le danger est que la nouvelle souche présente des caractères inattendus, notamment qu’elle soit mortelle pour les humains. Bien que l’équipe de Yi Guan n’ait aucun élément indiquant que la souche du Fujian soit plus virulente ou plus contagieuse chez les humains que les souches précédentes, elle a déjà provoqué la mort d’une personne en Thaïlande et en a infecté cinq autres en Chine. “Pour autant que je sache, les [20] cas humains recensés en Chine depuis le mois de novembre 2005 ont tous été contaminés par cette souche”, explique Yi Guan. Cette découverte est une sonnette d’alarme pour les chercheurs qui travaillent à la mise au point de vaccins humains contre le H5N1 [les vaccins aviaires et les vaccins humains sont différents]. Le vaccin pandémique que des laboratoires sont en train de développer est élaboré à partir de souches de H5N1 isolées au Vietnam en 2004 et en Indonésie en 2005, mais les anticorps dirigés contre ces souches ne reconnaissent pas celle du Fujian. Il s’ensuit que ce vaccin serait impuissant contre un virus pandémique contenant des protéines de surface de la souche du Fujian.

    Par New Scientist
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