Un résultat positif à une mammographie ne signifie pas toujours un cancer du sein. Beaucoup d’attention a été portée aux impacts négatifs de ces « faux positifs ». Mais les « faux négatifs » ont aussi des conséquences graves, selon une nouvelle étude américaine
FAUX NÉGATIFS OU CANCERS AGRESSIFS ?
Plusieurs études ont montré que jusqu’à 15 % des cancers surviennent chez des femmes ayant des résultats normaux à des mammographies. « La grande question est de savoir s’il s’agissait de faux négatifs, ou alors de cancers très agressifs apparus entre deux mammographies », explique Anne Marie McCarthy, épidémiologiste à l’Université Harvard, qui est l’auteure principale de l’étude publiée au début du mois de mai dans la revue JAMA Oncology. « Si ce sont des faux négatifs, il faut améliorer la technologie de dépistage. Sinon, il faut envisager des mammographies plus fréquentes pour les femmes plus susceptibles d’avoir ces cancers très agressifs. » Dans l’étude, cette proportion était plutôt de 9 %. « Nous pensons que le taux de faux négatifs a baissé aux États-Unis grâce à l’adoption de la mammographie numérique », explique la chercheuse de Boston.
300 000 FEMMES ÉTUDIÉES
Mme McCarthy et ses collègues faisaient partie de l’étude PROSPR, qui suit plus de 300 000 femmes ayant eu des mammographies entre 2011 et 2014 dans six grands hôpitaux américains. « PROSPR vise à optimiser le dépistage à partir du traitement des cas positifs de mammographie, mais nous avons vu que nous pouvions utiliser les données pour étudier les faux négatifs. »
L’ÉTUDE PROSPR EN CHIFFRES
10 % des mammographies de l’étude avaient un résultat positif
5 % des mammographies avec résultat positif de l’étude étaient des cas de cancer du sein
0,06 % des femmes ayant eu une mammographie avec un résultat négatif dans l’étude ont eu le cancer du sein avant leur prochaine mammographie
Source : JAMA Oncology
CE QUE RÉVÈLE L’ÉTUDE
Les cancers qui se déclarent après une mammographie au résultat négatif sont 63 % plus susceptibles d’être agressifs : 44 % de ces cancers étaient accompagnés d’un mauvais pronostic, contre 27 % pour les cancers détectés après une mammographie au résultat positif. « Pour le moment, nous ne pouvons pas savoir si le mauvais pronostic est dû au fait que le cancer est apparu après la mammographie et a progressé rapidement, dit Mme McCarthy. On peut penser que oui, parce que les patientes étaient en moyenne plus jeunes. Mais il faudra une autre cohorte pour valider cela. » L’étude du JAMA Oncology a aussi montré que l’une des hypothèses souvent avancées pour expliquer l’agressivité d’un cancer, un lien avec la densité du sein, n’est pas valide. « Plusieurs chercheurs ont proposé que les femmes qui ont des seins plus denses sont plus susceptibles d’avoir des cancers agressifs, mais nos données ne soutiennent pas l’hypothèse. Des seins plus denses augmentent le risque d’avoir un cancer, mais pas d’avoir un cancer plus agressif. »
TESTS PLUS SOPHISTIQUÉS POUR CERTAINES FEMMES
L’objectif immédiat est de déterminer quelles femmes devraient avoir des mammographies plus sophistiquées, avec l’imagerie 3D, ou plus fréquentes. « Nous allons étudier plusieurs variables, dont le poids, les antécédents sexuels et reproductifs et l’historique familiale de cancer », dit Mme McCarthy. L’étude du JAMA Oncology n’a pas trouvé plus de cancers agressifs chez les femmes ayant des cas de cancer du sein dans leur famille, mais l’épidémiologiste de Harvard pense que la question n’était pas assez précise. « Il faudrait voir les patientes dont une sœur, une tante biologique ou la mère a eu un cancer du sein à un jeune âge. »
la Presse plus
FAUX NÉGATIFS OU CANCERS AGRESSIFS ?
Plusieurs études ont montré que jusqu’à 15 % des cancers surviennent chez des femmes ayant des résultats normaux à des mammographies. « La grande question est de savoir s’il s’agissait de faux négatifs, ou alors de cancers très agressifs apparus entre deux mammographies », explique Anne Marie McCarthy, épidémiologiste à l’Université Harvard, qui est l’auteure principale de l’étude publiée au début du mois de mai dans la revue JAMA Oncology. « Si ce sont des faux négatifs, il faut améliorer la technologie de dépistage. Sinon, il faut envisager des mammographies plus fréquentes pour les femmes plus susceptibles d’avoir ces cancers très agressifs. » Dans l’étude, cette proportion était plutôt de 9 %. « Nous pensons que le taux de faux négatifs a baissé aux États-Unis grâce à l’adoption de la mammographie numérique », explique la chercheuse de Boston.
300 000 FEMMES ÉTUDIÉES
Mme McCarthy et ses collègues faisaient partie de l’étude PROSPR, qui suit plus de 300 000 femmes ayant eu des mammographies entre 2011 et 2014 dans six grands hôpitaux américains. « PROSPR vise à optimiser le dépistage à partir du traitement des cas positifs de mammographie, mais nous avons vu que nous pouvions utiliser les données pour étudier les faux négatifs. »
L’ÉTUDE PROSPR EN CHIFFRES
10 % des mammographies de l’étude avaient un résultat positif
5 % des mammographies avec résultat positif de l’étude étaient des cas de cancer du sein
0,06 % des femmes ayant eu une mammographie avec un résultat négatif dans l’étude ont eu le cancer du sein avant leur prochaine mammographie
Source : JAMA Oncology
CE QUE RÉVÈLE L’ÉTUDE
Les cancers qui se déclarent après une mammographie au résultat négatif sont 63 % plus susceptibles d’être agressifs : 44 % de ces cancers étaient accompagnés d’un mauvais pronostic, contre 27 % pour les cancers détectés après une mammographie au résultat positif. « Pour le moment, nous ne pouvons pas savoir si le mauvais pronostic est dû au fait que le cancer est apparu après la mammographie et a progressé rapidement, dit Mme McCarthy. On peut penser que oui, parce que les patientes étaient en moyenne plus jeunes. Mais il faudra une autre cohorte pour valider cela. » L’étude du JAMA Oncology a aussi montré que l’une des hypothèses souvent avancées pour expliquer l’agressivité d’un cancer, un lien avec la densité du sein, n’est pas valide. « Plusieurs chercheurs ont proposé que les femmes qui ont des seins plus denses sont plus susceptibles d’avoir des cancers agressifs, mais nos données ne soutiennent pas l’hypothèse. Des seins plus denses augmentent le risque d’avoir un cancer, mais pas d’avoir un cancer plus agressif. »
TESTS PLUS SOPHISTIQUÉS POUR CERTAINES FEMMES
L’objectif immédiat est de déterminer quelles femmes devraient avoir des mammographies plus sophistiquées, avec l’imagerie 3D, ou plus fréquentes. « Nous allons étudier plusieurs variables, dont le poids, les antécédents sexuels et reproductifs et l’historique familiale de cancer », dit Mme McCarthy. L’étude du JAMA Oncology n’a pas trouvé plus de cancers agressifs chez les femmes ayant des cas de cancer du sein dans leur famille, mais l’épidémiologiste de Harvard pense que la question n’était pas assez précise. « Il faudrait voir les patientes dont une sœur, une tante biologique ou la mère a eu un cancer du sein à un jeune âge. »
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