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Foi scientifique

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    Jayant V. Narlikar, astrophysicien indien, a créé le centre interuniversitaire d'astronomie et d'astrophysique de Pune (Inde). Il occupe cette année la chaire internationale du Collège de France.

    Pourquoi ce scientifique est-il intéressant ?

    D'abord, parce qu'il va à contre-courant des écoles de cosmologie majoritaires, relevant de ce qu'on appelle la cosmologie standard. Pour lui, l'hypothèse du Big Bang tient plus de l'acte de foi que d'une attitude scientifique. Comme l'a montré Karl Popper, la différence entre une science et une croyance, c'est que la première est réfutable à l'infini, alors que l'autre ne souffre pas la moindre remise en question. C'est pourquoi des vérités révélées telles que le marxisme ne sont pas des sciences - malgré les prétentions exprimées par Karl Marx. En elle-même, l'attitude à contre-courant de J.V. Narlikar est donc déjà précieuse.

    Bien sûr, il ne s'en tient pas là : lorsqu'il s'agit d'augmenter le champ des connaissances, la pose ne suffit pas. Disciple de feu John Hoyle, JVN énumère donc les incongruités qu'on peut relever dans la théorie du Big Bang. Elles sont de plusieurs ordres.

    Au niveau formel d'abord, sa cohérence avec l'idée de la Genèse décrite par la Bible ne laisse de le surprendre. Après tout, pour tout autre qu'un Occidental, cette conception du Cosmos ayant un début (et peut-être une fin) ne coule pas nécessairement de source : les bouddhistes assimilent plus facilement le concept d'un Univers sans origine, créant de la matière en permanence. Et s'il est vrai que la réalité dépasse toujours les certitudes, cette coïncidence un peu trop miraculeuse entre la tradition religieuse occidentale et le modèle standard peut intriguer.

    Par ailleurs, JVN reproche aux cosmologistes majoritaires de ne pas s'appuyer assez sur l'observation des faits, mais de les interpréter continuellement afin de conforter leurs certitudes - ce qui est le contraire d'une attitude scientifique. Par exemple, lorsque les tenants du Big Bang se vantent d'avoir observé de très anciens morceaux de l'histoire universelle, ils n'ont pas fait d'autre opération que relever les faits tels qu'ils se présentent aujourd'hui. Ensuite, ils les extrapolent pour reconstituer le passé. JVN affirme que ces extrapolations ne reposent sur aucune base solide et relèvent de la pure spéculation. En particulier, JVN reproche à la théorie de l'inflation, par exemple, de sortir du domaine connu de la physique, et de ne pas être vérifiable par des expériences de laboratoire, pas plus que les hypothétiques événements primordiaux. Il reproche donc à la cosmologie actuelle de trop s'écarter de ce qui peut être déduit ou vérifié par des faits.

    La matière sombre, qui n'émet pas de rayonnement détectable mais représente néanmoins 90% de la masse de l'univers, ne peut être constituée de matière "ordinaire" pour les tenants de la théorie du Big Bang. En effet, l'énorme production de deutérium que cette présence implique est en désaccord avec le modèle standard. Plutôt que de remettre ce modèle en question (ce qui aurait été une attitude scientifique normale), ils ont préféré inventer une nouvelle forme de matière (dite exotique), dont on ignore tout, et qui n'a jamais été observée !

    De plus, ils ont depuis peu postulé l'existence d'une nouvelle forme d'énergie (dite énergie sombre), ce qui pour JVN relève de la même volonté de sauver à tout prix le modèle du Big Bang. Ceci parce que, contrairement à ce qui ressortait de la théorie initiale - c'est à dire, le ralentissement de l'expansion de l'univers - l'observation des supernovae a suggéré qu'au contraire, cette dernière accélérait. Ils ont donc ressorti la vieille constante cosmologique A (inventée par Albert Einstein, et qualifiée par lui de "plus grosse erreur de ma vie") assimilable désormais à une forme de densité d'énergie du vide se traduisant par une force répulsive.

    Dès lors, dit JVN, les partisans du modèle standard nous demandent de croire non seulement à l'existence d'une matière invisible exotique, mais aussi à une forme d'énergie "sombre" que personne n'a encore jamais observée !

    Tout cela est si troublant que lorsqu'on lui demande comment il se fait que, malgré ses incongruités, le modèle standard compte tant d'adeptes, et qu'à l'opposé le modèle "quasi stationnaire" semble en avoir si peu, Jayant V. Narlikar nous apprend un tas de choses passionnantes, qui éclairent d'un jour nouveau la manière dont les modes se font et se défont dans les domaines scientifiques.

    Et c'est là ce qui me semble particulièrement intéressant dans son intervention : tous savent bien que les phénomènes de mode existent dans les disciplines scientifiques. Les connaissances sont humaines, pas désincarnées. Elles réagissent donc aux mêmes impulsions et flux que ceux observés dans les autres branches de l'activité des hommes.

    Et que nous dit Jayant V. Narlikar ? Entre autres, qu'il est aujourd'hui EXTRÊMEMENT DIFFICILE DE PUBLIER des articles décrivant une cosmologie qui ne soit pas dans la norme, et TOUT À FAIT IMPOSSIBLE D'OBTENIR DES FONDS pour réaliser des programmes d'observation qui lui seraient consacrés. Et que dès lors, il ne faut pas s'étonner que les opposants au Big Bang soient si peu nombreux : un étudiant choisissant de travailler sur un modèle non standard n'aurait pratiquement AUCUNE CHANCE D'AVOIR UN JOUR UN POSTE !

    Et voilà ce que je trouve particulièrement dangereux : lorsque les dissidents scientifiques ne peuvent plus s'exprimer de manière constructive et vérifiable, à cause des pressions qu'ils subissent - pressions exercées par l'appareil en place - on peut se demander, comme Jayant V. Narlikar, si la nomenklatura s'occupe toujours de sciences, ou si elle n'essaie pas plutôt de conforter les bases de ses croyances.

    Où tout cela nous mène-t-il ?

    C'est évident : dès lors que l'état, par l'entremise d'organismes de financement de la recherche scientifique, s'occupe de sciences, l'appareil bureaucratique qu'il met en place (et qui reproduit sa propre organisation) aura tendance à privilégier les tendances que ses membres préfèrent. À partir de ce moment, des hérésies pourront devenir certitudes scientifiques - faute de combattants, et faute d'obligation de fourniture des preuves.

    Ça ne vous rappelle rien ?

    AUTEUR : Nietzsche

  • #2
    Par exemple, lorsque les tenants du Big Bang se vantent d'avoir observé de très anciens morceaux de l'histoire universelle, ils n'ont pas fait d'autre opération que relever les faits tels qu'ils se présentent aujourd'hui.

    Totalement faux. La théorie du Big Bang avait fait des prévisions avant que les faits ne soit observés. C'est ainsi que cette théorie s'est imposée au fil des décennies et des observations qui sont venues la confirmer.

    Et puis des phrases telles que:

    Après tout, pour tout autre qu'un Occidental, cette conception du Cosmos ayant un début (et peut-être une fin) ne coule pas nécessairement de source

    n'ont aucun sens. D'abord monothéiste ne signifie pas Occidental. Les Saoudiens ne sont pas Occidentaux par exemple. Ensuite en Occident, il y a des millions d'athées qui ne croit ni en la Bible ni en rien d'autre.

    Bref pour faire court: que le sieur JVN propose une théorie alternative au Big Bang, qui donne des prévisions et que ensuite on les confirme par l'observation, et surtout que sa théorie puisse expliquer toutes les observations actuelles que celle du Big Bang explique ainsi que d'autres observations que celle du Big Bang n'arrive toujours pas a expliquer, et cette nouvelle théorie deviendra de fait supérieure. Ca n'a rien à voir donc avec la foi. Il y a procédé trés clair pour determiner quelle théorie scientifique est la meilleure.

    ∑ (1/i²) = π²/6
    i=1

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    • #3
      Par exemple, lorsque les tenants du Big Bang se vantent d'avoir observé de très anciens morceaux de l'histoire universelle, ils n'ont pas fait d'autre opération que relever les faits tels qu'ils se présentent aujourd'hui.

      Totalement faux. La théorie du Big Bang avait fait des prévisions avant que les faits ne soit observés.
      Ce que j'ai compris dans le passage que tu cites, Alyrib3, c'est que au moment de l'observation du fait, ledit fait n'est pas celui qu'on croit. Autrement dit, l'observation se fait maintenant (à l'instant t zéro) alors que le fait en question remonte à (t moins quelques centaines de millions d'années).

      Ceci est différent d'une observation en labo, où l'instant d'un fait (une réaction chimique, par exemple) et l'instant de l'obsevation sont les mêmes. Ce n'est donc pas la prévisibilité du modèle qui est mise en question, ici, mais le décalage temporel entre le fait et son observation.

      C'est ce que j'ai essayé d'expliquer dans l'autre topic, à savoir que au moment où je suis en train d'observer une galaxie, celle-ci a déjà peut-être disparu. Ce qui pose un réel problème quant à la validité de mon observation.

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