Son propriétaire aurait été pendu puis décapité il y a 2500 ans, vraisemblablement au cours d’un rituel macabre.


Triste fin pour cet homme, âgé de 26 à 45 ans ayant vécu il y a 2500 ans environ. Victime d’un rituel violent, comme en témoignent marques et fractures sur ses os, il a été pendu puis décapité avant d’être enterré. Ses restes et en particulier son crâne contenant un cerveau parfaitement conservé a été découvert sur une zone de fouille à proximité d’Heslington, dans le nord-est de l’Angleterre par des archéologues de l’Université de York.

Si la préservation du cerveau dans certaines conditions n’est pas exceptionnelle, ce dernier constitue néanmoins l’un des plus vieux découvert en Europe. Il a d’ailleurs immédiatement mis à l’abri puis conservé avec soin afin d’être examiné par une équipe multidisciplinaire de scientifiques comprenant archéologues, chimistes, bio-archéologues et neurologues.

Ils ont ainsi étudié les détails de la mort de cet homme et les modalités de son enterrement afin d’expliquer comment son cerveau avait pu subsister alors que les autres tissus mous de son corps ont disparu, ne laissant que les os. Pour ce faire, le vestige a subi une série d’examens (scanner, spectromètre) et des échantillons ont également été prélevés.
Les clichés révèlent des fractures vertébrales compatibles avec une pendaison et des cicatrices de « découpe » faite par un instrument à lame fine. L’analyse ADN des échantillons de tissu cérébral ont révélé des similitudes avec quelques individus de Toscane et du Proche-Orient et l’histologie a révélé la présence de lipides et de protéines spécifiques au cerveau.

L'équipe de scientifiques étudie maintenant comment ces lipides et protéines ont pu se combiner pour former un matériau persistant et si cela peut s’expliquer par un intervalle très court entre la mort et l’enfouissement du corps.


« Il est rare d'être en mesure de suggérer la cause du décès à partir d’un squelette d'origine archéologique. La préservation du cerveau est encore plus étonnante, mais pas unique. C'est l'enquête la plus approfondie jamais entreprise sur un cerveau enterré cela nous a permis de commencer à comprendre comment le cerveau peut survivre des milliers d'années alors que tous les autres tissus mous pourrissent » explique Dr Sonia O’Connor, auteure d’un article dans le Journal of Archaeological Science.


J.I.
Sciences et Avenir.fr




Le terrain de fouille. université de York



Le cerveau est exceptionnellement bien conservé. Université de York