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La désertification - phénomène mondial et cauchemar des pays africains

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  • La désertification - phénomène mondial et cauchemar des pays africains



    La désertification phénomène mal appréhendé en Occident est entrain de faire des ravages au Sénégal comme dans le reste des pays de l’Afrique. Selon le Programme des nations Unies pour l’environnement (PNUE) basé à Nairobi au Kenya , l’Afrique perd annuellement 9 milliards de dollars soit environ 5 400 milliards de F CFCA .
    Le continent africain a en plus perdu 650 000 km² de terres productives depuis 50 ans. Plus de 80% des personnes qui sont victimes vivent dans les pays en voie de développement.
    Jean Louis Bolly, conseiller en développement rural à la délégation de l’ Union européenne à Dakar au Sénégal, attribue l’avancée de la désertification à un problème global de changement climatique. "Le secteur agricole qui fait vivre près de 70% de la population sénégalaise est en crise à cause de la désertification. Le revenu agricole a considérablement baissé au niveau du revenu national global. Bien entendu que d’autres facteurs comme la mondialisation de l’économie et les crises du crédit ont aussi contribué à faire réduire le revenu agricole,", constate –t-il.
    La désertification, se définit selon la convention des nations unies sur la désertification comme la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et sub humides sèches résultant des facteurs parmi lesquels les variations climatiques et les activités humaines.
    Elle se caractérise par la baisse générale de la pluviométrie (moins de pluies et longues saisons sèches, dégradation des ressources naturelles (déforestation), la perte de la fertilité des sols (non recours à l’engrais, monoculture) et la migration des habitants dans les zones durement frappés. Les causes de la désertification sont multiples.
    La croissance démographique a aboutit à la surexploitation des terres-les activités agro-pastorales ont entraîné la diminution de la jachère et le surpâturage- l’utilisation du bois comme énergie a réduit les forêts et enfin les conflits politiques ont entraîné l’épuisement des terres à cause de la pression des hommes. L’ampleur du phénomène dans le monde est caractérisé par ses liens directs avec d’autres phénomènes tels que le changement climatique et la réduction de la diversité biologique, et l’importance des pertes de production agricole.
    Les conséquences de la désertification sont impressionnantes à travers le monde. Au même titre que la pollution, la salinisation, la désertification contribue fortement à la dégradation des sols. Le Dr Masse Lo, spécialiste en environnement et énergie à l’Ong ENDA-TM à Dakar, cité par la revue du Pnue 'Notre Planète', a établit les ravages de ce phénomène.
    Dans le Sahel, la désertification a entraîné une baisse alarmante des rendements agricoles. Au Mali, les rendements en mil, sorgho et arachide ont atteint un niveau critique. Les pertes de revenus agricoles est estimée à 5,7 millions de dollars US (environ 2,9 milliards de F CFA) par an. Au Sénégal, le rendement de l’arachide est tombé à 800 kilogrammes par hectare contre 1100 kilogrammes il y a au moins 25 ans.
    Des études menées au Mexique et au Sénégal selon le Dr Lo montrent que la baisse des rendements entraîne des départs massifs des populations : environ 250 000 mexicains émigrent chaque année aux USA. Dans la région de la haute et moyenne vallée du fleuve Sénégal, le département de Bakel, nombre de personnes ayant émigré est estimé à plus de 40% de la population active. A tout prendre, environ 135 millions de personnes sont aujourd’hui menacé par la désertification à travers le monde.
    Face à ce fléau environnemental mondial, divers moyens ont été mobilisés. A travers le monde, les actions de lutte contre la désertification sont faites dans le cadre de la Convention des nations unies sur la désertification. Des actions radicales sont appliquées après plus d’un quart de siècle de lutte sans succès.
    La résolution des problèmes de commerce et de dette, le changement du statut foncier pour permettre aux agriculteurs d’avoir des garanties foncières sur leurs zones d’exploitation, et le changement des méthodes culturales sont aujourd’hui des pistes explorées pour venir à bout du fléau. Le Réseau d’information des terres arides (RITA), une ONG britannique basée à Dakar diffuse à travers le Sahel et d’autres pays africains de la corne de l’Afrique, des expériences et savoirs paysans en matière de conservation des terres.
    "Aujourd’hui l’implication des populations dans les projets de conservation des sols est une condition pour progresser dans la lutte. Nous pensons que seuls les paysans sont capables eux-mêmes d’appliquer et d’enseigner les techniques capables d’enrayer la dégradation des terres à leurs homologues. Nous leur faisons confiance," laisse entendre Neil Alldred, directeur de RITA
    . D’autres projets régionaux ouest africains tels que le Centre d’études et de recherche par l’amélioration de l’adaptation à la sécheresse (Ceras) basé à Thiés au Sénégal et le Projet Orstom de recherche-action sont mis en œuvre avec l’appui financier de l’Union européenne. Le projet de développement de la région de Podor dans la vallée du fleuve Sénégal avec un coût de 80 millions d’Ecus (environ 52,4 milliards de F CFA) a permis selon Jean Louis BOLLY de réduire la migration des populations.
    Peut-être autant d’autres milliards supplémentaires permettront enfin de venir à bout de ce phénomène qui a tant annihiler les efforts de développement dans le monde.


    Honoré Yaovi Tchalim Blao


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