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Science et société

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  • Science et société

    Selon un certain point de vue, le lien entre la science et la société est basé sur la rupture et la discontinuité. Selon cette optique, le discours scientifique ne pourrait concerner qu’une élite, ce sont les hommes de la cité scientifique — selon les termes de G. Bachelard — qui a emprunté, d’ailleurs, cette convention de son professeur A. Rey, par contre le discours qui prédomine la société est le discours commun. Le but de l’homme de science est la vérité, par contre le dessein de «Monsieur tout le monde» est l’intérêt et la commodité. Malgré cette apparence qui voudrait faire de la science l’antipode même de la société, on pourrait donner à la relation science-société, une autre interprétation. Selon un certain point de vue, on pourrait dire qu’il existe des liens très intimes entre science et société. D’une part la société peut bien avoir une influence sur la science et le mouvement scientifique. En d’autres termes, l’existence d’un mouvement fécond d’une science dans une société n’est pas due au hasard ou même à une bonne intention. Pour l’émergence de la science, la société doit avoir un certain niveau de progrès historique et civilisationnel. La Grèce antique n’a connu son progrès scientifique — avec Thalès, Pythagore, Aristote et Ptolémée — qu’après un essor social extraordinaire. Pour les Arabes, le progrès scientifique — et même philosophique — avec Avicenne, Razez et Averroës — est dû à une évolution sociale et historique. Pour l’Occident, la parution des grands savants — N. Copernic, Galilée, R. Descartes, I. Newton, La place et j’en passe — est le fruit de changements très profonds dans la société européenne de fond en comble.

    D’autre part, la science ne pourrait pas être passive à l’égard de la société. Le progrès scientifique pourrait engendrer des aspects très profonds qui caractériseront la société tout entière. E. Goblot et T. De Chardin parlent tous les deux, de «la morale» de science», il faut comprendre le mot «morale» dans un sens très large et très profond en même temps. La société occidentale a tiré de la science pas mal d’avantages qui ont estampillé la mentalité et la conduite de l’homme occidental.

    a) l’objectivité ! l’homme européen essaye toujours de comprendre la réalité comme telle, tous ses jugements sont basés sur la logique et l’expérimentation, par contre l’homme oriental — et l’Arabe en particulier — est un être de passion et d’affection.

    b) la liberté d’esprit : l’individualisme est la base de la liberté intellectuelle et sociale dans la vie des Occidentaux, par contre la vie de l’homme oriental plie sous le fardeau des traditions et des coutumes ancestrales.

    c) l’esprit différentiel : la science a éduqué la raison occidentale sur le plan de la relativité des vérités — ça n’a rien à avoir avec la théorie de la relativité d’A. Einstein. L’individu occidental ne se sent pas seul dans la famille et dans la société, avec lui, il y a d’autres gens qui ont le droit de penser et de s’exprimer. Ce fait devrait avoir une conséquence philosophique, c’est que la vérité n’est pas absolue, et «la raison est la chose la mieux partagée entre les Hommes» selon les dires de Descartes.

    Ainsi, on pourrait conclure, que la science et la société ne sont pas deux mondes isolés. Mais elles sont une seule structure humaine, c’est la structure de la civilisation.

    Hmidi TAÏEB
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