DÉCRYPTAGE - Irma est le plus violent ouragan à s'être jamais formé dans l'Atlantique. Comment se forme un ouragan ? Quelle différence avec un cyclone ? Et pourquoi n’y en a-t-il pas en hiver ou en France ? On vous explique tout.
1. Comment se forme un ouragan ?
La tempête se forme en mer par un système de basses pressions qui créé une zone de dépression. L’air y est plus chaud et plus léger que dans les zones voisines. Il exerce une pression au sol et remonte par effet d’aspiration, chargé d’humidité. L’air se refroidit alors, la vapeur d’eau se condense et de gros nuages se forment. A la périphérie de la masse d’air tournoyante (noyau) se déplaçant, les vents deviennent violents. Leur intensité va alors définir le niveau du phénomène. Cela arrive généralement lorsque les températures de l’air sont très élevées et celles de l’eau d’au moins 26°C sur 60 m de profondeur. Dans l’hémisphère sud, la dépression tourne dans le sens des aiguilles d’une montre. Dans l’hémisphère nord, dans le sens inverse.
Un ouragan peut occuper une zone de 500 à 1.000 km de diamètre au-dessus de l’eau et se déplacer ainsi sur plusieurs milliers de kilomètres, précédé d’une houle longue qui entraîne une surélévation de la mer. Plus l’ouragan va progresser sans rencontrer d’obstacles, plus il peut grossir et se renforcer. Il en résulte des vagues de plus en plus grandes qui s’abattront alors sur les côtes. L’œil de l’ouragan fait généralement de 10 à 100 km de largeur et est une zone relativement calme. Si la température de l’eau baisse, l'ouragan va s’affaiblir. Cela explique qu’il s’affaiblit progressivement en touchant terre, privée de sa source de chaleur et d’eau.
2. Comment le détecte-t-on ?
Deux échelles catégorisent les dépressions. L’échelle de Beaufort les classe selon 13 degrés (de 0 à 12), selon la vitesse moyenne du vent toutes les dix minutes en milieu marin. A partir du niveau 10, on parle de tempête jusqu’au 12 qui classe les ouragans. L’échelle de Saffir-Simpson classifie les ouragans dans l’océan Atlantique et l’océan Pacifique nord selon cinq niveaux d’intensité (vitesse des vents soutenus enregistrée pendant une minute à une hauteur de 10 m). On prend en compte la force des vents soutenus mais aussi la hauteur de l’onde de tempête. Les ouragans de catégorie 3 et supérieur sont dits "majeurs" et annoncent des dégâts majeurs sur les installations et habitations. A partir de la catégorie 4 (vents de 211 à 251 km/h), des évacuations d’urgence sont ordonnées. Des ouragans comme Hugo (1989) ou Katrina (2005) ont été enregistrés en catégorie 5 (vents à plus de 251 km/h).
Jusqu'à Irma, dont les vents ont été mesurés à 346 km/h ce mardi en pleine mer, l’ouragan le plus violent enregistré dans l'Atlantique fut Allen en juillet 1980 avec des vents ayant dépassé les 305 km/h et fait 269 morts.
3. Ouragan, typhon, tempête, tornade… Quelle est la bonne appellation ?
Tantôt appelé ouragan, tantôt tornade voire tempête, on ne sait jamais vraiment comment appeler ces évènements violents lorsq'ils surviennent. Leur appellation dépend en fait de la région où ils apparaissent, mais aussi de la vitesse du vent. Pour avoir le droit d’être appelé ouragan, il faut que le phénomène sur les côtes soit accompagné de vents violents dépassant les 118 km/h (environ 100 km/h dans les terres). Entre 63 et 117 km/h, on parlera de tempête tropicale. En dessous, d’une dépression tropicale.
Ouragan est l’équivalent français de l’anglophone "Hurricane" et utilisé dans la zone Atlantique nord, Pacifique nord américain. Dans le Pacifique nord asiatique, l’ouragan se fait appeler typhon. Dans le Pacifique sud comme dans l’océan indien, on évoquera davantage un cyclone tropical.
Il n’est pas rare d’entendre parler de cyclone en français. C’est en fait le nom de base d’une dépression. Mais le langage populaire l’attribue bien souvent à ses formes les plus violentes.
Bien qu’elle s’accompagne elle aussi de rafales de vent, la tornade n’a rien à voir avec un cyclone. Il s'agit d'un tourbillon de vents très violents qui prend naissance dans un nuage d’orage - ou d’averses pour les phénomènes les plus faibles. Son pouvoir destructeur est supérieur à celui d’un cyclone tropical, mais dans un périmètre plus restreint et sur une durée moins importante (quelques centaines de mètres de large sur quelques kilomètres de long).
4. D’où viennent les noms des ouragans ?
Les noms des ouragans qui touchent l’océan Atlantique ne sont pas choisis au hasard, mais suivent un ordre bien précis établi par le National Hurricane Center de Miami (Floride) en 1953. Celui-ci a défini six listes utilisées année après année et contenant chacune 21 prénoms en ordre alphabétique qui seront attribués à chaque phénomène. La liste de 2017 sera ainsi réutilisée en 2023. Si un prénom est associé à une tempête trop meurtrière ou coûteuse, il est ôté de la liste. Ainsi, le nom de Katrina, qui avait ravagé la Nouvelle-Orléans en 2005, ne sera plus donné. Les zones Pacifique Nord et Pacifique Centre Nord disposent de différentes listes comme le reste du monde.
5. Pourquoi toutes les zones du monde ne sont pas touchées?
Les conditions climatiques sont essentielles à la formation des dépressions. Leur zone de prédilection est évidemment la zone intertropicale (entre les tropiques du cancer et du capricorne). Les températures de l’océan sont élevées et l’air très humide, deux conditions propices à la formation d’une dépression. Pour l’Atlantique nord, on a constaté que les cyclones naissaient généralement au large de l’Afrique occidentale avant de faire route vers le nord en direction du golfe du Mexique et de bifurquer éventuellement le long de la côte Est des Etats-Unis.
Bien souvent la France, et la façade européenne de l’Atlantique de manière générale, n’est pas touchée directement par les ouragans, mais subit bien souvent les pluies et vents associées, à des milliers de kilomètres de l’œil du cyclone.
Pour naître, une dépression a besoin de températures élevées dans l’air. L’été est donc propice à voir se multiplier les ouragans. On fixe la saison cyclonique entre le 1er juin et le 30 novembre (début de la saison chaude dans l’hémisphère sud et fin dans les zones limitrophes de l’hémisphère nord). En 2016 cependant, l’ouragan Alex s’est formé le 13 janvier au sud des Açores. Un évènement exceptionnel qui n’avait pas été enregistré depuis 1938.
LCI
1. Comment se forme un ouragan ?
La tempête se forme en mer par un système de basses pressions qui créé une zone de dépression. L’air y est plus chaud et plus léger que dans les zones voisines. Il exerce une pression au sol et remonte par effet d’aspiration, chargé d’humidité. L’air se refroidit alors, la vapeur d’eau se condense et de gros nuages se forment. A la périphérie de la masse d’air tournoyante (noyau) se déplaçant, les vents deviennent violents. Leur intensité va alors définir le niveau du phénomène. Cela arrive généralement lorsque les températures de l’air sont très élevées et celles de l’eau d’au moins 26°C sur 60 m de profondeur. Dans l’hémisphère sud, la dépression tourne dans le sens des aiguilles d’une montre. Dans l’hémisphère nord, dans le sens inverse.
Un ouragan peut occuper une zone de 500 à 1.000 km de diamètre au-dessus de l’eau et se déplacer ainsi sur plusieurs milliers de kilomètres, précédé d’une houle longue qui entraîne une surélévation de la mer. Plus l’ouragan va progresser sans rencontrer d’obstacles, plus il peut grossir et se renforcer. Il en résulte des vagues de plus en plus grandes qui s’abattront alors sur les côtes. L’œil de l’ouragan fait généralement de 10 à 100 km de largeur et est une zone relativement calme. Si la température de l’eau baisse, l'ouragan va s’affaiblir. Cela explique qu’il s’affaiblit progressivement en touchant terre, privée de sa source de chaleur et d’eau.
2. Comment le détecte-t-on ?
Deux échelles catégorisent les dépressions. L’échelle de Beaufort les classe selon 13 degrés (de 0 à 12), selon la vitesse moyenne du vent toutes les dix minutes en milieu marin. A partir du niveau 10, on parle de tempête jusqu’au 12 qui classe les ouragans. L’échelle de Saffir-Simpson classifie les ouragans dans l’océan Atlantique et l’océan Pacifique nord selon cinq niveaux d’intensité (vitesse des vents soutenus enregistrée pendant une minute à une hauteur de 10 m). On prend en compte la force des vents soutenus mais aussi la hauteur de l’onde de tempête. Les ouragans de catégorie 3 et supérieur sont dits "majeurs" et annoncent des dégâts majeurs sur les installations et habitations. A partir de la catégorie 4 (vents de 211 à 251 km/h), des évacuations d’urgence sont ordonnées. Des ouragans comme Hugo (1989) ou Katrina (2005) ont été enregistrés en catégorie 5 (vents à plus de 251 km/h).
Jusqu'à Irma, dont les vents ont été mesurés à 346 km/h ce mardi en pleine mer, l’ouragan le plus violent enregistré dans l'Atlantique fut Allen en juillet 1980 avec des vents ayant dépassé les 305 km/h et fait 269 morts.
3. Ouragan, typhon, tempête, tornade… Quelle est la bonne appellation ?
Tantôt appelé ouragan, tantôt tornade voire tempête, on ne sait jamais vraiment comment appeler ces évènements violents lorsq'ils surviennent. Leur appellation dépend en fait de la région où ils apparaissent, mais aussi de la vitesse du vent. Pour avoir le droit d’être appelé ouragan, il faut que le phénomène sur les côtes soit accompagné de vents violents dépassant les 118 km/h (environ 100 km/h dans les terres). Entre 63 et 117 km/h, on parlera de tempête tropicale. En dessous, d’une dépression tropicale.
Ouragan est l’équivalent français de l’anglophone "Hurricane" et utilisé dans la zone Atlantique nord, Pacifique nord américain. Dans le Pacifique nord asiatique, l’ouragan se fait appeler typhon. Dans le Pacifique sud comme dans l’océan indien, on évoquera davantage un cyclone tropical.
Il n’est pas rare d’entendre parler de cyclone en français. C’est en fait le nom de base d’une dépression. Mais le langage populaire l’attribue bien souvent à ses formes les plus violentes.
Bien qu’elle s’accompagne elle aussi de rafales de vent, la tornade n’a rien à voir avec un cyclone. Il s'agit d'un tourbillon de vents très violents qui prend naissance dans un nuage d’orage - ou d’averses pour les phénomènes les plus faibles. Son pouvoir destructeur est supérieur à celui d’un cyclone tropical, mais dans un périmètre plus restreint et sur une durée moins importante (quelques centaines de mètres de large sur quelques kilomètres de long).
4. D’où viennent les noms des ouragans ?
Les noms des ouragans qui touchent l’océan Atlantique ne sont pas choisis au hasard, mais suivent un ordre bien précis établi par le National Hurricane Center de Miami (Floride) en 1953. Celui-ci a défini six listes utilisées année après année et contenant chacune 21 prénoms en ordre alphabétique qui seront attribués à chaque phénomène. La liste de 2017 sera ainsi réutilisée en 2023. Si un prénom est associé à une tempête trop meurtrière ou coûteuse, il est ôté de la liste. Ainsi, le nom de Katrina, qui avait ravagé la Nouvelle-Orléans en 2005, ne sera plus donné. Les zones Pacifique Nord et Pacifique Centre Nord disposent de différentes listes comme le reste du monde.
5. Pourquoi toutes les zones du monde ne sont pas touchées?
Les conditions climatiques sont essentielles à la formation des dépressions. Leur zone de prédilection est évidemment la zone intertropicale (entre les tropiques du cancer et du capricorne). Les températures de l’océan sont élevées et l’air très humide, deux conditions propices à la formation d’une dépression. Pour l’Atlantique nord, on a constaté que les cyclones naissaient généralement au large de l’Afrique occidentale avant de faire route vers le nord en direction du golfe du Mexique et de bifurquer éventuellement le long de la côte Est des Etats-Unis.
Bien souvent la France, et la façade européenne de l’Atlantique de manière générale, n’est pas touchée directement par les ouragans, mais subit bien souvent les pluies et vents associées, à des milliers de kilomètres de l’œil du cyclone.
Pour naître, une dépression a besoin de températures élevées dans l’air. L’été est donc propice à voir se multiplier les ouragans. On fixe la saison cyclonique entre le 1er juin et le 30 novembre (début de la saison chaude dans l’hémisphère sud et fin dans les zones limitrophes de l’hémisphère nord). En 2016 cependant, l’ouragan Alex s’est formé le 13 janvier au sud des Açores. Un évènement exceptionnel qui n’avait pas été enregistré depuis 1938.
LCI