On a beau être un commissaire européen, cela n'empêche de sortir des âneries car trouver que Galileo est un système stupide alors qu'il est plus performant que le GPS américain est quand même gonflé. Certes Galiléo devient problématique en raison de son coût et de son financement mais certainement pas en raison de sa potentialité et de ses performances.
Pour mémoire
==
Trois semaines avant une décision cruciale pour la survie du projet Galileo, le commissaire européen à l'Industrie, Günter Verheugen, qualifie de "stupide" ce système de positionnement par satellite.
Ce social-démocrate allemand a jeté un gros pavé dans la mare alors que la Commission vient de proposer que l'argent public finance l'intégralité de l'infrastructure du projet Galileo, pour un coût total de 3,4 milliards d'euros, afin de compenser la défaillance du secteur privé.
"Galileo est d'une certaine manière un système stupide parce qu'il ne peut faire qu'une seule chose: cela peut vous aider à vous guider, rien d'autre", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, en marge d'une réunion ministérielle des Vingt-Sept.
Certes, Verheugen a déclaré qu'il s'agissait pour lui d'expliquer que l'Union européenne avait d'autres projets importants à l'étude dans le domaine spatial et il a semblé faire machine arrière lorsqu'on lui a demandé de préciser ses propos.
"C'est significatif du point de vue commercial mais, comparé à la complexité technique d'autres activités spatiales, Galileo est relativement simple. Ce n'est pas complexe. C'est ce que je voulais dire par 'stupide'", a-t-il ajouté.
Il reste que ce qualificatif n'est pas vraiment un argument de nature à convaincre les ministres des Transports de l'UE de débloquer le 7 juin 2,4 milliards d'euros supplémentaires pour financer le lancement de 30 satellites, en plus du milliard d'euros qui a déjà été financé par l'UE.
Cet adjectif avait suscité un tollé lorsque l'ancien président de la Commission, Romano Prodi, l'avait utilisé pour qualifier le pacte de stabilité de l'euro quelques semaines avant son explosion sous le poids des déficits accumulés.
Verheugen est un habitué du débat public musclé avec ses homologues de la Commission, où il siège depuis sept ans.
UN SYSTÈME CONTESTÉ
Une féroce bataille l'a récemment opposé au commissaire à l'Environnement, Stavros Dimas, à propos des limites d'émissions de CO2 des véhicules automobiles et le responsable du Marché intérieur, Charlie McCreevy, l'avait accusé de "double langage" dans le débat sur la libéralisation des services.
Verheugen avait dû envoyer 50 roses à la commissaire à la Concurrence, Neelie Kroes, pour se faire pardonner d'avoir marché sans trop de précautions sur ses plates-bandes.
Les syndicats de la Commission avaient exigé sa démission après qu'il eut jugé les fonctionnaires européens "arrogants" et surtout soucieux de préserver leur pouvoir bureaucratique.
Le responsable de l'Industrie a pourtant appuyé la proposition adoptée la semaine dernière par la Commission.
Cette dernière a estimé qu'il n'y avait pas d'autre choix pour les pouvoirs publics que de prendre en charge la construction de Galileo, alors qu'en 2005 un partenariat avec le privé avait été choisi pour financer ce projet concurrent du GPS (Global Positioning System) américain et qui doit permettre d'assurer d'ici à 2012 l'indépendance technologique européenne.
Ce système, beaucoup plus précis que le GPS, aura de multiples applications dans l'agriculture, les transports, l'environnement, la pêche, la surveillance des infrastructures et, même s'il s'agit d'un projet civil, il n'est pas exclu que des militaires s'en servent.
Ses détracteurs affirme qu'il vaut mieux se servir du GPS, qui existe et est gratuit, et l'administration américaine exerce depuis des années une intense pression pour que l'UE renonce à bâtir un système concurrent de l'outil américain.
Le consortium choisi pour exploiter la constellation de satellites a refusé de prendre le moindre risque, ce qui explique la nécessité pour le public de pallier sa défaillance.
Il est composé de grands groupes industriels européens: le géant de l'aérospatiale EADS, les français Thales et Alcatel-Lucent, le britannique Inmarsat, l'italien Finmeccanica, les espagnols AENA et Hispasat et le duo allemand Deutsche Telekom-Centre aérospatial allemand.
Par Reuters
Pour mémoire
==
Trois semaines avant une décision cruciale pour la survie du projet Galileo, le commissaire européen à l'Industrie, Günter Verheugen, qualifie de "stupide" ce système de positionnement par satellite.
Ce social-démocrate allemand a jeté un gros pavé dans la mare alors que la Commission vient de proposer que l'argent public finance l'intégralité de l'infrastructure du projet Galileo, pour un coût total de 3,4 milliards d'euros, afin de compenser la défaillance du secteur privé.
"Galileo est d'une certaine manière un système stupide parce qu'il ne peut faire qu'une seule chose: cela peut vous aider à vous guider, rien d'autre", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, en marge d'une réunion ministérielle des Vingt-Sept.
Certes, Verheugen a déclaré qu'il s'agissait pour lui d'expliquer que l'Union européenne avait d'autres projets importants à l'étude dans le domaine spatial et il a semblé faire machine arrière lorsqu'on lui a demandé de préciser ses propos.
"C'est significatif du point de vue commercial mais, comparé à la complexité technique d'autres activités spatiales, Galileo est relativement simple. Ce n'est pas complexe. C'est ce que je voulais dire par 'stupide'", a-t-il ajouté.
Il reste que ce qualificatif n'est pas vraiment un argument de nature à convaincre les ministres des Transports de l'UE de débloquer le 7 juin 2,4 milliards d'euros supplémentaires pour financer le lancement de 30 satellites, en plus du milliard d'euros qui a déjà été financé par l'UE.
Cet adjectif avait suscité un tollé lorsque l'ancien président de la Commission, Romano Prodi, l'avait utilisé pour qualifier le pacte de stabilité de l'euro quelques semaines avant son explosion sous le poids des déficits accumulés.
Verheugen est un habitué du débat public musclé avec ses homologues de la Commission, où il siège depuis sept ans.
UN SYSTÈME CONTESTÉ
Une féroce bataille l'a récemment opposé au commissaire à l'Environnement, Stavros Dimas, à propos des limites d'émissions de CO2 des véhicules automobiles et le responsable du Marché intérieur, Charlie McCreevy, l'avait accusé de "double langage" dans le débat sur la libéralisation des services.
Verheugen avait dû envoyer 50 roses à la commissaire à la Concurrence, Neelie Kroes, pour se faire pardonner d'avoir marché sans trop de précautions sur ses plates-bandes.
Les syndicats de la Commission avaient exigé sa démission après qu'il eut jugé les fonctionnaires européens "arrogants" et surtout soucieux de préserver leur pouvoir bureaucratique.
Le responsable de l'Industrie a pourtant appuyé la proposition adoptée la semaine dernière par la Commission.
Cette dernière a estimé qu'il n'y avait pas d'autre choix pour les pouvoirs publics que de prendre en charge la construction de Galileo, alors qu'en 2005 un partenariat avec le privé avait été choisi pour financer ce projet concurrent du GPS (Global Positioning System) américain et qui doit permettre d'assurer d'ici à 2012 l'indépendance technologique européenne.
Ce système, beaucoup plus précis que le GPS, aura de multiples applications dans l'agriculture, les transports, l'environnement, la pêche, la surveillance des infrastructures et, même s'il s'agit d'un projet civil, il n'est pas exclu que des militaires s'en servent.
Ses détracteurs affirme qu'il vaut mieux se servir du GPS, qui existe et est gratuit, et l'administration américaine exerce depuis des années une intense pression pour que l'UE renonce à bâtir un système concurrent de l'outil américain.
Le consortium choisi pour exploiter la constellation de satellites a refusé de prendre le moindre risque, ce qui explique la nécessité pour le public de pallier sa défaillance.
Il est composé de grands groupes industriels européens: le géant de l'aérospatiale EADS, les français Thales et Alcatel-Lucent, le britannique Inmarsat, l'italien Finmeccanica, les espagnols AENA et Hispasat et le duo allemand Deutsche Telekom-Centre aérospatial allemand.
Par Reuters