TRAVESTIR l'HISTOIRE SPECIALITE MADE IN MOROCCO
Les raisons de ce qui n'a que l'apparence d'un coup de tonnerre dans un ciel serein sont à rechercher ailleurs, et sans doute loin en arrière. Les germes de l'aigreur sont semés dès 1962, lors de la tournée de Nelson Mandela au Maghreb. Celui qui est alors le leader de l'ANC clandestin dans son propre pays rencontre Bourguiba et Ben Bella, mais n'est reçu au Maroc par aucun officiel - ni, a fortiori, par le roi Hassan II. Plus tard, au début des années 1980, lorsque le même Mandela croupit à Robben Island, l'armée marocaine, en pleine guerre contre le Polisario soutenu par l'Algérie, se fournit secrètement en blindés légers Panhard fabriqués sous licence en Afrique du Sud. Il n'en faut pas plus pour que l'ANC y voit une collusion entre le royaume et le régime de l'apartheid, et assimile le combat des indépendantistes sahraouis au sien - la commune idéologie « progressiste » des deux mouvements faisant le reste. En 1994, à peine arrivé au pouvoir, Nelson Mandela, qui n'a pas la mémoire courte, s'engage par écrit auprès du président de la RASD, Mohamed Abdelaziz, à reconnaître sans délai l'entité sahraouie. Le Polisario ouvre aussitôt un bureau à Pretoria. Mais les pressions américaines, françaises, saoudiennes, puis celles de James Baker - le représentant spécial de Kofi Annan au Sahara - incitent l'Afrique du Sud à reporter sa décision.
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Les raisons de ce qui n'a que l'apparence d'un coup de tonnerre dans un ciel serein sont à rechercher ailleurs, et sans doute loin en arrière. Les germes de l'aigreur sont semés dès 1962, lors de la tournée de Nelson Mandela au Maghreb. Celui qui est alors le leader de l'ANC clandestin dans son propre pays rencontre Bourguiba et Ben Bella, mais n'est reçu au Maroc par aucun officiel - ni, a fortiori, par le roi Hassan II. Plus tard, au début des années 1980, lorsque le même Mandela croupit à Robben Island, l'armée marocaine, en pleine guerre contre le Polisario soutenu par l'Algérie, se fournit secrètement en blindés légers Panhard fabriqués sous licence en Afrique du Sud. Il n'en faut pas plus pour que l'ANC y voit une collusion entre le royaume et le régime de l'apartheid, et assimile le combat des indépendantistes sahraouis au sien - la commune idéologie « progressiste » des deux mouvements faisant le reste. En 1994, à peine arrivé au pouvoir, Nelson Mandela, qui n'a pas la mémoire courte, s'engage par écrit auprès du président de la RASD, Mohamed Abdelaziz, à reconnaître sans délai l'entité sahraouie. Le Polisario ouvre aussitôt un bureau à Pretoria. Mais les pressions américaines, françaises, saoudiennes, puis celles de James Baker - le représentant spécial de Kofi Annan au Sahara - incitent l'Afrique du Sud à reporter sa décision.
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