HuffPost Maroc
Publication: 27/07/2016 13h50
DIPLOMATIE - Près de douze ans après que le Maroc a décidé de rappeler son ambassadeur en Afrique du sud, le royaume s'apprête à envoyer un ambassadeur à Pretoria, rapporte le site d'information Eyewitness News.
Le Maroc avait, à l'époque, rappelé son ambassadeur pour protester contre le gouvernement de l'ancien président sud-africain Thabo Mbeki, qui a noué des liens diplomatiques avec la RASD, autoproclamée par le Polisario. Depuis, l'Afrique du sud s'est rapprochée encore plus de la RASD, et la représentation du Maroc à Pretoria est restée limitée à un chargé d'affaires.
Lors du Conseil des ministres tenu en février à Laâyoune, le roi Mohammed VI avait nommé Abdelkader Chaoui ambassadeur du Maroc en Afrique du sud. Il devait laisser son poste d'ambassadeur à Santiago, au Chili, afin de prendre ses nouvelles fonctions, mais quelques jours plus tard, Abdelkader Chaoui aurait décliné l'offre "pour des raisons de santé", selon plusieurs médias.
Un rude défi attendra le nouvel ambassadeur du royaume en Afrique du sud, car "il trouvera que Pretoria est devenu l'un des plus ardents défenseurs de la RASD", estime le site Eyewitness News.
Période de froid
Les relations entre le Maroc et l'Afrique du sud remontent au début des années soixante. À l'époque, Nelson Mandela avait séjourné au Maroc, alors terre d’accueil des combattants pour la libération du continent. Le Maroc avait alors fourni au Parti communiste sud-africain (ANC) une aide matérielle et morale qui sera citée par Nelson Mandela dans son discours d’investiture en1994.
Dans la foulée, les deux pays avaient décidé d’établir des relations diplomatiques pleines et le Maroc a élevé au niveau d’ambassade son bureau des intérêts qui opérait à Pretoria depuis 1992. "Les relations ont connu alors un essor remarquable sous la présidence Mandela", a rappelé Talal Rhoufrani, ancien ambassadeur du Maroc en Afrique du sud, lors d'un colloque de l'Institut royal des études stratégiques (IRES) sur les relations entre le Maroc et l'Afrique du sud.
"Toutefois, à partir de l’année 2000, ces relations et ces échanges ont connu un net ralentissement, en raison de l’attitude ambivalente de Pretoria vis-à-vis de la question du Sahara, ambivalence qui traduisait les divergences entre radicaux et pragmatiques au sein de l’ANC. En effet, du fait de son engagement idéologique révolutionnaire, le gouvernement de l’ANC avait pris, dès son installation au pouvoir, la décision de principe de reconnaître la fantomatique RASD; décision qu’il devait garder sous le boisseau pendant plusieurs années, devant la vive réaction du Maroc et de nombre de ses amis", toujours selon Said Moufti.
Ce dernier note que "les relations entre les deux pays devaient donc évoluer à l’ombre de cette menace permanente, sorte "d’épée de Damoclès", qui limitait les contacts politiques officiels et freinait l’enthousiasme initial des milieux d’affaires". En 2004, Pretoria décide de reconnaitre la RASD, ce qui a causé une dégradation des relations entre le Maroc et l'Afrique du sud.
Publication: 27/07/2016 13h50
DIPLOMATIE - Près de douze ans après que le Maroc a décidé de rappeler son ambassadeur en Afrique du sud, le royaume s'apprête à envoyer un ambassadeur à Pretoria, rapporte le site d'information Eyewitness News.
Le Maroc avait, à l'époque, rappelé son ambassadeur pour protester contre le gouvernement de l'ancien président sud-africain Thabo Mbeki, qui a noué des liens diplomatiques avec la RASD, autoproclamée par le Polisario. Depuis, l'Afrique du sud s'est rapprochée encore plus de la RASD, et la représentation du Maroc à Pretoria est restée limitée à un chargé d'affaires.
Lors du Conseil des ministres tenu en février à Laâyoune, le roi Mohammed VI avait nommé Abdelkader Chaoui ambassadeur du Maroc en Afrique du sud. Il devait laisser son poste d'ambassadeur à Santiago, au Chili, afin de prendre ses nouvelles fonctions, mais quelques jours plus tard, Abdelkader Chaoui aurait décliné l'offre "pour des raisons de santé", selon plusieurs médias.
Un rude défi attendra le nouvel ambassadeur du royaume en Afrique du sud, car "il trouvera que Pretoria est devenu l'un des plus ardents défenseurs de la RASD", estime le site Eyewitness News.
Période de froid
Les relations entre le Maroc et l'Afrique du sud remontent au début des années soixante. À l'époque, Nelson Mandela avait séjourné au Maroc, alors terre d’accueil des combattants pour la libération du continent. Le Maroc avait alors fourni au Parti communiste sud-africain (ANC) une aide matérielle et morale qui sera citée par Nelson Mandela dans son discours d’investiture en1994.
Dans la foulée, les deux pays avaient décidé d’établir des relations diplomatiques pleines et le Maroc a élevé au niveau d’ambassade son bureau des intérêts qui opérait à Pretoria depuis 1992. "Les relations ont connu alors un essor remarquable sous la présidence Mandela", a rappelé Talal Rhoufrani, ancien ambassadeur du Maroc en Afrique du sud, lors d'un colloque de l'Institut royal des études stratégiques (IRES) sur les relations entre le Maroc et l'Afrique du sud.
"Toutefois, à partir de l’année 2000, ces relations et ces échanges ont connu un net ralentissement, en raison de l’attitude ambivalente de Pretoria vis-à-vis de la question du Sahara, ambivalence qui traduisait les divergences entre radicaux et pragmatiques au sein de l’ANC. En effet, du fait de son engagement idéologique révolutionnaire, le gouvernement de l’ANC avait pris, dès son installation au pouvoir, la décision de principe de reconnaître la fantomatique RASD; décision qu’il devait garder sous le boisseau pendant plusieurs années, devant la vive réaction du Maroc et de nombre de ses amis", toujours selon Said Moufti.
Ce dernier note que "les relations entre les deux pays devaient donc évoluer à l’ombre de cette menace permanente, sorte "d’épée de Damoclès", qui limitait les contacts politiques officiels et freinait l’enthousiasme initial des milieux d’affaires". En 2004, Pretoria décide de reconnaitre la RASD, ce qui a causé une dégradation des relations entre le Maroc et l'Afrique du sud.
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