Bleu, rose, noir et blanc Les tabliers réglementés
La dernière instruction du ministère de l'Education nationale consacrant l'obligation, dès l'année prochaine, du port du tablier à l'intérieur des établissements scolaires pour les élèves des trois paliers (primaire, moyen et secondaire), suscite moult interrogations de la part des chefs d'établissements et des enseignants, notamment en ce qui concerne les détails de son application.
Dans une correspondance datant du 6 janvier dernier, le ministère appelle, en effet, les directeurs des établissements et les inspecteurs de l'éducation à veiller à l'application de cette obligation de port de tablier à partir de l'année prochaine.
On y a également défini des couleurs obligatoires pour ces tabliers : respectivement le bleu et le rose pour les garçons et les filles aussi bien du primaire que du moyen. Pour le secondaire, les garçons seront tenus de porter des tabliers noirs et les filles des tabliers blancs.
Le département de M. Benbouzid motive cette mesure par son souci d'encourager et de promouvoir des valeurs comme «la droiture, la discipline, la bonne conduite et la bonne tenue à l'intérieur de l'école algérienne».
Des valeurs qui prennent toutes leurs dimensions dans un champ de savoir qui se doit de «consacrer le principe d'égalité entre les enfants»... «une école républicaine qui prépare les femmes et les homme de demain à la vie professionnelle et sociale».
Pour les enseignants et autres directeurs d'écoles, la mesure reste louable dans le fond, et à plus d'un titre, notamment par son caractère égalitaire tendant à effacer les disparités sociales à l'intérieur de l'école. Seulement, on ne peut pas prétendre à un tel objectif sans prévoir des mécanismes qui assureront la traduction de cet idéal dans les faits.
Parmi le corps enseignant mais aussi des parents d'élèves, on se demande tout d'abord si c'est l'élève qui est tenu de ramener le tablier avec la couleur exigée, en ayant, toutefois, la latitude de choisir le modèle, selon ses moyens, ou est-ce que ce sont, en revanche, les pouvoirs publics qui auront la charge de fournir aux élèves les tabliers en question pour s'assurer de l'uniformité des modèles.
Beaucoup estiment, en effet, que si c'est le premier cas de figure qui est de mise, rien ne garantira cette uniformité tant recherchée.
«C'est bien beau que les garçons du primaire, par exemple, portent tous un tablier bleu ou que les filles portent des tabliers roses.
Ça sera certainement agréable à voir. Mais personne ne peut contester qu'il existe sur le marché un tablier bleu à 200 dinars comme il y a un tablier bleu à 1.500 dinars. Se contenter d'imposer une couleur unique ne règle en rien cet aspect lié à l'égalité», estime un enseignant du primaire.
Autre point, non moins important, ajoute-t-il, «on ne peut pas imposer à un parent d'élève aux moyens limités de serrer encore plus sa bourse pour changer le tablier de son enfant, juste parce que la couleur ne convient pas».
- Pressedz
La dernière instruction du ministère de l'Education nationale consacrant l'obligation, dès l'année prochaine, du port du tablier à l'intérieur des établissements scolaires pour les élèves des trois paliers (primaire, moyen et secondaire), suscite moult interrogations de la part des chefs d'établissements et des enseignants, notamment en ce qui concerne les détails de son application.
Dans une correspondance datant du 6 janvier dernier, le ministère appelle, en effet, les directeurs des établissements et les inspecteurs de l'éducation à veiller à l'application de cette obligation de port de tablier à partir de l'année prochaine.
On y a également défini des couleurs obligatoires pour ces tabliers : respectivement le bleu et le rose pour les garçons et les filles aussi bien du primaire que du moyen. Pour le secondaire, les garçons seront tenus de porter des tabliers noirs et les filles des tabliers blancs.
Le département de M. Benbouzid motive cette mesure par son souci d'encourager et de promouvoir des valeurs comme «la droiture, la discipline, la bonne conduite et la bonne tenue à l'intérieur de l'école algérienne».
Des valeurs qui prennent toutes leurs dimensions dans un champ de savoir qui se doit de «consacrer le principe d'égalité entre les enfants»... «une école républicaine qui prépare les femmes et les homme de demain à la vie professionnelle et sociale».
Pour les enseignants et autres directeurs d'écoles, la mesure reste louable dans le fond, et à plus d'un titre, notamment par son caractère égalitaire tendant à effacer les disparités sociales à l'intérieur de l'école. Seulement, on ne peut pas prétendre à un tel objectif sans prévoir des mécanismes qui assureront la traduction de cet idéal dans les faits.
Parmi le corps enseignant mais aussi des parents d'élèves, on se demande tout d'abord si c'est l'élève qui est tenu de ramener le tablier avec la couleur exigée, en ayant, toutefois, la latitude de choisir le modèle, selon ses moyens, ou est-ce que ce sont, en revanche, les pouvoirs publics qui auront la charge de fournir aux élèves les tabliers en question pour s'assurer de l'uniformité des modèles.
Beaucoup estiment, en effet, que si c'est le premier cas de figure qui est de mise, rien ne garantira cette uniformité tant recherchée.
«C'est bien beau que les garçons du primaire, par exemple, portent tous un tablier bleu ou que les filles portent des tabliers roses.
Ça sera certainement agréable à voir. Mais personne ne peut contester qu'il existe sur le marché un tablier bleu à 200 dinars comme il y a un tablier bleu à 1.500 dinars. Se contenter d'imposer une couleur unique ne règle en rien cet aspect lié à l'égalité», estime un enseignant du primaire.
Autre point, non moins important, ajoute-t-il, «on ne peut pas imposer à un parent d'élève aux moyens limités de serrer encore plus sa bourse pour changer le tablier de son enfant, juste parce que la couleur ne convient pas».
- Pressedz
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