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Académie du paradou

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  • Académie du paradou

    Ces petits cracks du foot qui déchaînent les passions.


    Cela dure depuis plusieurs semaines, chaque jeudi soir, les quartiers résidentiels de Hydra se retrouvent dans une autre dimension. Et pour cause, des matches opposant de petits virtuoses se tiennent devant des tribunes archicombles.


    L’Algérie sera championne du monde en football ! Pour beaucoup de nos compatriotes juste le penser, c’est déjà un blasphème, l’écrire et le dire c’est carrément de la folie. Pourtant, cette “fanfaronnade” nous l’avons bien entendue ces derniers temps et à plusieurs reprises. Pas d’une seule personne ou de deux qu’on pourra mettre dans la catégorie des “marginaux” mais plutôt des centaines, voire des milliers entre ceux qui le crient haut et fort et d’autres qui au moins acquiescent de la tête. Ils forment une “secte” qui n’a pas un seul gourou mais plutôt 16 dont la moyenne d’âge ne dépasse pas 12 ans. Ces seize sont reconnaissables à leurs pieds nus. Chaque jeudi, tous se retrouvent du côté de Hydra dans un rituel qui transforme les alentours du lieu de “culte” en véritable fourmilière à la grande surprise des riverains et particulièrement des papiches de Sidi Yahia (le néo-quartier branché d’Alger). Comment ne pas être étonné lorsque vous voyez des jeunes venant de plusieurs quartiers de la capitale (il y a même ceux qui viennent de La Casbah à pied) sortant des ruelles de Hydra et se dirigeant tous à vive allure vers le stade. En plus, ils ont un signe distinctif : un carton qu’ils portent à la main. Un “matériel” bien important puisque c’est pour s’asseoir dessus dans les gradins.

    Pour ceux qui sont encore dans le flou, il faut savoir que depuis la première lettre de cet écrit, on ne parle que d’un seul sujet : l’académie de football du club de Paradou. Des bambins de 12 ans sont en train de devenir un véritable phénomène de société au grand bonheur de leurs nombreux fans. Une lueur qui vient éclairer un tant soit peu les tristes jours dans lesquels baignent les Algériens depuis belle lurette. Leurs matches d’exhibition suscitent de plus en plus de curieux et à ce rythme-là, même le stade du 5-Juillet ne leur suffira sûrement pas.


    Les jeudis de l’espoir
    Ainsi, et cela dure depuis plusieurs semaines, chaque jeudi soir, les quartiers résidentiels de Hydra sont totalement dans une autre dimension. Les matches des petits virtuoses se déroulent chaque fois devant des tribunes archicombles. À l’instar de beaucoup d’Algérois, le 22 janvier dernier, on est allé les voir à l’œuvre. À 18h45, on était déjà du côté du quartier du Paradou. Pour arriver au stade, soit à quelques centaines de mètres, il nous a fallu près de 45 minutes. Après avoir subi un embouteillage monstre, nous avons tout le mal du monde à trouver une place pour se garer. En rentrant au stade, nous étions déjà ahuris devant l’ambiance des grands matches qui y régnait. Les gens étaient très serrés dans les tribunes et ce n’est pas à cause du froid glacial de la soirée. Malheureusement, on avait déjà raté la première mi-temps de cette empoignade entre l’Académie et les cadets du CRB (âgés entre 15 et 16 ans). Ce n’était pas la peine de demander le score puisque nombreux parmi ceux qui étaient dans les tribunes le donnaient en criant aux retardataires tout en ajoutant : “Ratitou ya yamakoum !” (vous avez raté). 3 à 1 s’est donc terminée la première période en faveur des Académiciens. Les trente minutes de la seconde période furent un véritable spectacle. Ceux qui venaient de voir le terne match juste quelque heures avant entre les “grands” du CRB et du MCA pour le compte des 16es de finale de la Coupe d’Algérie (gagné par le CRB par les tirs au but après un terne zéro à zéro) n’arrêtaient pas de faire des commentaires du genre : “Les vrais footballeurs sont ici et pas chez les seniors de Mickey”. Tout à fait compréhensible lorsqu’on voit le jeu de l’Académie sur le terrain, véritable régal pour les yeux. Fluide, sans déchet, discipliné et en plus avec un talent incroyable, ces petits de 30 kilos, tout en nageant dans leurs grands maillots, donnaient un véritable spectacle aux chanceux présents. La partie s’est terminée par le score sans appel de 7 buts à 1. La performance est d’autant à signaler que les vainqueurs se sont permis de rater trois penalties et qu’ils ont joué sans souliers ni bas, et surtout sans… gardien de but. De leur côté, les fans dans les tribunes lançaient des fumigènes et des feux d’artifice à chaque but nous rappelant les plus beaux moments du stade du 5-Juillet. Parmi les spectateurs, il n’y avait pas seulement des jeunes. On a remarqué la présence de plusieurs adultes accompagnés de leurs enfants, ce qui est devenu presque “inchoufable” dans nos stades depuis plusieurs années. Krimou, la cinquantaine, est l’un d’eux.
    À la fin de la rencontre, il semblait encore dans les nuages ; apparemment, il n’arrivait pas à croire à ce qu’il venait d’assister. Il nous a dit presque en chuchotant : “Finalement dans ce pays, il y a de l’espoir”, alors qu’a côté de lui, son fils d’une dizaine d’années, Idir, commentait encore des actions du match. De son côté, Mohamed, la trentaine, faisait des éloges presque en criant : “Ce sont tous des grands joueurs et surtout ce satané numéro 8, un véritable maestro. On m’a d’ailleurs dit que Arsenal l’a contacté ; il le mérite amplement”. Pour Krimou, l’espoir peut se concrétiser : “Avec cette équipe, on peut aller très loin. C’est notre future sélection nationale et on peut même gagner la Coupe du monde. On ne va même pas attendre qu’ils soient seniors. Ils peuvent déjà penser à gagner la Coupe du monde des moins de 21 ans”. Au même moment, les jeunes sortaient du stade en scandant un slogan qu’on a souvent entendu pendant le match : “Taâlamou ! Taâlamou ! Eh ! Eh ! Eh !” (Apprenez ! Apprenez !).


    Pour éviter les épisodes de Zidane, Benzema…
    Alors, de quoi s’agit-il vraiment ? Est-ce aussi stupéfiant que ça ? Est-ce un miracle sur ces lieux non saints ? Tout simplement, il s’agit d’une institution, l’Académie JMG, les initiales de son fondateur, Jean-Marc Guillou. Un ex-international français (il était capitaine de la sélection de son pays lors de la Coupe du monde de 1978 en Argentine) qui depuis plusieurs années est en train de se faire un nom à travers le monde entier. Il a créé son académie en 1994 et elle est implantée dans plusieurs pays, que ce soit en Afrique ou en Asie. Pour avoir une idée sur ses résultats jusqu’ici, il suffit de vous donner quelques noms issus de celle-ci et qui font maintenant le bonheur de plusieurs grands clubs européens : Yaya Touré du FC Barcelone (Espagne), son frère Kolo de Arsenal (Angleterre), les Ivoiriens Kalou de Chelsea (Angleterre), Eboué de Arsenal, et bien d’autres stars du ballon rond. Cette académie est en Algérie depuis 2006 après avoir signé un partenariat exclusif avec le club du Paradou Athlétic Club (PAC), sociétaire de la division II et créé il y a même pas…17 ans. Olivier Guillou, neveu de JMG, est le responsable de la section d’Alger de l’Académie. Nous l’avons rencontré il y a une dizaine de jours à la fin d’une rencontre que ses joueurs ont gagné face aux cadets du MCA (4 à 2) : “Ces 16 joueurs nous les avons sélectionnés sur près de 20 000 enfants à travers tout le territoire national”, nous avait-il affirmé, en précisant qu’ils sont ensemble depuis fin 2006. Il nous indiquera que les 16 ont signé des contrats de trois ans renouvelables “3 plus 3” sans toutefois nous donner plus de détails. Il ne nous dira rien sur cette information (que nous a refilée un proche de la direction du club) selon laquelle il est noté dans le contrat que les joueurs ne pourront pas porter un autre maillot que celui de la sélection algérienne.
    "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
    Socrate.

  • #2
    2/2

    Face à celui que les petits maestros appellent coach, nous ne pouvions nous empêcher de lui poser des questions qui étaient sur les lèvres de beaucoup de curieux. Elles concernent essentiellement deux points : pourquoi les faire jouer pieds nus et pourquoi jouer sans gardien de but. Pour Olivier Guillou, les réponses étaient claires et nettes : “Ce sont des garçons de 30 kilos, leur ajouter des souliers, des bas et des protège-tibias, cela va beaucoup les alourdir. En plus ce n’est qu’ici que c’est surprenant. En Afrique, c’est tout à fait normal que les joueurs de leur âge jouent pieds nus. D’ailleurs, je demande à chaque fois aux équipes adverses que nous rencontrons ici de jouer eux aussi pieds nus mais c’est toujours un non catégorique que je reçois”. Concernant le fait de jouer sans goal, il dira : “C’est un poste très sensible et on ne peut pas former des jeunes de cet âge à ce poste. On ne sait pas comment va grandir l’enfant et quelle taille il va avoir et c’est pourquoi on a préféré ne pas en former”, mais il ajoutera tout de même : “On va peut-être ramener des gardiens de but dans quelques années”. Malgré le fait de jouer sans gardien de but et pieds nus (mais souvent avec des gants lorsqu’il fait froid) l’Académie a gagné presque tous ses matches avec des scores plus proches de ceux du handball que du foot.

    D’ailleurs, et on n’a pas pu le confirmer, il y aurait même des clubs qui auraient refusé de jouer contre l’Académie par peur de l’humiliation. Depuis le début de ses matches d’exhibition, l’Académie n’aurait perdu qu’un seul match contre les cadets du CSC, il y a de cela près de trois semaines, “mais cet adversaire avait totalement fermé le jeu en jouant très dur et même leurs buts c’étaient par des tirs de loin profitant de l’absence de gardien”, nous dira dépité Mohamed qui était présent ce jour-là en nous précisant : “Cela nous a vraiment navrés surtout qu’à la fin de la rencontre les joueurs de l’Académie étaient en train de pleurer”.
    Pour le régime de vie des 16, leur coach nous informera qu’ils vivent ensemble 24h/24h. “C’est comme une fratrie. Ils font presque tout ensemble”, nous dira-t-il. Les 16 crèchent dans une villa à Baba Hassen et s’entraînent deux fois par jour. En parallèle au football, ils poursuivent leurs études selon le programme scolaire officiel avec des enseignants “à domicile”.
    Olivier Guillou nous annoncera qu’en septembre prochain, il va y avoir une autre vague de joueurs de 10 à 12 ans qui seront sélectionnés. “On n’a pas de limite dans le nombre. L’actuelle équipe en renferme 16, dans la prochaine, si on en trouve même 40 qui vont répondre à nos critères, alors on va les prendre tous”.


    L’extrapolation inévitable
    Au-delà du côté footballistique qui certainement intéresse plus d’un, il y a un autre aspect beaucoup plus vaste que beaucoup parmi ceux qui sont venus admirer les petits joueurs ont maintes fois observé. Il s’agit des notions de formation, de travail avec des résultats palpables, et surtout de la conception d’un avenir prometteur pour l’Algérie. Beaucoup n’ont pas cessé de réfléchir à voix haute en extrapolant ce qu’ils voyaient sur le terrain sur la situation générale du pays : “Ceux qui doivent avoir des académies de formation ne sont pas seulement les clubs de football, mais aussi toutes les entreprises et institutions du pays”.


    Liberté, Mardi 03 Février 2009
    "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
    Socrate.

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    • #3
      petite scéance d'entrainement



      en allant sur @daily vous pourrez trouver pas mal de vidéo de leur rencontre
      ça cartonne sur Alger et sûr que ça va s'étendre a travers le pays

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      • #4
        L'Académie de football de la FAF: les champions de demain en classe ALGER - L'Académie de la Fédération algérienne de football (FAF) se veut un pôle d'excellence et une expérience pionnière en Algérie, qui reflète l'intérêt soutenu des pouvoirs publics à la prise en charge des jeunes talents en Algérie, pour former les champions de demain. En dépit du retard accumulé en matière de formation des jeunes joueurs par le biais de la formule de la prise en charge au niveau des écoles de football et des académies spécialisées, cette nouvelle expérience lancée par la FAF en Algérie doit ouvrir la voie à la naissance de joueurs talentueux aptes à prendre les destinées de la sélection nationale.
        [Aps 3/2/09]
        Académie de Paradou AC: antichambre de futures stars du football algérien ALGER - L'idée se concrétise en juin 2007: le Paradou Athlétique Club (PAC D2) lance son école de formation de jeunes, "l'Académie", une première en Algérie, qui attire actuellement au petit stade municipal de Hydra les adeptes du beau jeu et ceux venus constater de près le mythe des jeunes prodiges jouant... pieds nus.
        [Aps 3/2/09]
        Une école nationale du football à Sidi Moussa ALGER - Le projet de création d'une école nationale de football a été confirmé par la publication, dans le dernier Journal Officiel, du décret exécutif fixant la création de cette école. "Du stade de projet, l'école nationale de football est devenue un fait tangible qu'il faut mettre en œuvre", estime une source proche des milieux sportifs. La future école nationale du football sera construite à Sidi Moussa, dans la wilaya d'Alger, précise le décret qui porte notamment sur "les conditions de création, d'organisation et de fonctionnement des écoles sportives nationales et régionales spécialisées".

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        • #5
          Ils sont impressionnants.

          En jouant pieds nus, le ballon doit leur faire mal, non ?

          Le coach parle à ses poulains en français et eux ils répondent en dialectal... à priori la communication passe bien.

          Celà fait vraiment plaisir! Que des initiatives de ce type se multiplient.
          "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
          Socrate.

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          • #6
            Ces bambins vont sauver notre foot

            Un jeu algérien à une ou deux touches de balles, alerte, avec des dribbles utiles, des passes à l’aveugle et des buts bien construits, ça vous dit ? Alors, inutile de vous replonger dons vos souvenirs de jeunesse (pour les quadragénaires et plus) ou de guetter les rediffusions des matches épiques de nos différentes sélections des années 70 et 80. A présent, ce spectacle est disponible en réel grâce à 16 bambins dans le plus âgé va boucler ses 15 ans dans quelques jours. Ce sont les élèves de l’Académie de football du Paradou AC, créée en partenariat avec Jean-Marc Guillou et sa société éponyme spécialisée dans la formation de joueurs partout dans le monde. Leurs prestations livrées chaque jeudi soir attirent de plus en plus de spectateurs. Comme lorsqu’un bon produit se fait remarquer sur le marché, le produit «beau football» disponible au stade de Hydra a connu une promotion grandissante par le bouche-à-oreille jusqu’à devenir un épiphénomène de société.

            Entraînements et matches pieds nus et sans gardien de but
            C’est quoi donc ce produit si prisé ? Il s’agit tout simplement d’un football académique (c’est bien le cas de le dire) et léché, pratiqué par des gosses issus d’un processus de sélection long et rigoureux qui a touché des milliers d’enfants à travers le territoire national et formés sous la houlette d’Olivier Guillou, neveu de Jean-Marc Guillou, suivant une méthodologie scientifique. «Vous serez grands si vous savez rester petits» est une célèbre citation de Guillou adoptée comme devise de l’Académie. Les joueurs jouent et s’entraînent pieds nus, sans gardien de but, ce qui ne fait que pimenter le spectacle offert chaque semaine. Les joueurs sont tenus de jouer collectivement et celui qui garde trop le ballon ou s’adonne à des dribbles inutiles est sorti du terrain comme sanction pédagogique. De même, chaque faute commise délibérément, surtout s’il s’agit d’antijeu, vaut à son auteur d’être sorti du terrain.

            Des adversaires plus âgés sont ridiculisés
            Tout cela donne un jeu spectaculaire et efficace qui enchante les foules. Des foules qui viennent de tous les quartiers d’Alger supporters de tous les clubs, mais dont le dénominateur commun est l’envie de se reconnaître dans un football dont ils sont sevrés depuis longtemps. Chaque enchaînement collectif est salué par des «olé !», chaque but est fêté par des fumigènes. «Au départ, nous jouions contre des équipes minimes, pour avoir des vis-à-vis du même âge, mais les scores étaient tellement fleuves (il y eut même un 31-1 !) que nous avons décidé de jouer contre des cadets», explique Djamel Aïch, l’entraîneur adjoint. Les adversaires, bien que plus âgés et d’un plus grand gabarit, se sont succédé et leur sort a été semblable : des défaites cuisantes. Le NARBR, le CRB, le MCA, l’ASMO et autre USMB ont tous été ridiculisés, voire humiliés, que ce soit dans le jeu ou dans le résultat. La dernière équipe à avoir pris une valise a été la JSK, étrillée jeudi passé 6-2. Seuls les cadets du CSC ont pu battre l’Académie, non sans avoir eu recours à la ruse : voyant qu’ils ne pouvaient pas tromper leur adversaire sur des actions construites, ils ont inscrit trois buts sur des lobs de loin, sachant que les «Académiciens» jouent sans gardien de but (3-2). C’était un soir où les bambins ont manqué de réussite, avec notamment deux penalties ratés.

            «L’Académie l’Académie ! Tous les clubs périmés !»
            Tout petits qu’ils sont, les joueurs de l’Académie progressent à une vitesse hallucinante sur tous les plans : pressing, récupération du ballon, organisation sur le terrain, soutien au porteur du ballon, décalages… Cela donne un régal pour les puristes et constitue un cauchemar pour les adversaires. Les spectateurs présents au stade de Hydra aussi bien que les nombreux supporters ne s’y trompent pas en devenant carrément supporters et en scandant «L’Académie l’Académie ! JSK périmée !», comme ils avaient scandé avant «CRB périmé», «MCA périmé» ou «USMB périmée». Tout le système de formation a été rendu périmé et caduc par une expérience révolutionnaire qui n’arrête pas de faire parler.

            Le Buteur.

            "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
            Socrate.

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            • #7
              Zetchi : «Qu’ils soient Abramovich ou Serrar, les acquéreurs doivent ramener le chéquier»

              En voyant chaque jeudi une foule envahir les gradins du stade de Hydra pour suivre des matches de l’Académie du PAC, ne vous dites-vous pas qu’un grand pas a été franchi depuis que l’idée de créer cette Académie a germé ?
              C’est certain. Cela fait maintenant un an et demi que nous travaillons et c’est une satisfaction de voir que cela commence à porter ses fruits, ne serait-ce que sur le plan de l’intérêt suscité auprès du public. Cette présence massive de spectateurs chaque jeudi est symptomatique du désir des gens de voir quelque chose de beau et de sain. Cet épiphénomène de l’Académie du Paradou devrait faire l’objet d’études de sociologues car le fait que des personnes viennent de tous les quartiers d’Alger pour voir des gosses jouer des matches d’exhibition seulement et pas des matches officiels nous poussent à nous poser une question : que cherche l’Algérien ? La réponse est simple : il cherche du football propre et sain, chose qu’il ne trouve plus par les temps qui courent dans nos stades. Cet après-midi (entretien réalisé jeudi passé en soirée, ndlr), j’ai voulu suivre à la télévision la rencontre MCEE-JSK. Au bout d’un quart d’heure, j’ai failli m’endormir. Il en est de même lorsque j’assiste aux matches des seniors du PAC : je m’ennuie souvent. La bouffée d’oxygène vient de ces petits gosses qui jouent avec insouciance et qui font rêver les gens.


              A terme, ces très jeunes footballeurs sont-ils destinés à être vendus à des clubs étrangers ?
              Je n’aime pas le terme «vendre» car il ne s’agit pas d’une marchandise. Ce sont des enfants que nous avons le devoir et même l’obligation juridique de protéger. Non seulement ils sont protégés par un contrat, mais ils tomberont à partir de mars sous la loi de la protection des footballeurs mineurs adoptée par la FIFA le 28 octobre dernier. Il n’est donc pas question de vendre ces joueurs comme une marchandise.

              Pourtant, l’un d’eux, Abdallah El Moudene, intéresse un grand club anglais. Le laisserez-vous partir ?
              Ce qui est certain, c’est qu’il ne partira pas avant d’avoir acquis sa majorité. Et puis, n’oubliez pas que tous ces joueurs sont encore en formation. Là, ils s’entraînent et jouent pieds nus. Ils ne mettront les souliers qu’au bout de trois ans de formation pour commencer les compétitions officielles avec nos équipes de jeunes.


              Et si, au bout de leur formation et une fois qu’ils auront fait leurs preuves, ils étaient sollicités par des présidents de clubs algériens, les leur céderiez-vous ?
              Oui, mais que ce soit Abramovich ou Serrar, il faudra qu’ils ramènent avec eux le chéquier ! Si nous, nous travaillons, ce n’est pas pour que d’autres récoltent gratis le fruit de notre travail.

              Lorsque vous aviez révélé le projet de créer l’Académie, y a-t-il eu des présidents de club qui vous avaient ri au nez ?
              Il n’y a eu que ça ! De nombreux présidents m’avaient ri au nez en me disant que c’est un projet farfelu et que c’est une perte d’argent. Je laisse les observateurs juger du résultat.


              Sincèrement, la recette est-elle si secrète ? Combien vous coûte la gestion de l’Académie ?
              Nous venons tout juste de faire le bilan de l’exercice précédent. Le budget avoisine les 10 millions de dinars.

              10 millions de dinars, cela veut dire 1 milliard de centimes, soit le montant de la prime de signature d’une prétendue «star» en Algérie…
              Même pas ! Aujourd’hui, des joueurs touchent plus de 1 milliard rien que pour signer, sans compter leurs salaires et leurs primes de match. Le tout pour un spectacle souvent affligeant. Les clubs de l’élite ne peuvent-ils pas mettre 1 milliard chaque année pour bien former des gosses ? C’est à la portée de tout le monde, surtout les grands clubs. Il suffit juste d’une méthodologie, comme celle apportée par Jean-Marc Guillou, et d’un suivi rationnel. La recette est donc simple.


              Un proverbe dit : «Pour vivre heureux, vivons cachés». Le fait que le PAC soit un club plutôt «anonyme» et peu médiatisé a-t-il contribué à faire réussir l’expérience en évitant les jalousies et les coups bas ?
              Je tiens à préciser, en passant, que si le PAC est considéré comme «anonyme», c’est parce qu’il n’a jamais eu un stade propre où recevoir ses adversaires, ce qui l’a empêché de fidéliser une galerie. Cela dit, je ne veux pas vivre caché pour être heureux et je ne suis pas égoïste pour monopoliser l’expérience. J’espère de tout cœur que dans chaque région d’Algérie, dans chaque club, il y ait une académie de footballeurs. Mon rêve est que l’Académie du PAC affronte l’Académie de la JSK, l’Académie de l’ESS ou l’Académie du MCO. C’est comme ça que le football algérien avancera.
              "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
              Socrate.

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              • #8
                La dernière équipe qui a reçu une leçon de football de la part de ces petits génies était la JSK. Score final: 6 buts à 2.
                "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
                Socrate.

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                • #9
                  Nos petits cracks du foot

                  Une télé espagnole fait l’éloge de l'Académie de football du Paradou AC

                  La télévision espagnole TV2 a diffusé de larges séquences du match ayant opposé récemment les minimes de l'Académie de football du Paradou AC aux cadets de la JSK, où le commentateur est resté admiratif devant la "technique raffinée et le jeu spectaculaire” des bambins de Hydra. “Ce beau jeu produit par des jeunes à peine âgés de 15 ans nous laisse pantois devant leur technique raffinée et leur jeu spectaculaire qui réconcilie les Algériens avec leur beau football des années 70 et 80”, s'est examé le commentateur. “Un football de rêve dans une ambiance de fête empreinte de fair-play, voilà ce que les férus du football veulent voir sur les stades algériens”, a-t-il ajouté, en allusion à la violence qui a émaillé dernièrement certaines rencontres du championnat algérien. Qualifiant l'Académie de “véritable école de formation et d'éducation”, le journaliste souligne que depuis sa création récente, elle a su gagner les coeurs de nombreux supporteurs, au point de devenir un “phénomène de société”. La télévision espagnole, qui se félicite de la création d'une telle académie, estime, enfin, que ses jeunes joueurs “feront à coup sûr les beaux jours du football algérien qui a hâte de retrouver sa place sur l'échiquier mondial”.

                  Liberté 7/02/2009

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                  • #10
                    Faut pas faire trop de bruit autour de ces bambins.
                    Leurs éducateurs leur apprennent l'humilité, c'est vrai, mais ça me fait peur la grosse tête et la suffisance.
                    Mais c'est vrai qu'on peut pas rester insensible devant tant de talent dans un pays où le sport roi reste le foot mais que la médiocrité regne en maître absolue ces dernières années.

                    Initiative à encourager sérieusement et à multipiler.

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