jeudi 28 mai 2009
Amnesty International a remis son rapport annuel sur l’état des droits de l’Homme à travers le monde. Et une chose est sûre : la situation n’est pas reluisante. Si la crise économique est à blâmer pour l’augmentation inquiétante des violations aux droits humains, les dirigeants internationaux sont, eux, épinglés pour leur manque d’action dans ce domaine pourtant essentiel
L’organisation de défense des droits de l’Homme Amnesty International a remis mercredi à Londres son rapport annuel (AFP), et celui-ci est loin d’être optimiste quant à la situation des droits humains à travers le monde. Le document de 424 pages fait état d’une dégradation de la situation humanitaire globale aussi bien aux niveaux économique, politique, social, civique, alimentaire qu’écologique. Le monde est aujourd’hui "sur une poudrière d'inégalités, d'injustice et d'insécurité sur le point d'exploser" s’inquiète Irene Khan, la secrétaire générale de l'organisation.
Une situation morose …
La crise financière a été en bonne partie responsable de l’augmentation du nombre de violations des droits de l’Homme mais elle n’a fait qu’accentuer des phénomènes déjà existants, notamment dans les pays les moins développés. Ainsi, le fossé entre les plus riches et les plus pauvres s’est davantage creusé. Le nombre de licenciements a augmenté considérablement (une dizaine de millions en plus cette année). La hausse des prix des denrées alimentaires et les pénuries ont empêché de plus en plus de personnes de se nourrir correctement et ont provoqué des révoltes populaires réprimées violemment par les pouvoirs d’Etats dépassés par la situation (au Zimbabwe, en Tunisie ou encore au Cameroun). La Banque mondiale prévoit d’ailleurs 53 millions de personnes supplémentaires sous le seuil de pauvreté d’ici à la fin de l’année. Les intolérances (xénophobie, racisme, discriminations) ont également gagné du terrain, en particulier en Europe. De nombreux conflits ont éclaté ou ont continué de s’embraser en 2008 (République Démocratique du Congo, Sri Lanka, Géorgie, Pakistan, attentats de Bombay, Afghanistan, Gaza…)
.. .mais pas désespérée !
La situation dépeinte par Amnesty International est bien sombre mais par pour autant pessimiste. Si la crise financière a prouvé une chose, c’est que les pays industrialisés ont pu débourser d’énormes sommes financières pour sauver leurs économies nationales. L’organisation appelle aujourd’hui les dirigeants du monde entier à procéder à un plan de relance des droits de l’Homme et à ne plus être uniquement concernés par leur système financier. Amnesty International souhaite que les nations prennent conscience de la place centrale qu’occupent les droits humains dans le processus de sortie de crise. La fin de la récession, prévue fin 2010, doit être l’occasion de repenser les politiques internationales en matière de droits de l’Homme (en particulier en Chine, en Arabie Saoudite ou en Russie), de réinvestir dans le social et l’humanitaire et de tenter de régler des conflits sans fin (comme la catastrophe humanitaire du Soudan).
La secrétaire générale d'Amnesty international conclut d’ailleurs son rapport en s’adressant directement aux leaders mondiaux : "Vous ne pourrez trouver une solution aux problèmes économiques sans trouver une solution aux problèmes des droits de l'homme".
Damien Bouhours
lepetitjournal.com
Amnesty International a remis son rapport annuel sur l’état des droits de l’Homme à travers le monde. Et une chose est sûre : la situation n’est pas reluisante. Si la crise économique est à blâmer pour l’augmentation inquiétante des violations aux droits humains, les dirigeants internationaux sont, eux, épinglés pour leur manque d’action dans ce domaine pourtant essentiel
L’organisation de défense des droits de l’Homme Amnesty International a remis mercredi à Londres son rapport annuel (AFP), et celui-ci est loin d’être optimiste quant à la situation des droits humains à travers le monde. Le document de 424 pages fait état d’une dégradation de la situation humanitaire globale aussi bien aux niveaux économique, politique, social, civique, alimentaire qu’écologique. Le monde est aujourd’hui "sur une poudrière d'inégalités, d'injustice et d'insécurité sur le point d'exploser" s’inquiète Irene Khan, la secrétaire générale de l'organisation.
Une situation morose …
La crise financière a été en bonne partie responsable de l’augmentation du nombre de violations des droits de l’Homme mais elle n’a fait qu’accentuer des phénomènes déjà existants, notamment dans les pays les moins développés. Ainsi, le fossé entre les plus riches et les plus pauvres s’est davantage creusé. Le nombre de licenciements a augmenté considérablement (une dizaine de millions en plus cette année). La hausse des prix des denrées alimentaires et les pénuries ont empêché de plus en plus de personnes de se nourrir correctement et ont provoqué des révoltes populaires réprimées violemment par les pouvoirs d’Etats dépassés par la situation (au Zimbabwe, en Tunisie ou encore au Cameroun). La Banque mondiale prévoit d’ailleurs 53 millions de personnes supplémentaires sous le seuil de pauvreté d’ici à la fin de l’année. Les intolérances (xénophobie, racisme, discriminations) ont également gagné du terrain, en particulier en Europe. De nombreux conflits ont éclaté ou ont continué de s’embraser en 2008 (République Démocratique du Congo, Sri Lanka, Géorgie, Pakistan, attentats de Bombay, Afghanistan, Gaza…)
.. .mais pas désespérée !
La situation dépeinte par Amnesty International est bien sombre mais par pour autant pessimiste. Si la crise financière a prouvé une chose, c’est que les pays industrialisés ont pu débourser d’énormes sommes financières pour sauver leurs économies nationales. L’organisation appelle aujourd’hui les dirigeants du monde entier à procéder à un plan de relance des droits de l’Homme et à ne plus être uniquement concernés par leur système financier. Amnesty International souhaite que les nations prennent conscience de la place centrale qu’occupent les droits humains dans le processus de sortie de crise. La fin de la récession, prévue fin 2010, doit être l’occasion de repenser les politiques internationales en matière de droits de l’Homme (en particulier en Chine, en Arabie Saoudite ou en Russie), de réinvestir dans le social et l’humanitaire et de tenter de régler des conflits sans fin (comme la catastrophe humanitaire du Soudan).
La secrétaire générale d'Amnesty international conclut d’ailleurs son rapport en s’adressant directement aux leaders mondiaux : "Vous ne pourrez trouver une solution aux problèmes économiques sans trouver une solution aux problèmes des droits de l'homme".
Damien Bouhours
lepetitjournal.com
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