Algerie-PS : des annees Mitterrand a la presidentielle 2007
Par : Djilali Benyoub
Même si elle paraît classique et banale, la rencontre, samedi prochain, entre le FLN et le Parti socialiste français comporte une lourde charge historique et symbolique. Cela d’autant qu’en Algérie, le PS, depuis la SFIO, est associé à la page la plus noire de l’époque coloniale.
À la différence de la droite de manière générale, le Parti socialiste a cultivé une sorte de méfiance maladive à l’égard de l’Algérie.
Même si elle paraît classique et banale, la rencontre, samedi prochain, entre le FLN et le Parti socialiste français comporte une lourde charge historique et symbolique. Cela d’autant qu’en Algérie, le PS, depuis la SFIO, est associé à la page la plus noire de l’époque coloniale.
La seule nouveauté notable à relever réside dans le fait que les socialistes français qui sont dans l’opposition acceptent de rencontrer un parti qui est au pouvoir en Algérie. Mais, faut-il remarquer que le parti de Belkhadem est considéré de l’autre côté de la Méditerranée comme un parti socialiste.
L’évolution des relations entre l’Algérie et le PS se caractérise par trois chapitres, trois épisodes.
Au commencement, l’ouverture sera inaugurée par François Mitterrand dont les positions d’hostilité envers l’Algérie amorceront une période de relations les plus exécrables entre les deux États. L’ancien président français est accusé d’avoir inspiré ou, pis encore, exercé des pressions sur l’ancien président Chadli pour opérer ses réformes liberticides. Les conséquences de cette ouverture “soufflée” par Paris sont encore palpables aujourd’hui. Son attitude vis-à-vis de l’Algérie avait donné de lui l’image d’un revanchard, y compris dans son pays. Image qui va freiner pendant longtemps son ascension et retarder sa carrière politique puisqu’il ne verra se concrétiser ses ambitions présidentielles que bien plus tard. Son talon d’Achille a été son passage au ministère de l’Intérieur pendant la guerre d’Algérie. Cela s’est confirmé lors des premières élections présidentielles en 1968 lorsqu’il essuya un cuisant échec face à Georges Pompidou.
À la différence de la droite de manière générale, le Parti socialiste a cultivé une sorte de méfiance maladive à l’égard de l’Algérie.
Alors qu’on croyait le PS avoir dépassé le contentieux historique qui a figé les relations entre les deux pays, l’ère Jospin apportera la preuve du contraire. L’héritage laissé par Mitterrand a vite fini par submerger son successeur. En effet, Lionel Jospin qui à voir, à la surface, l’image d’une gestion rénovée du PS, est retombé dans la vision classique du PS que lui avait imprimée Mitterrand. Il en apportera la preuve dans son “jugement” du processus électoral de 1992 en Algérie qu’il qualifia de “bricolage” et par son soutien clair et sa “bénédiction” à la rencontre de Sant’Egidio. En fait, Jospin a entretenu cette idée d’“hostilité du PS à l’Algérie”.
Avec François Hollande, nous assistons à un renouvellement de la vision et de la gestion du Parti socialiste. Le nouveau premier secrétaire a imprimé au PS un certain pragmatisme, dont la vision des relations avec l’Algérie est intégrée dans le processus global de normalisation des relations entre l’Algérie et la France.
La stratégie actuelle du Parti socialiste semble s’orienter, au-delà du calendrier politique français, vers le “rattrapage” du temps perdu et surtout du terrain perdu. En effet, l’équipe dirigeant actuellement le parti paraît avoir bien saisi les raisons de ses deux échecs électoraux successifs devant une droite éparse, mais politiquement plus lucide. Conscient de l’importance de la “communauté française” issue de l’immigration, de son rôle, le PS, même tardivement, s’attache à travers des gestes symboliques à récupérer un potentiel électoral qu’il s’est contenté ces dernières années d’observer migrer vers la droite. C’est en ce sens que la visite de M. Hollande ressemble à une quête d’interlocuteurs en Algérie. La droite a opté depuis bien longtemps pour cette démarche contournée, mais qui a eu ses fruits. Ainsi, François Hollande suit le même chemin que le potentiel candidat de la droite, Nicolas Sarkozy, pour capter un électorat utile mais difficile.
L’escale Algérie prend alors toute son importance du fait qu’elle constitue pour la gauche et pour la droite un enjeu majeur et une carte dans les échéances politiques françaises. La visite de M. Hollande à Alger pourrait bien ouvrir une nouvelle page des relations du PS avec l’Algérie, la classe politique algérienne.
Djilali B
Par : Djilali Benyoub
Même si elle paraît classique et banale, la rencontre, samedi prochain, entre le FLN et le Parti socialiste français comporte une lourde charge historique et symbolique. Cela d’autant qu’en Algérie, le PS, depuis la SFIO, est associé à la page la plus noire de l’époque coloniale.
À la différence de la droite de manière générale, le Parti socialiste a cultivé une sorte de méfiance maladive à l’égard de l’Algérie.
Même si elle paraît classique et banale, la rencontre, samedi prochain, entre le FLN et le Parti socialiste français comporte une lourde charge historique et symbolique. Cela d’autant qu’en Algérie, le PS, depuis la SFIO, est associé à la page la plus noire de l’époque coloniale.
La seule nouveauté notable à relever réside dans le fait que les socialistes français qui sont dans l’opposition acceptent de rencontrer un parti qui est au pouvoir en Algérie. Mais, faut-il remarquer que le parti de Belkhadem est considéré de l’autre côté de la Méditerranée comme un parti socialiste.
L’évolution des relations entre l’Algérie et le PS se caractérise par trois chapitres, trois épisodes.
Au commencement, l’ouverture sera inaugurée par François Mitterrand dont les positions d’hostilité envers l’Algérie amorceront une période de relations les plus exécrables entre les deux États. L’ancien président français est accusé d’avoir inspiré ou, pis encore, exercé des pressions sur l’ancien président Chadli pour opérer ses réformes liberticides. Les conséquences de cette ouverture “soufflée” par Paris sont encore palpables aujourd’hui. Son attitude vis-à-vis de l’Algérie avait donné de lui l’image d’un revanchard, y compris dans son pays. Image qui va freiner pendant longtemps son ascension et retarder sa carrière politique puisqu’il ne verra se concrétiser ses ambitions présidentielles que bien plus tard. Son talon d’Achille a été son passage au ministère de l’Intérieur pendant la guerre d’Algérie. Cela s’est confirmé lors des premières élections présidentielles en 1968 lorsqu’il essuya un cuisant échec face à Georges Pompidou.
À la différence de la droite de manière générale, le Parti socialiste a cultivé une sorte de méfiance maladive à l’égard de l’Algérie.
Alors qu’on croyait le PS avoir dépassé le contentieux historique qui a figé les relations entre les deux pays, l’ère Jospin apportera la preuve du contraire. L’héritage laissé par Mitterrand a vite fini par submerger son successeur. En effet, Lionel Jospin qui à voir, à la surface, l’image d’une gestion rénovée du PS, est retombé dans la vision classique du PS que lui avait imprimée Mitterrand. Il en apportera la preuve dans son “jugement” du processus électoral de 1992 en Algérie qu’il qualifia de “bricolage” et par son soutien clair et sa “bénédiction” à la rencontre de Sant’Egidio. En fait, Jospin a entretenu cette idée d’“hostilité du PS à l’Algérie”.
Avec François Hollande, nous assistons à un renouvellement de la vision et de la gestion du Parti socialiste. Le nouveau premier secrétaire a imprimé au PS un certain pragmatisme, dont la vision des relations avec l’Algérie est intégrée dans le processus global de normalisation des relations entre l’Algérie et la France.
La stratégie actuelle du Parti socialiste semble s’orienter, au-delà du calendrier politique français, vers le “rattrapage” du temps perdu et surtout du terrain perdu. En effet, l’équipe dirigeant actuellement le parti paraît avoir bien saisi les raisons de ses deux échecs électoraux successifs devant une droite éparse, mais politiquement plus lucide. Conscient de l’importance de la “communauté française” issue de l’immigration, de son rôle, le PS, même tardivement, s’attache à travers des gestes symboliques à récupérer un potentiel électoral qu’il s’est contenté ces dernières années d’observer migrer vers la droite. C’est en ce sens que la visite de M. Hollande ressemble à une quête d’interlocuteurs en Algérie. La droite a opté depuis bien longtemps pour cette démarche contournée, mais qui a eu ses fruits. Ainsi, François Hollande suit le même chemin que le potentiel candidat de la droite, Nicolas Sarkozy, pour capter un électorat utile mais difficile.
L’escale Algérie prend alors toute son importance du fait qu’elle constitue pour la gauche et pour la droite un enjeu majeur et une carte dans les échéances politiques françaises. La visite de M. Hollande à Alger pourrait bien ouvrir une nouvelle page des relations du PS avec l’Algérie, la classe politique algérienne.
Djilali B
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