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Sahara : Après les Etats Unis, la France pourrait aussi lâcher le Maroc

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    Sahara : Après les Etats Unis, la France pourrait aussi lâcher le Maroc


    Publié le 18.04.2013 à 20h24 | Par Julie Chaudier


    La France a beau être un allié de longue date du Maroc, elle n’utilisera probablement pas son véto contre la proposition de résolution des Etats Unis d’élargir le mandat des casques bleus au Sahara. Plusieurs diplomates français et étrangers l’ont indiqué, sous couvert d’anonymat, à la presse, depuis hier.

    Bloquera, bloquera pas ? « Nous ne pensons pas que la France va bloquer », a déclaré, sous couvert d’anonymat, à Reuters, un diplomate membre du Groupe des amis, mercredi 17 avril, révèle Reuters. Aujourd’hui, jeudi 18 avril, un autre diplomate de l’ONU a également estimé que la France n’opposerait pas son véto à la résolution américaine relative au Sahara. La proposition américaine était contenue dans un brouillon du Conseil de Sécurité de l’ONU distribué au Groupe des amis du Sahara occidental, qui inclut les Etats Unis, la France, la Grande Bretagne et la Russie, a également indiqué un autre diplomate de l’ONU.
    La décision des Etats Unis, annoncée le 9 avril, de soumettre au Conseil de sécurité des Nations Unies un projet de résolution pour élargir la mission des casques bleus au Sahara à la surveillance des droits de l’homme a mis la France en grande difficulté. Le silence assourdissant de ses responsables politiques en dit long.

    « C' est une question entre le Maroc et les Etats-Unis »

    Les quelques murmures anonymes enregistrés à Paris, par Le Monde, hier, ne seront pas pour rassurer le palais royal. « Les Américains n'ont prévenu personne, c'est une mauvaise manière faite aux Marocains », proteste un diplomate français, mais « on ne bloquera pas, c'est une question entre le Maroc et les Etats-Unis », élude-t-il agacé.
    La France peut-elle seulement utiliser son droit de véto contre les Etats Unis au Conseil de Sécurité des Nations Unies ? La dernière fois où elle a eu l’intention de le faire - mais n’en a pas eu besoin puisque les Etats Unis sont passé outre le Conseil de sécurité de l’ONU - c’était au moment du lancement par les Etats Unis de la guerre en Irak, en 2003. Cette seule intention avait entraîné de fortes tensions entre les deux pays.
    Au niveau national, la France ne pourrait que très difficilement opposer son véto aux Etats Unis sur une question aussi sensible dans l’opinion publique que les droits de l’Homme. L’hexagone a vis-à-vis du Maghreb une histoire très récente suffisamment lourde pour que l’actuel gouvernement ne veuille pas reproduire les mêmes erreurs. En janvier 2011, au début du printemps arabe, Michèle Alliot-Marie, alors ministre des Affaires étrangères proposait que la France offre une aide militaire directe à Ben Ali, devant le parlement français. Pour la France, bloquer une résolution onusienne, vienne-t-elle des Etats Unis, alors qu’elle vise à protéger les droits de l’Homme serait suicidaire pour un gouvernement déjà mis en difficulté.

    Visite de Hollande

    Au moment du vote, la France sera dans l’embarras. Son propre silence l’y plonge déjà. Le président François Hollande, en visite au Maroc, il y a deux semaines seulement, avait assuré, à plusieurs reprises le Maroc de tout son soutien concernant le plan d’autonomie pour la Sahara, faisant fi des appels de Human Righ Watch à soulever avec le souverain la question des droits de l’Homme. A ce propos, en conférence de presse, tout juste le président français avait-il évoqué « un processus lent ». Il y a « incontestablement eu des progrès pour la population [...]» estimait-il.

    Hier HRW a publié un communiqué satisfait appuyant la proposition américaine. « Le Conseil de sécurité devrait mettre fin à l’anomalie qui veut que la MINURSO mène des activités de déminage et des patrouilles frontalières, mais n’ait aucun mandat pour rendre compte de la violence policière, des procès injustes ou des restrictions du droit de rassemblement auxquelles sont systématiquement confrontés les habitants du Sahara occidental », a déclaré Philippe Bolopion, directeur du plaidoyer auprès de l’ONU à Human Rights Watch.


    ya biladi
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "
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