Escadrons de la mort, l'école Française:
ou Comment Fabriquer des Terroristes
Par Marie-Monique Robin - Journaliste d'investigation

Ce documentaire d’investigation dévoile l’implication directe de la France dans l’histoire des dictatures latino-américaines : après “la bataille d’Alger”, la France et son armée ont exporté, en véritables experts, les méthodes de lutte anti-subversives en Amérique Latine et aux Etats-Unis, dès les années 60.
Après plus d’une année d’enquête en Argentine, au Chili, au Brésil, aux Etats-Unis et en France, Marie-Monique Robin a recueilli, parfois sous couvert de caméra cachée, de conversations enregistrées… les témoignages exclusifs des principaux protagonistes de cette période de notre histoire.
Du Général Aussaresses à l’ancien ministre des armées Pierre Messmer en passant par le Général Reynaldo Bignone (chef de la junte militaire en Argentine de 1982 à 1984), le Général Albano Harguindéguy (ministre de l’intérieur du Général Videla en Argentine), le Général Manuel Contreras (chef de la DINA, la police secrète chilienne de Pinochet) et les Généraux John Johns et Carl Bernard (anciens élèves du Général Aussaresses à Fort Bragg aux Etats-Unis), cette enquête nous livre une page totalement occulte du pays des Droits de l’Homme, la FRANCE.
Dans les années 1970 et 1980, les dictatures militaires du Cône sud de l'Amérique latine ont férocement réprimé leurs opposants, utilisant à grande échelle les techniques de la « guerre sale » (rafles, torture, exécutions, escadrons de la mort...). C'est en enquêtant sur l'organisation transnationale dont s'étaient dotées ces dictatures - le fameux « Plan Condor » - que Marie-Monique Robin a découvert le rôle majeur joué secrètement par des militaires français dans la formation à ces méthodes de leurs homologues latino-américains.
D'ailleurs, dès la fin des années 1950, les méthodes de la « Bataille d'Alger » sont enseignées à l'École supérieure de guerre de Paris, puis en Argentine, où s'installe une « mission militaire permanente française » constituée d'anciens d'Algérie. De même, en 1960, des experts français en lutte antisubversive, dont le général Paul Aussaresses, formeront les officiers américains aux techniques de la « guerre moderne », qu'ils applique-ront au Sud-Viêtnam.
Des dessous encore méconnus des guerres françaises en Indochine et en Algérie, jusqu'à la collaboration politique secrète établie par le gouvernement de Valéry Giscard d'Estaing avec les dictatures de Pinochet et de Videla, ce livre - fruit d'une enquête de deux ans, en Amérique latine et en Europe - dévoile une page occulte de l'histoire de France, où se croisent aussi des anciens de l'OAS, des fascistes européens ou des « moines soldats » agissant pour le compte de l'organisation intégriste la Cité catholique...
Dès sa diffusion en France le film génère une onde de choc dont l’ampleur est particulièrement importante en Argentine où l’on parle de « commotion nationale ».
C'est en effet la première fois que des membres de la junte militaire reconnaissent qu’ils ont pratiqué la torture et la disparition forcée de manière systématique.
Le 1er septembre 2003, alors même que le film n’est pas encore sorti en Argentine, le quotidien Pagina 12 édite une retranscription de ses interviews et la grande chaîne privée Téléfe en diffuse de larges extraits. Aussitôt après l’Etat major argentin organise une réunion de crise et le Ministère de la défense dégrade les généraux ayant témoigné.
C'est que Escadrons de la mort : école française est un reportage autant historique que d’actualité.
Grâce à ses révélations des centaines de poursuites judiciaires ont été relancées en Argentine et Marie-Monique Robin a été plusieurs fois citée à comparaître devant les tribunaux pour témoigner (contre les hommes du général Diaz Be ssone à Corrientès en 2008, et contre d’autres membres de la junte en février 2011).
Ne serait-il pas temps que la France prenne exemple sur l’Argentine ? Le reportage a suscité plus de remises en cause historique de l’autre côté de l’Atlantique que sur ses propres terres ! C'est en vain qu’en septembre 2003 les députés verts Noël Mamère, Yves Cochet, Martine Billard demandent la constitution d’une commission d’enquête parlementaire afin d’éclaircir le rôle de la France dans le soutien aux régimes militaires d’Amérique latine… la demande est rejetée par la commission des Affaires étrangères alors présidée par Edouard Balladur qui affirme que « les allégations portées sur le rôle de la France en Amérique Latine dans les années 1970 sont sans fondement sérieux ». Sans sérieux ? Ce n’est pourtant pas ce que pense le club audiovisuel de Paris qui, le 10 mars 2004, décerne au reportage le prix du « meilleur documentaire politique de l’année » (lauriers du Sénat). Ce n’est pas non plus ce que pense le médiateur de la République, Bernard Stasi, qui, lors de la remise du prix, lui rend hommage : « J’ai honte pour la France. J’espère que nous aurons le courage de faire toute la lumière sur cette face cachée de notre histoire pour que nous ayons enfin le droit de nous revendiquer patrie des droits de l’homme. »
« Les « aveux » de trois généraux de la junte militaire du général Videla ont déclenché une vague de réactions sans précédent.
ou Comment Fabriquer des Terroristes
Par Marie-Monique Robin - Journaliste d'investigation

Ce documentaire d’investigation dévoile l’implication directe de la France dans l’histoire des dictatures latino-américaines : après “la bataille d’Alger”, la France et son armée ont exporté, en véritables experts, les méthodes de lutte anti-subversives en Amérique Latine et aux Etats-Unis, dès les années 60.
Après plus d’une année d’enquête en Argentine, au Chili, au Brésil, aux Etats-Unis et en France, Marie-Monique Robin a recueilli, parfois sous couvert de caméra cachée, de conversations enregistrées… les témoignages exclusifs des principaux protagonistes de cette période de notre histoire.
Du Général Aussaresses à l’ancien ministre des armées Pierre Messmer en passant par le Général Reynaldo Bignone (chef de la junte militaire en Argentine de 1982 à 1984), le Général Albano Harguindéguy (ministre de l’intérieur du Général Videla en Argentine), le Général Manuel Contreras (chef de la DINA, la police secrète chilienne de Pinochet) et les Généraux John Johns et Carl Bernard (anciens élèves du Général Aussaresses à Fort Bragg aux Etats-Unis), cette enquête nous livre une page totalement occulte du pays des Droits de l’Homme, la FRANCE.
Dans les années 1970 et 1980, les dictatures militaires du Cône sud de l'Amérique latine ont férocement réprimé leurs opposants, utilisant à grande échelle les techniques de la « guerre sale » (rafles, torture, exécutions, escadrons de la mort...). C'est en enquêtant sur l'organisation transnationale dont s'étaient dotées ces dictatures - le fameux « Plan Condor » - que Marie-Monique Robin a découvert le rôle majeur joué secrètement par des militaires français dans la formation à ces méthodes de leurs homologues latino-américains.
D'ailleurs, dès la fin des années 1950, les méthodes de la « Bataille d'Alger » sont enseignées à l'École supérieure de guerre de Paris, puis en Argentine, où s'installe une « mission militaire permanente française » constituée d'anciens d'Algérie. De même, en 1960, des experts français en lutte antisubversive, dont le général Paul Aussaresses, formeront les officiers américains aux techniques de la « guerre moderne », qu'ils applique-ront au Sud-Viêtnam.
Des dessous encore méconnus des guerres françaises en Indochine et en Algérie, jusqu'à la collaboration politique secrète établie par le gouvernement de Valéry Giscard d'Estaing avec les dictatures de Pinochet et de Videla, ce livre - fruit d'une enquête de deux ans, en Amérique latine et en Europe - dévoile une page occulte de l'histoire de France, où se croisent aussi des anciens de l'OAS, des fascistes européens ou des « moines soldats » agissant pour le compte de l'organisation intégriste la Cité catholique...
Dès sa diffusion en France le film génère une onde de choc dont l’ampleur est particulièrement importante en Argentine où l’on parle de « commotion nationale ».
C'est en effet la première fois que des membres de la junte militaire reconnaissent qu’ils ont pratiqué la torture et la disparition forcée de manière systématique.
Le 1er septembre 2003, alors même que le film n’est pas encore sorti en Argentine, le quotidien Pagina 12 édite une retranscription de ses interviews et la grande chaîne privée Téléfe en diffuse de larges extraits. Aussitôt après l’Etat major argentin organise une réunion de crise et le Ministère de la défense dégrade les généraux ayant témoigné.
C'est que Escadrons de la mort : école française est un reportage autant historique que d’actualité.
Grâce à ses révélations des centaines de poursuites judiciaires ont été relancées en Argentine et Marie-Monique Robin a été plusieurs fois citée à comparaître devant les tribunaux pour témoigner (contre les hommes du général Diaz Be ssone à Corrientès en 2008, et contre d’autres membres de la junte en février 2011).
Ne serait-il pas temps que la France prenne exemple sur l’Argentine ? Le reportage a suscité plus de remises en cause historique de l’autre côté de l’Atlantique que sur ses propres terres ! C'est en vain qu’en septembre 2003 les députés verts Noël Mamère, Yves Cochet, Martine Billard demandent la constitution d’une commission d’enquête parlementaire afin d’éclaircir le rôle de la France dans le soutien aux régimes militaires d’Amérique latine… la demande est rejetée par la commission des Affaires étrangères alors présidée par Edouard Balladur qui affirme que « les allégations portées sur le rôle de la France en Amérique Latine dans les années 1970 sont sans fondement sérieux ». Sans sérieux ? Ce n’est pourtant pas ce que pense le club audiovisuel de Paris qui, le 10 mars 2004, décerne au reportage le prix du « meilleur documentaire politique de l’année » (lauriers du Sénat). Ce n’est pas non plus ce que pense le médiateur de la République, Bernard Stasi, qui, lors de la remise du prix, lui rend hommage : « J’ai honte pour la France. J’espère que nous aurons le courage de faire toute la lumière sur cette face cachée de notre histoire pour que nous ayons enfin le droit de nous revendiquer patrie des droits de l’homme. »
« Les « aveux » de trois généraux de la junte militaire du général Videla ont déclenché une vague de réactions sans précédent.
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