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La colonisation française en Algérie refait débat

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  • La colonisation française en Algérie refait débat

    Le passé colonialiste de la France en Algérie ranime les passions des deux côtés de la Méditerranée. Le secrétaire d'Etat français à la Défense et aux Anciens combattants, Hubert Falco, a jugé "particulièrement inquiétante (et) incompréhensible" mardi une proposition de loi de députés algériens visant à "criminaliser" le colonialisme français.

    Le député algérien Moussa Abdi, du Front de libération nationale (FLN, majoritaire à l'assemblée), a déclaré dimanche avoir déposé le 13 janvier au bureau de l'Assemblée nationale (APN) "une proposition de loi criminalisant le colonialisme français". Ce texte aurait déjà recueilli les signatures de 125 députés de différents partis siégeant à l'APN et M. Abdi espère qu'il sera "adopté par le Parlement à l'occasion de la cession du printemps".

    "Nous envisageons de créer des tribunaux spéciaux pour juger les responsables de crimes coloniaux ou de les poursuivre devant les tribunaux internationaux", a ajouté le député, qui veut "absolument faire la lumière sur la passé colonial et établir un devoir de mémoire". "C'est pour nous le préalable pour rebâtir nos relations avec la France."

    "Cette initiative portée par 125 députés algériens est particulièrement inquiétante, incompréhensible", a réagi Hubert Falco mardi devant l'Assemblée nationale.

    Toutefois, a-t-il souligné, "il s'agit d'une proposition de loi qui n'a pas été débattue par l'Assemblée algérienne et sur laquelle le gouvernement algérien ne s'est pas prononcé", "il faut donc se garder de tout procès d'intention à l'égard de l'autorité algérienne qui ne saurait cautionner une charge anti-française aussi outrancière, profondément blessante, insultante pour nos compatriotes rapatriés et pour notre mémoire nationale".

    Le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a également insisté sur le fait que la proposition de loi algérienne n'était "encore qu'en phase de conception et ne fait l'objet d'aucun soutien de la part des Algériens". Il a donc jugé "prématuré" pour le gouvernement français de prendre position.

    Son collègue Eric Besson, ministre de l'Immigration, a pour sa part estimé sur RMC et BFMTV qu'une telle loi risquerait d'"enflammer" les relations franco-algériennes. "C'est ma réaction personnelle, intuitive, à chaud: je regrette, pour ne pas dire je déplore", le dépôt de cette proposition, a-t-il dit. "Les relations entre la France et l'Algérie, ce sont des feux mal éteints, nous avons encore des cicatrices, (...) c'est un sujet sensible", a-t-il rappelé.

    Le sujet était d'autant plus d'actualité mardi que les députés français ont donné leur feu vert à une convention de partenariat entre la France et l'Algérie, comme l'a souligné l'élu UMP (majorité) Thierry Mariani, qui s'y opposait dans ce contexte.

    Le député a fait part de son "incompréhension" et de son "indignation". "Sous couvert d'enjeux de pouvoir internes, c'est à mon sens non seulement ceux, rapatriés, qui ont vécu aux côtés du peuple algérien jusqu'en 1962 que l'on insulte, mais aussi, avec l'ensemble de l'armée française, les harkis que l'on méprise et que l'on injurie une nouvelle fois", a-t-il jugé.

    L'Algérie a été une colonie française de 1830 à 1962. Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a fustigé à de nombreuses reprises le passé colonial de la France dans son pays, surtout après l'adoption en France de l'article 4 de la loi du 23 février 2005 sur "le rôle positif" de la colonisation.

    AFP
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