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Global Steak : la planète carnivore finira-t-elle par manger des criquets?

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    Global Steak : la planète carnivore finira-t-elle par manger des criquets?

    PARIS - "En 2050 nous serons 9 milliards d'êtres humains et... pour satisfaire les besoins mondiaux il va falloir doubler la production de viande et cohabiter avec 36 milliards d'animaux d'élevage": l'avertissement est lancé d'entrée par le documentaire Global Steak.

    Yves-Marie Le Bourdonnec, boucher breton surnommé "le boucher bohème" pour ses pérégrinations culinaires à la recherche de viandes d'exception et de savoir-faire traditionnels, accompagne le téléspectateur pendant ce voyage initiatique de 90 minutes dans le monde de la viande, signé Anthony Orliange et diffusé mercredi sur Canal+.

    Le Français consomme 92 kg de viande par an, dont 21 kg de boeuf, 25 de volaille et 35 de cochon, l'Américain 123 kg et le Chinois 60. Pour produire un kilo de rôti de boeuf il faut 15.000 litres d'eau, 7 à 9 kg de protéines végétales. En équivalent carbone, ce kilo de rôti, "c'est comme prendre sa voiture pour faire 30 km!", précise Yves-Marie.

    "Un bovin, ça rote, ça pète et ça produit beaucoup de gaz à effet de serre", rappelle-t-il, citant l'organisation mondiale de l'agriculture et de l'alimentation FAO, selon laquelle 18% du méthane et autres gaz polluants proviennent de l'élevage de bovins.

    L'expert nous fait découvrir les dessous de l'élevage intensif des Blanc Bleu, ces vaches belges "tendres partout, mais on mange de l'eau".

    Et, au détour d'une visite au Salon de l'agriculture à Paris, il révèle l'origine de la plupart des steaks hachés de supermarchés: ce sont des vieilles vaches laitières en fin de vie. "Ce sont des usines à lait gavées avec une nourriture hyperprotéinée et leur viande ne vaut rien", selon le boucher-bohème. La propriétaire de la vache "exposée" reconnaît que le consommateur moyen n'en sait rien, "il n'y a que les connaisseurs qui s'en rendent compte."

    Au Brésil, le bovin à viande est le zébu, produit à raison de 200 millions de têtes par an. Ce ruminant empiète dramatiquement sur la forêt amazonienne, par ses besoins en soja et autres déforestations à des fins de pâturages.

    Pour arrêter le massacre, l'Etat brésilien du Para a créé la licence environnementale pour les éleveurs, qui doivent s'engager à conserver la moitié de leurs terres en forêt.

    Le périple se poursuit aux Etats-Unis, dans des ranchs d'engraissement, mais aussi sur de vastes prairies où les vaches ne mangent que de l'herbe fraîche, ou encore dans des élevages de boeuf Wagyu où on bichonne les bovins avec massages à la bière, musique classique et biberons de vin rouge...

    Au Canada, des chercheurs ont inventé "l'enviporc" de l'Ontario, qui relâche jusqu'à 60% de moins de phosphore qu'un porc d'élevage industriel de Bretagne. Il n'a pas encore eu le feu vert pour sa commercialisation. Ses inventeurs pronostiquent qu'il "y a beaucoup d'argent à se faire en Chine".

    Au Bénin, les petits aviculteurs sont condamnés à disparaître face à la concurrence des 100.000 tonnes de poulets congelés et chlorés importées d'Europe chaque année.

    Mais l'avenir, selon un spécialiste béninois en entomophagie, ne viendrait-il pas des larves de coléoptères ou des criquets, bien plus riches en protéines que celles de la viande d'animaux d'élevage? Rendez-vous en 2050.

    (©AFP / 13 décembre 2010 08h25)
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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