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Réponse d'un « ami musulman » à la lettre de Jean-François Copé

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  • Réponse d'un « ami musulman » à la lettre de Jean-François Copé

    Cher Jean-François,
    J'ai lu avec grand intérêt la lettre que tu m'as adressée dans L'Express et, puisque nous sommes désormais amis, permets-moi de te tutoyer et de te dire les choses en toute franchise.
    D'abord je dois te confier que chez moi (en France avant que tu demandes), ce n'est pas comme ça que l'on traite ses amis. On ne fait pas un débat pour savoir comment nos amis devraient s'habiller ou s'exprimer. On ne se mêle pas de leur vie religieuse et on ne se permet pas de dire à leur fille que sa robe est trop longue. Ce serait très déplacé, tu en conviendras.
    On ne se sert pas non plus de ses amis pour gagner des élections. On ne salit pas leur dignité et on ne leur porte pas préjudice, même si ça fait monter l'audimat au radio-crochet du coin…
    Tu dis vouloir m'aider à combattre les préjugés à mon sujet, mais c'est toi qui les alimentes à chaque fois que tu prononces les mots islam, menace et laïcité dans la même phrase. Je ne t'ai rien demandé et je n'ai pas besoin de ton aide. Je veux juste que tu me laisses en paix.
    Le jour où tu auras vraiment envie d'avoir une conversation avec moi, retrouve moi autour d'un bon repas, sans caméras si possible, comme ça tu pourras me regarder dans les yeux te dire le fond de ma pensée.
    D'ici là, si vraiment tu t'ennuies et qu'il te reste de l'énergie, je peux t'indiquer un certain nombre de problèmes qui requièrent toute ton attention dans le pays : à commencer par le fait qu'il manque du travail à beaucoup de nos concitoyens et que les gens ne se parlent quasiment plus depuis que toi et ton équipe tenez le micro.
    J'aimerais aussi répondre point par point à un certain nombre de remarques que tu fais dans ta lettre et qui, si l'un de nos amis la lisait, risqueraient de l'induire quelque peu en erreur.

    Qui « défigure » l'islam ?

    Quand tu dis que notre foi, l'islam, est « défigurée dans l'opinion par des comportements ultraminoritaires », ce serait bien de rappeler que cette « opinion » se construit moins à partir de la réalité que du discours politique et médiatique auquel, il me semble, tu participes un peu (note ce doux euphémisme que l'amitié t'offre en privilège).
    Toi qui as depuis fort longtemps renoncé à la langue de bois et à la stratégie politique, tu devrais savoir qu'il ne convient pas de dire une chose et son contraire d'une interview à la suivante. On pourrait t'accuser de tenir un double discours ce qui, par les temps qui courent, reviendrait à te bannir de la sphère publique où tu sembles t'épanouir.
    Plus loin dans ta lettre, tu parles de mon grand-père mais tu confonds probablement, c'est celui d'un autre qui est mort à Verdun. Le mien a combattu à Al Alamein en Egypte, dans une guerre qui n'était pas la sienne. Du côté de maman, ils étaient plutôt vers Alger, où ils ont pu découvrir les joies de l'électricité dans les années 50.
    C'est vrai que tout ça fait partie du passé… mais je suis bien content que tu fasses avec moi ce devoir de mémoire qui nous rappelle d'où nous venons et ce qui nous unit, tout en nous permettant de tirer des enseignements qui nous éviterons de répéter les mêmes erreurs. Comme par exemple de stigmatiser une partie de nos concitoyens pour des objectifs politiques.

    L'alibi de la laïcité

    Tu voudras bien m'expliquer aussi pourquoi dès que tu parles d'islam, tu te sens obligé d'invoquer la laïcité pour dire quelque chose de pas sympa juste après.
    Si tu n'aimes pas les barbes et les foulards, libre à toi d'exprimer ton opinion. Nul besoin de faire comme tous ceux qui, pour légitimer leur rejet des formes visibles de l'islam, se drapent sous la cape de la laïcité en espérant y trouver une respectabilité à leur racisme d'autrefois.
    Je sais bien que tu n'en fais pas partie, toi qui poursuit des objectifs « empreints de paix et de respect », mais c'est tout de même dans ton camp qu'on entend des gens parler de « croisades », de la « France [qui] doit rester la France », et du jeune musulman dont on veut « qu'il travaille, qu'il ne parle pas verlan et qu'il ne mette pas sa casquette à l'envers ».
    Si c'est toi le chef de cette belle équipe d'esprits éclairés, je te souhaite bien du courage. C'est bien d'avoir une opinion. C'est mieux d'avoir la vérité. Or notre vérité commune est dictée par la loi de notre pays et il se trouve justement qu'en 1905, une loi a été votée pour établir le principe de laïcité que les polémistes (contre lesquels tu fais bien de t'insurger) ressassent à tort mais surtout à travers sans vraiment l'avoir lue.

    Laïcité=liberté (y compris de porter la barbe)

    Et que dit-elle cette loi ? Elle dit que nous sommes libres. Libres de choisir en conscience notre religion et de la vivre comme bon nous semble, sans faire de prosélytisme et sans devoir la cacher ou la renier dans la sphère publique. Libres de s'habiller comme il nous plaît, de porter une barbe ou de se couvrir la tête si on le souhaite. Libres de prendre notre place au sein de la République comme nous l'avons fait jusqu'ici en l'enrichissant de notre travail, de nos idées et de nos espoirs.
    Aucune instance musulmane n'a réclamé le changement de cette loi. Aucun musulman n'a demandé un privilège dont serait exclu l'un de ses concitoyens.
    Nous demandons, et la majorité de nos concitoyens avec nous, le strict respect de la loi de 1905. Sans cadres ni contraintes supplémentaires et sans polémiques pour venir, chaque jour un peu plus, restreindre nos libertés et nos droits fondamentaux.

    Citoyens comme les autres

    Mon cher Jean-François, à trop vouloir nous aider, tu risques de nous causer du tort en faisant croire qu'il y a une spécificité islamique qu'on aurait jusque là ignorée. Il n'en est rien. Nous sommes des citoyens comme les autres, acteurs anonymes des changements et des sacrifices que doit concéder notre pays aujourd'hui.
    Ta famille politique n'est pas étrangère à cette situation (mais bon, on ne choisit pas sa famille…). Ce serait malheureux de donner ainsi raison à ces mauvaises langues que j'entends déjà dire qu'avec des amis comme toi …on n'a pas besoin d'ennemis.
    Pour ces raisons, tu comprendras que je ne souhaite pas venir à ta petite fête du 5 avril. Je préfère vous laisser laver votre linge sale en famille. Fais-moi signe quand tu auras repris tes esprits et que les choses se seront un peu calmées vers chez toi.
    Je termine en te rappelant que le respect, c'est d'accepter l'autre tel qu'il est et non tel qu'on voudrait qu'il soit, avec ses différences. Il serait bon que tu t'en souviennes désormais, avant d'invoquer une idée de fraternité que tu piétines chaque jour.

    Ton ami, Marwan Muhammad.

    Par Marwan Muhammad | Auteur de "Foul Express" et porte-p... |
    "En ces temps d'imposture universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire" (G. Orwell)

  • #2
    Meci pour le partage Kaiser !

    .... Une loi a été votée pour établir le principe de laïcité que les polémistes .... Laïcité=liberté
    .... Et que dit-elle cette loi ? Elle dit que nous sommes libres.
    Libres de choisir en conscience notre religion et de la vivre comme bon nous semble, sans faire de prosélytisme et sans devoir la cacher ou la renier dans la sphère publique.
    Libres de s'habiller comme il nous plaît, de porter une barbe ou de se couvrir la tête si on le souhaite.
    Libres de prendre notre place au sein de la République comme nous l'avons fait jusqu'ici en l'enrichissant de notre travail, de nos idées et de nos espoirs.
    .... Le respect, c'est d'accepter l'autre tel qu'il est et non tel qu'on voudrait qu'il soit, avec ses différences. Il serait bon que tu t'en souviennes désormais, avant d'invoquer une idée de fraternité que tu piétines chaque jour.
    Le rêve absolu de ce Copé est de broder une loi qui modifie sur mesure celle de 1905, pour lui permettre de mater les musulmans en toute impunité.
    Dernière modification par YSN, 01 avril 2011, 14h21.
    Dans la nuit noire, sur la pierre noire, une fourmi noire, ... Dieu la voit.

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    • #3
      kaiser, merci, je viens de mettre cette lettre sur ma page facebook
      « Ça m'est égal d'être laide ou belle. Il faut seulement que je plaise aux gens qui m'intéressent. »
      Boris Vian

      Commentaire


      • #4
        je vous en prie les amis

        et c'est ce meme copé qui a osé dire que la gauche a perdu son ame quand aubry et fabius ont co-signé , avec ramadan ,un appel contre ce débat nauséabond.
        la posture de copé a au moins le mérite de faire voler en éclat l ump et son avenir politique
        Aubry, Fabius, Ramadan: les ambiguïtés persistantes du P.S

        Martine Aubry et Laurent Fabius ont retiré leur signature de la pétition « Non au débat-procès sur l’islam » au motif de la présence sur la liste de Tariq Ramadan.

        Cette réaction est inhabituelle, curieuse et regrettable.

        Inhabituelle car, si l’on s’engage, c’est pour un texte et non en fonction des autres signataires, dont il est toujours difficile de connaître la liste exacte. Signer un texte n’a jamais signifié être d’accord sur tout avec les autres signataires.

        Curieuse car peu motivée. Ce retrait de signature n’a pas été réellement explicité. Le seul nom de Tariq Ramadan semble provoquer l’affolement, la crainte d'être gravement contaminé en étant à ses côtés, fût-ce pour une cause à laquelle on dit croire profondément. Les médias ont évoqué quelques motifs : Ramadan est proche des Frères musulmans. Mais peut-on assimiler quelqu'un à son grand-père, qui fut effectivement le fondateur de ce mouvement ? On lui reproche également de ne pas s'être déclaré en faveur de l'interdiction de la lapidation et de n’opter que pour un simple moratoire. Mais un moratoire n'est-il pas le premier pas vers l'abrogation ? N'accueillerait-on pas avec satisfaction le principe d'un moratoire sur la peine de mort en Chine ou aux États-Unis par exemple ? On parle souvent du double langage de Tariq Ramadan sans nous en apporter de preuves réelles et souvent à partir de citations tronquées.

        La question centrale devrait être : Tariq Ramadan a-t-il publiquement lancé des appels à la haine, des diatribes enflammées, a-t-il essayé d’empêcher untel ou unetelle de s’exprimer ? Non ! A-t-il été condamné par la justice française pour des propos racistes ? Pas plus. Il est en fait diabolisé par une grande partie du milieu politico-médiatique depuis son article sur les intellectuels communautaires de 2003. Mais ceux qui avaient dénoncé l'antisémitisme de ce texte n'ont pas porté l’affaire devant les tribunaux. La dénonciation du communautarisme de certains intellectuels qui s’auto-présentent comme universalistes semble être un crime imprescriptible sur le plan médiatique. Ce qui est en réalité reproché à Ramadan, c’est sa position sur le conflit israélo-palestinien. En refusant de figurer à ses côtés à propos d’un texte qu’ils jugeaient de façon élogieuse, Aubry et Fabius montrent que ce conflit israélo-palestinien reste un tabou au PS.

        Le retrait de signature est surtout regrettable. Un texte fait pour dénoncer la montée des sentiments anti-musulmans ou anti-Arabes a finalement conduit à une nouvelle stigmatisation de ces derniers. Ce que ce retrait signifie, c'est qu'il y a des causes pour lesquelles le soutien est inconditionnel et d'autres où il est conditionné. On peut bien s'engager pour dénoncer la stigmatisation des Arabes et des musulmans mais seulement sous de strictes conditions, ici l'exigence d'une liste de signataires où nul ne soit contesté par l’élite médiatique.
        Un type d'exigence qui n'existe pas lorsqu'il s'agit de dénoncer l'antisémitisme, de réclamer l'abolition de la peine de mort, de demander la libération des prisonniers politiques emblématiques etc. Dans ces cas-là, on accepte de figurer à coté de personnalités ayant tenu des propos tout à fait condamnables sur les Noirs et les Arabes, d’individus connus pour recourir de façon quasi-systématique au mensonge dans le débat public ou pour avoir soutenu des guerres illégales qui faisaient de nombreuses victimes civiles. Bref, une nouvelle fois un « deux poids deux mesures » qui ne peut que choquer et nourrir un mal que l’on dit vouloir combattre.

        pascal boniface
        "En ces temps d'imposture universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire" (G. Orwell)

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        • #5
          Eh bien, le "musulman"... il t'emmerde !

          le monde 01.04.11 / 14h00

          Les dernières déclarations de Nicolas Sarkozy, assimilant l'échec du multiculturalisme à l'échec de l'immigration et de l'islam en France, ont ravivé toutes les flammes de l'islamophobie. Je me rappelle ces sommations permanentes, ces agressions verbales, quotidiennes, "on n'est pas polygame, on ne pratique pas l'excision sur ses filles, on n'égorge pas les moutons dans son appartement et on respecte les règles de la République" prononcées pendant la présidentielle, lors d'une émission à grande écoute, pour marquer les musulmans au fer rouge.

          Ils y étaient présentés comme insatiables sexuellement, barbares en puissance, allant jusqu'à assouvir par le sang leurs besoins de violence et, de surcroît, hermétiques à toute règle républicaine. Je me souviens de ce "on", condescendant, méprisant, à l'encontre d'une partie de la population française. Il y avait là plus qu'un bruit, plus qu'une odeur. Il y avait là toute la quintessence de l'islamophobie. Il y avait là de la haine ! Ce n'est pas Marine Le Pen qui instrumentalisa le faux grand débat sur l'identité nationale, mais Eric Besson, transfuge du PS. Un simulacre de débat, qui tourna très vite à la mise en accusation des musulmans. Je me souviens d'un certain Eric Zemmour, récemment condamné pour incitation à la discrimination raciale.
          Mais à la course à l'incrimination calomnieuse, toutes les écuries politiques y ont contribué avec un certain paternalisme pour les uns et une vive répugnance pour les autres. L'islam devenait ainsi le réceptacle de tous les maux de la société française. Au malheur d'être arabe, d'être noir, d'être pauvre, d'être déclassé socialement, discriminé quotidiennement en France, s'ajoutait l'appartenance à l'islam.
          L'instrumentalisation politique de l'islam ne venait pas exclusivement des groupuscules extrémistes tels que le Bloc identitaire, mais elle était orchestrée par notre classe politique "républicaine", d'André Gérin (PCF) à Nadine Morano et André Valentin (UMP), en passant par Jean-François Copé (nouveau patron du parti présidentiel), sans oublier Fadela Amara (ancienne secrétaire d'Etat), dite de gauche, et Claude Guéant (nouveau ministre en croisade de l'intérieur), voulant, au nom de l'islamophobie, se refaire une santé politique. Et ce n'est pas le sondage réalisé en décembre 2010 par l'IFOP, où 42 % des Français considèrent la présence de la communauté musulmane comme une menace et 68 % estiment que les musulmans ne sont pas bien intégrés dans la société, qui est des plus éloquents et des plus équivoques, qui nous démontrera le contraire.
          Eloquent, car la question posée suscite bien des interrogations. Pourquoi ces populations dites musulmanes sont-elles toujours soumises à la question de l'intégration ? La raison est très simple : c'est qu'elle occulte la question de l'égalité des droits.
          L'intégration est ce beau concept qui emprisonne à vie ceux qui le rencontrent sur leur chemin, qui scinde la nation en deux, les légitimes et les illégitimes au regard de la société, les intégrés et les non-intégrables. Alors, que dire de cette prétendue menace que ces populations font peser sur la nation ? Menace des plus sournoises pour les plus nostalgiques d'une France aux racines judéo-chrétiennes, et menace des plus dévastatrices pour les défenseurs d'une nation gauloise. Menace qui répond enfin à une angoisse collective, transformant le musulman en bouc émissaire, expiatoire du mal-être français.
          Il est des sondages qui ne dévoilent pas les choses mais qui attisent la haine. Lorsque les questions sont mal posées, les réponses deviennent alors empoisonnées. Devant cette haine sans borne qui aura pour ultime conséquence le morcellement de la nation française, j'appelle toutes les âmes de bonne volonté à résister face à cette chasse ouverte contre l'islam et les musulmans, à pointer l'irresponsabilité de certaines politiques qui ont échoué, notamment dans nos banlieues françaises. Faut-il islamiser la question sociale pour se dédouaner politiquement ? Est-ce vraiment les musulmans qui ont tourné le dos à la République ?
          Lorsque ces quartiers souffrent d'un chômage endémique, dépassant parfois les 45 %, lorsque la jeunesse de ces quartiers est totalement écartée de toute réussite sociale, lorsque les plus diplômés sont réduits à être maître-chien, caissière ou veilleur de nuit... De qui se moque-t-on ? Qui a tourné le dos à qui ? Et à qui profite le crime ?
          Vous gagnerez probablement des voix, vous construirez certainement à bons frais vos carrières, mais vous détruirez la France et ses valeurs. Au nom de nos principes qui condamnent la haine, nous nous battrons par toutes les voies légales pour lutter contre le racisme d'Etat, l'islamophobie de certains partis politiques et les déclarations haineuses, et contre les débats stériles et perpétuels sur l'islam qui nourrissent l'extrême droite française.
          Oui ! Je suis élu de la République, socialiste, marseillais, supporteur de l'OM, Français d'origine africaine, de filiation comorienne, de confession musulmane, et je ne renoncerai à rien pour vous plaire. Je ne céderai ni aux appels des racistes notoires ni aux déclarations nauséabondes de ceux qui n'ont plus rien de républicain. Je lutterai pour qu'enfin l'islam puisse reprendre toute sa place dans la République laïque, respectueuse de la liberté de conscience.
          Je me battrai de toutes mes forces pour que les citoyens français de confession musulmane puissent bénéficier du respect et de la considération que la loi française garantit à tout citoyen. Je me battrai pour que la deuxième religion de France puisse bénéficier de lieux décents comme toute autre religion de l'Hexagone.
          Nous devons dorénavant savoir que, sur la longue liste des discriminations, la suspicion d'appartenance à l'islam est devenue la nouvelle arme de destruction massive des prêcheurs de haine. Eh bien, à bon entendeur salut, car le "musulman" que je suis, il t'emmerde !
          Nassurdine Haidari, adjoint au maire PS du 1er secteur de Marseille
          "En ces temps d'imposture universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire" (G. Orwell)

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          • #6
            avis trés intéressant d'une brochette de spécialistes de la question

            Il ne faut pas confondre problème social et question religieuse






            le monde 1avr2011
            • Puisque, dans le débat public, les arguments avancés à propos de l'islam sont bien souvent non fondés ou inconsistants, parlons-en : plusieurs enquêtes menées en Europe ces dix dernières années ont démontré que les musulmans français placent leur appartenance citoyenne avant leur appartenance religieuse. Si l'on passe en revue toutes les questions qui ont été soulevées ces dernières semaines, on se rend compte que notre cadre juridique est bien plus solide qu'on ne le croit et recèle encore des ressources insoupçonnées pour accueillir les religions récemment établies sur notre territoire.
            A propos des prières dans les rues, phénomène qui concerne une dizaine de portions de rue en France, dont quatre à Paris, et qui perdurent parfois depuis plus de vingt ans, elles sont la conséquence directe des hésitations des municipalités à mener des politiques urbaines qui prennent enfin en compte les aspirations minimales des fidèles musulmans à accéder à un lieu de culte décent. Où a-t-on vu l'imposition de menus halal dans une quelconque cantine scolaire ? On confond la possibilité d'aménager pour les enfants une nourriture équilibrée, suffisante en protéines, avec la satisfaction d'une revendication religieuse. Quels minarets menacent nos villes ? Il y a une petite trentaine de mosquées qui peuvent s'enorgueillir d'avoir accolé une modeste tour du plus pur style arabo-andalou à leur bâtiment principal. Et cet ajout n'a jamais constitué une requête essentielle pour les musulmans de France.
            Jamais aucun imam, aucun responsable de mosquée ou un quelconque fidèle musulman n'a réclamé que soit accompli un appel public à la prière. La jurisprudence de la Cour de cassation est constante quant au refus d'accepter la répudiation, même prononcée en pays musulman, et la polygamie est depuis longtemps bannie du territoire français. Certes, les interprétations littéralistes de l'islam, fruits de l'ignorance et de la frustration, ne sont pas à négliger.
            Si les violences faites aux soignants par des époux mécontents - une poignée - que leur femme soit soignée par un homme sont assez rares, c'est toujours la fois de trop. Et la "fameuse" burqa ? Aucune femme n'en porte sur le sol de la République française, même si un millier d'entre elles revêtent le voile intégral. Et c'est le savoir religieux des cadres musulmans qui est une des clés pour faire reculer cette ignorance, cette diffusion provocante d'une pseudoculture fondamentaliste dont les musulmans eux-mêmes sont les premiers à souffrir. Quand il y a un problème sur le terrain, à l'hôpital, dans une piscine et, de manière générale, dans un service public, grâce aux médiateurs et cadres musulmans, des solutions concrètes sont toujours trouvées dans le respect des lois.
            Enfin, si on doit refuser l'usage de la langue arabe lors des offices, alors comment pourra-t-on accepter le grec à la cathédrale oecuménique orthodoxe de Paris ou l'anglais chez les épiscopaliens ? D'autant que l'emploi des langues vernaculaires lors des offices, à côté de l'arabe, est l'usage depuis des siècles chez les peuples musulmans non arabophones. Ainsi, en est-il du français dans les mosquées et ainsi en sera-t-il de plus en plus. Quant à la problématique de l'islam en France ou de l'islam de France, on ne va pas recommencer la bataille des ultramontains et des gallicans, vieille querelle française qui s'est finalement résolue avec la primauté de l'autorité religieuse du Vatican contre la vieille obsession des rois de France à contrôler l'Eglise. Il est bien plus important de savoir si les musulmans se sentent citoyens français et s'ils se reconnaissent dans la nation française.
            A cet égard, doit-on rappeler que ce sont 98 % des musulmans qui vivent paisiblement leur foi en France et ne posent aucun problème aux pouvoirs publics ? De fait, comme les croyants des autres confessions, ils connaissent de plein fouet l'individualisme religieux et ses deux facettes. D'une part, les contenus de foi donnés pour révélés et transmis par la tradition sont à présent triés, évalués puis transformés par les consciences individuelles. La religion musulmane n'est plus vécue sur le mode d'un cadre général d'emprise. L'a-t-il été seulement un jour ? Pour les musulmans comme pour les autres fidèles, la foi est d'abord pour l'individu un dispositif de croyances et de pratiques avec lesquelles il peut s'arranger au fil des épreuves rencontrées dans la société. Et Dieu sait que les musulmans en rencontrent depuis quelques années !
            D'autre part, les identifications religieuses musulmanes, devenues évolutives hors du contrôle des institutions, se sont démultipliées à la fin du XXe siècle. La dissémination des croyances accompagnée de la dissociation entre pratiquer un culte et croire rend plus difficilement repérables les groupements religieux musulmans, si ce n'est par une visibilité accrue de leurs membres dans l'espace public, excitée par la stigmatisation des pouvoirs publics et de l'opinion. La prolifération des pratiques identitaires musulmanes donnent naissance à une compétition des offres du sens sur un marché spirituel désormais globalisé, gouverné par la mise en scène et en écho des émotions de chacun sur la Toile.
            Aussi, le problème n'est-il donc pas d'abord religieux. Il est avant tout social, économique, culturel. Car, si le regard se porte malgré tout sur les musulmans et devient fantasmatique, c'est qu'une confusion s'opère dans les esprits entre les musulmans et les problèmes rencontrés dans les quartiers populaires. Ne pouvant que constater la montée des échecs en ces territoires après de multiples politiques publiques, aujourd'hui, nous cherchons des responsables : on fait jouer ce rôle à la religion musulmane.
            Alors que Montesquieu nous a appris que la sûreté est de vivre ensemble "sans craindre ses concitoyens", la dérive sécuritaire ne revient-elle pas à se défier du vivre-ensemble en ayant "peur de ses concitoyens" ? A force de désigner des boucs émissaires, une "guerre de tous" est à craindre. Or, l'Etat n'est-il pas justement là pour conjurer cet état de violence, destructeur du lien en société ? Aujourd'hui comme hier, le devoir des représentants de l'Etat est de garantir et d'incarner l'unité du pays.
            Olivier Bobineau, sociologue des religions, chercheur au Groupe sociétés religions laïcités (Ecole pratique des hautes études EPHE/CNRS) ;
            Charles Coutel, professeur des universités ;
            Philippe Portier, directeur d'études à l'EPHE ;
            Stéphane Lathion, chercheur au Groupe de recherche sur l'islam en Suisse ;
            François Mabille, professeur à l'université catholique de Lille ;
            Emile Poulat, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) ;
            Jean-Paul Willaime, directeur d'études à l'EPHE
            "En ces temps d'imposture universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire" (G. Orwell)

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            • #7
              'est quoi ces videos biaisés!
              on peut en faire du même registre sur les moines tibétains sur les bécassines mêmes sur les statues si tu vois ce que je veux dire
              Dernière modification par kaiser, 01 avril 2011, 18h50.
              "En ces temps d'imposture universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire" (G. Orwell)

              Commentaire


              • #8
                mposture musulman
                Tu veut la liberte dans payis de koufard en l'emerdant

                Vous avé foutu la merde au payis et vou la fouté partou ou vous passé! Vou Voulé les phontometes dans lé rues. La rue ét la laicité n'en veule pas.

                Esayé d'ateindre le 10eme du respé qu'ont les moines tibétains pour les otres apré ons en reparlera!
                visiblement tu connais pas la France parceque l école y est obligatoire jusqu’à l age de 16 ans
                "En ces temps d'imposture universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire" (G. Orwell)

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