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zadig ta mére

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  • zadig ta mére

    Le lapsus de Frédéric Lefebvre témoigne d'une époque où certaines élites ne voient plus dans la littérature qu’un médiocre passe-temps pour losers de banlieue.

    C’est l’époque dans laquelle on vit. Il faut s’y faire. Un ministre de l’Education, ancien DRH de L'Oréal, Luc Chatel, prétend tranquillement qu’il n’est pas nécessaire de maîtriser la langue française pour apprendre l’anglais. Un autre, Frédéric Lefebvre, secrétaire d’Etat au commerce, commet un colossal lapsus en plein salon du Livre parisien, citant comme livre de chevet le fameux "Zadig et Voltaire", marque célèbre du vêtement déstructuré et férocement bling-bling.

    Ce dérapage linguistique n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat d’un long travail de sape de nos élites financières qui ne voient plus dans la littérature ou dans l’amour de la langue française qu’un médiocre passe-temps pour losers de banlieue. A quoi bon maîtriser la langue de Victor Hugo quand la plupart de nos gouvernants ont pour l’enseignement de notre idiome un profond mépris.

    A quoi bon s’échiner à apprendre une langue presque morte alors que l’anglais est le sésame obligatoire pour entrer dans le cénacle des traders et autres porteurs de Rolex. "Bande d’idiomes !" lancent, goguenards, ces disciples de l’argent roi à ces pauvres profs qui croient encore que Jules Ferry hante les coursives des ministères. D’où leur vient pareille arrogance ? Comment s’est fabriquée cette morgue sans limites à l’encontre des blouses grises ?

    Dois-je rappeler à ceux qui ont la mémoire courte que notre Président n’est pas un linguiste émérite et qu’il aurait plutôt tendance à massacrer les concordances des temps et les liaisons avec une frénésie sans retenue, et même une certaine jouissance ? Sur les hauteurs, on nivelle par le bas. Encore la faute à Sarkozy, me direz-vous ? Arrêtez d’en faire un bouc émissaire, bientôt vous allez le rendre responsable du mauvais état des toilettes de la rue de Solférino, pouvez-vous même ajouter.

    Et vous auriez raison. L’hôte de l’Elysée et nombre de ses ministres ne sont que la face immergée d’un iceberg monstrueux. Il révèle l’inexorable défaite des mots face au marché. Il suffit de lire la novlangue du web pour saisir qu’une guerre secrète a été perdue, que l’alphabet du marketing a progressivement remplacé celui de la littérature. Le lapsus sur l’ermite de Ferney est un moment historique : il a bien été commis par un ministre du Commerce. Cet acte de piraterie sémantique est somme toute logique. Presque ordinaire.

    Au fond, notre ministre de la vente au détail a fait une publicité formidable au marchand de fripes et pourrait même provoquer une vague d’exportations de la marque "Zadig et Voltaire". Vertigineux paradoxe…Si j’avais le sens des affaires, je lancerais illico une série de vêtements de travail "Cosette et Hugo", ou bien une marque de jeans intitulée "Salambô et Flaubert". Pour stimuler l’imagination de nos futurs vendeurs, Luc Châtel pourrait lancer un concours dans toutes les écoles de commerce. Objectif : piller le patrimoine littéraire français pour inventer une nouvelle marque de maillots de bains ou de sportwear. Pour gagner le Premier Prix, nul besoin de plonger dans la lecture de nos grands auteurs. Ce serait une perte de temps. Zadig ta mère !

    Serge Raffy
    "En ces temps d'imposture universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire" (G. Orwell)

  • #2
    Ce n'est pas mauvais en soi d'inciter les gens à apprendre l'Anglais, car c'est la langue "de travail" dans plusieurs domaines. De nos jours, ne serait-ce que pour comprendre les logiciels et lire les manuels, il faut connaître l'Anglais. Je connais pas mal de thésards qui arrivent en France pour la première fois avec comme simple bagage linguistique l'Anglais (qu'il maitrisent généralement très bien), donc je ne m'empêche pas de leur dire que s'ils ne trouvent pas le temps d'apprendre le Français, ça ne mettra pas en péril leur thèse.
    Par contre, laisser tomber sa langue maternelle (de façon générale ) juste en pensant que ça ne sert plus à rien, c'est une vision réductrice et, au fond, assez paresseuse, de ce que c'est qu'une langue.

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    • #3
      Dans un pays comme la France, c'est une honte.

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      • #4
        Dans un pays comme la France, c'est une honte.
        n est pas zemmour qui veut
        "En ces temps d'imposture universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire" (G. Orwell)

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        • #5
          befold

          c'est vrai que l article s'attarde sur luc chatel mais moi je l ai posté pour le lapsus grottesque de frederic lefebvre qui a cofndu "zadig" de voltaire avec la marque de vetement zadig et voltaire



          Le livre préféré de Frédéric Lefebvre ? Celui dans lequel il se replonge souvent ? Sans hésiter, il répond : « Zadig et Voltaire » , car c'est une « leçon de vie ».

          Comme vous le savez, Zadig et Voltaire est une chaîne de magasin de prêt-à-porter pour femmes (et aussi pour homme, me souffle-t-on).

          Lefebvre a juste dit « et » pour « de ». Ce n'est pas un lapsus méchant. Il aurait pu dire pire. Nous avons lancé le jeu sur twitter ( avec le hashtag #bibliolefebvre ) ; voici ce que nous avons récolté, entre autres :

          « La vache qui rit » , de Victor Hugo
          « L'Audi 7 » de Homère
          « Auchan en emporte le vent » de Margaret Mitchell
          L'assassin habite au Century 21 de S.A. Steeman
          « Triste Tropicana » de Claude Lévi-Strauss
          « Le Spécial K » de Dino Buzzati
          « Le désert des steaks tartares » de Dino Buzzati
          « Le Cidre » de Corneille
          « En rouge et noir » de Stendhal
          « Ainsi parlait Zara », de Nietzsche
          « Les justes prix » d'Albert Camus
          « Les frères Bogdanov » de Dostoïevski
          « L'école des fans » de Molière
          « Le Monde selon Gap » d'Irving
          Le dernier livre de Christine Mango
          « Ushuaïa, mon amour », de Duras
          « Les Versace sataniques » de Rushdie
          « Les Fables de Bataille et Fontaine »
          « Les Misérables » de Hugo Boss
          « Omelette » de Shakespeare
          « Alpha Roméo et Juliette » de Shakespeare
          « Légumes du jour » par Boris Viande
          « La possibilité d'une île flottante » de Michel Houellebecq (variante fumeuse : La possibilité Dunhill)
          Philippe Bouvard et Pécuchet, de Flaubert
          « On ne badine pas avec Zemmour » d'Alfred de Musset
          « 1664 » de George Orwell
          Et ça continue…
          "En ces temps d'imposture universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire" (G. Orwell)

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          • #6
            C'est quoi le rapport avec Z? T'es fan?

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            • #7
              je plaisante aanis

              je voulais dire n est pas villepin qui veut et j ai pensé a notre discussion d hier donc j ai remplacé villepin par zemmour
              "En ces temps d'imposture universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire" (G. Orwell)

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              • #8
                Lui aussi s'est illustré par cette élocution franglais qui n'est jamais devenu un adage style yes we can...

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                • #9
                  Ah d'accord. Je dirais surtout Mitterrand, meme si a mes yeux, il a eu un parcours ambigu, personne ne peut nier sa grande culture et sa grande classe. Lui au moins, n'a pas desacralise la fonction presidentielle.

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                  • #10
                    Lui au moins, n'a pas desacralise la fonction presidentielle.
                    ni les autres d ailleurs seul sarkozy et certains de ses ministres le font et continuent a le faire
                    "En ces temps d'imposture universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire" (G. Orwell)

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                    • #11
                      Si, Giscard un petit peu, mais pas autant que Sarko.

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                      • #12
                        Je ne suis pas surpris par le lapsus du minable bouffon Frédéric Lefebvre! Et pour cause, ce dernier est un habitué des lapsus tant son ignorance n'a d'égale que sa servilité à son maître, l'énergumène Nicolas Sarkozy!

                        C'est d'ailleurs le bouffon Frédéric Lefebvre qui avait une fois dit pendant une émission sur TF1 que contrairement à Mars, la planète Snickers était une planète plutôt chaude!

                        Ci-dessous, la vidéo de son lapsus sur Voltaire.

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                        • #13
                          Le pire c'est qu'il y replonge assez souvent.

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                          • #14
                            A mon avis, il avait en tête de faire du shopping parce que faire une bourde pareil n'est pas possible ! c'est une lecture qu'on fait adolescent on ne peut pas l'oublier et se mélanger les pinceaux.
                            Il n’y a rien de noble à être supérieur à vos semblables. La vraie noblesse, c'est être supérieur à votre moi antérieur.
                            Hemingway

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                            • #15
                              la face immergée d’un iceberg monstrueux
                              méme le journaliste auteur de l article a fait une erreur grotesque:
                              c'est la face emergée et non immergée d un iceberg
                              "En ces temps d'imposture universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire" (G. Orwell)

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