Nos prédictions mathématico-scientifiques pour le calcul du nombre de morts dans les slasher movies.
Slate
Le slasher va bientôt se faire charcuter une nouvelle fois dans votre multiplexe préféré, alors que sort au cinéma Scream 4, la dernière mouture d'une franchise vieille de 15 ans.
Comme tous les fans de la série le savent, les slashers —ce sous-genre, né dans les années 1970, où des psychopathes jouent de l'arme blanche et punissent de nubiles fornicateurs— suivent un ensemble de règles bien rodées: le tueur est traditionnellement masculin, les coitus sont en général interruptus, et seule la virginale «dernière survivante» s'en sortira. Une telle formule s'applique aussi aux suites. Comme Randy, le personnage cinéphile de Scream, l'avait fait remarquer lors du second épisode: «Une suite réussie doit se conformer à un certain nombres de règles.» Règle n°1? «Encore plus de victimes.»
Mais est-ce exact? Nous avons décidé d'analyser les données pertinentes à notre disposition. Voici un diagramme représentant le nombre de morts dans les slashers, classés par franchise et par date de sortie. (Techniquement, la série des Saw ne sont pas des slashers —ce sont des torture porn— mais nous les avons inclus comme indice de référence. Vous pouvez retrouver ici sur tableur nos données brutes.
Movie Chart FR
Randy avait effectivement raison: plus on avance dans une série, plus le bilan humain est lourd. Si le premier épisode compte seulement de 5 à 10 victimes, à mesure que la franchise s'allonge, les cadavres s'empilent à une vitesse de plus en plus fulgurante.
Vous pourriez penser que les slashers deviennent tout simplement plus violents à mesure que le temps passe. Mais en réalité, le numéro de l'épisode est bien plus significatif que l'année de sa sortie. Le premier des trois Scream, par exemple, dégommait des adolescents à peu près à la même vitesse que les premiers Halloween et Vendredi 13, 15 ans plus tôt.
On compte certaines exceptions à la règle des suite. Les reboots, par exemple, refrènent leurs comptes mortels à des niveaux qui dépassent tout juste ceux du film original. (Voyez par exemple le Vendredi 13 de 2009, où Jason ne passe que 13 campeurs à la machette —soit environ 11 de moins que le film précédent.) Randy mentionne une exception similaire dans Scream 3: «Si vous vous retrouvez face à une histoire du passé inédite, ou si l'exposition dure trop longtemps, alors les règles de la suite ne s'appliquent PAS... Vous n'êtes pas dans une suite, mais dans le dernier chapitre d'une trilogie.» Aujourd'hui, n'importe quel bon slasher dépasse allègrement les trois films, mais je me fierai à sa remarque.
Avec ces facteurs en tête, voici notre formule mathématique extrêmement sophistiquée permettant de prédire le chiffre magique et mortel de tout film d'horreur. Soit B le «bilan humain»:
B = 2n+12(Z-R)+2c+2S+3
* B = Nombre approximatif de victimes à l'écran
* n = La place de l'épisode au sein de la série
* Z = Facteur Zombie (par exemple le film est-il réalisé par le très rock'n'schlock Rob Zombie? 1 pour oui, 0 pour non)
* R = Le film fait-il partie d'un reboot (1 pour oui, 0 pour non)
* c = Le nombre de deux-points dans le titre
* S = L'action du film se déroule-t-elle dans l'espace? (1 pour oui, 0 pour non)
Voici quelques exemples de notre équation mise en application:
* Le Fils de Chucky (2004) est le 5ème (et pour l'instant dernier) film de la série Jeu d'enfant, ce qui nous donne n = 5. Ce n'est ni un reboot, ni un film réalisé par Rob Zombie, son titre ne comporte aucun deux-points et il ne se passe pas dans l'espace, le bilan du Fils de Chucky (2(5)+3) est ainsi correctement pronostiqué à 13.
* Jason X (2001) est le dixième film de la franchise Vendredi 13 (même si les réalisateurs insistent pour préciser que X ne signifie pas «dix»). Il se passe d'ailleurs dans l'espace. 2(10)+2(1)+3=25, et si le Space Jason ne tue lui-même que 22 personnes, 25 individus meurent dans le film.
* Halloween 20 ans après: il revient (1998) est le premier reboot de la série des Halloween (le film ignore les intrigues des épisodes 3 à 6) et le 7ème épisode de la franchise (n=7, R=1). Son titre comporte un deux-points, le film n'est pas réalisé par Rob Zombie et ne se déroule pas dans l'espace, le pronostic de son bilan humain (2(7)-12+2(1)+3)) est 7 —qui, si l'on compte l'infirmier accidentellement décapité par l'héroïne Laurie Strode, correspond effectivement au nombre de morts du film.
* Halloween (2007) est le neuvième Halloween (n=9). C'est un reboot réalisé par Rob Zombie, ce qui fait que Z et R s'annulent mutuellement. C et S sont à 0, ce qui nous donne un pronostic à 2(9)+12(1-1)+3, soit 21. Michael Myers écharpe 18 victimes dans la première version cinéma, 20 dans la seconde, et 22 dans la version intégrale. En avoir prédit 21 est donc un score plus qu'honorable.
Nous avons fait jouer cette équation sur tous les slashers présents dans notre tableur, et dans tous les cas, notre pronostic était à moins de quatre personnages du bilan final, que ce soit celui du tueur, ou du film en entier.
En fonction de cette équation, nous prédisons que le bilan de Scream 4 sera de 11 —soit un petit cran au-dessus des Scream 2 et Scream 3, mais rien à voir avec le pas de géant propre à une franchise qui, par exemple, cherche à se refaire une santé en se transposant dans le cosmos. Ainsi, si vous êtes un fan de slasher et que votre soif de sang est impossible à épancher, nous vous suggérons d'oublier Scream 4 et de vous réserver pour l'inévitable Chucky XI: les poupées dans l'espace: un film de Rob Zombie (bilan humain estimé: 43).
Quels autres facteurs prendriez-vous en compte pour établir l'équation d'un tel bilan? Et quelles autres énigmes pourrait-on résoudre à l'aide d'un peu de cinémalgèbre?
Forrest Wickman
Traduit par Peggy Sastre
http://www.slate.fr/story/36807/scre...mes-body-count
Slate
Le slasher va bientôt se faire charcuter une nouvelle fois dans votre multiplexe préféré, alors que sort au cinéma Scream 4, la dernière mouture d'une franchise vieille de 15 ans.
Comme tous les fans de la série le savent, les slashers —ce sous-genre, né dans les années 1970, où des psychopathes jouent de l'arme blanche et punissent de nubiles fornicateurs— suivent un ensemble de règles bien rodées: le tueur est traditionnellement masculin, les coitus sont en général interruptus, et seule la virginale «dernière survivante» s'en sortira. Une telle formule s'applique aussi aux suites. Comme Randy, le personnage cinéphile de Scream, l'avait fait remarquer lors du second épisode: «Une suite réussie doit se conformer à un certain nombres de règles.» Règle n°1? «Encore plus de victimes.»
Mais est-ce exact? Nous avons décidé d'analyser les données pertinentes à notre disposition. Voici un diagramme représentant le nombre de morts dans les slashers, classés par franchise et par date de sortie. (Techniquement, la série des Saw ne sont pas des slashers —ce sont des torture porn— mais nous les avons inclus comme indice de référence. Vous pouvez retrouver ici sur tableur nos données brutes.
Movie Chart FR
Randy avait effectivement raison: plus on avance dans une série, plus le bilan humain est lourd. Si le premier épisode compte seulement de 5 à 10 victimes, à mesure que la franchise s'allonge, les cadavres s'empilent à une vitesse de plus en plus fulgurante.
Vous pourriez penser que les slashers deviennent tout simplement plus violents à mesure que le temps passe. Mais en réalité, le numéro de l'épisode est bien plus significatif que l'année de sa sortie. Le premier des trois Scream, par exemple, dégommait des adolescents à peu près à la même vitesse que les premiers Halloween et Vendredi 13, 15 ans plus tôt.
On compte certaines exceptions à la règle des suite. Les reboots, par exemple, refrènent leurs comptes mortels à des niveaux qui dépassent tout juste ceux du film original. (Voyez par exemple le Vendredi 13 de 2009, où Jason ne passe que 13 campeurs à la machette —soit environ 11 de moins que le film précédent.) Randy mentionne une exception similaire dans Scream 3: «Si vous vous retrouvez face à une histoire du passé inédite, ou si l'exposition dure trop longtemps, alors les règles de la suite ne s'appliquent PAS... Vous n'êtes pas dans une suite, mais dans le dernier chapitre d'une trilogie.» Aujourd'hui, n'importe quel bon slasher dépasse allègrement les trois films, mais je me fierai à sa remarque.
Avec ces facteurs en tête, voici notre formule mathématique extrêmement sophistiquée permettant de prédire le chiffre magique et mortel de tout film d'horreur. Soit B le «bilan humain»:
B = 2n+12(Z-R)+2c+2S+3
* B = Nombre approximatif de victimes à l'écran
* n = La place de l'épisode au sein de la série
* Z = Facteur Zombie (par exemple le film est-il réalisé par le très rock'n'schlock Rob Zombie? 1 pour oui, 0 pour non)
* R = Le film fait-il partie d'un reboot (1 pour oui, 0 pour non)
* c = Le nombre de deux-points dans le titre
* S = L'action du film se déroule-t-elle dans l'espace? (1 pour oui, 0 pour non)
Voici quelques exemples de notre équation mise en application:
* Le Fils de Chucky (2004) est le 5ème (et pour l'instant dernier) film de la série Jeu d'enfant, ce qui nous donne n = 5. Ce n'est ni un reboot, ni un film réalisé par Rob Zombie, son titre ne comporte aucun deux-points et il ne se passe pas dans l'espace, le bilan du Fils de Chucky (2(5)+3) est ainsi correctement pronostiqué à 13.
* Jason X (2001) est le dixième film de la franchise Vendredi 13 (même si les réalisateurs insistent pour préciser que X ne signifie pas «dix»). Il se passe d'ailleurs dans l'espace. 2(10)+2(1)+3=25, et si le Space Jason ne tue lui-même que 22 personnes, 25 individus meurent dans le film.
* Halloween 20 ans après: il revient (1998) est le premier reboot de la série des Halloween (le film ignore les intrigues des épisodes 3 à 6) et le 7ème épisode de la franchise (n=7, R=1). Son titre comporte un deux-points, le film n'est pas réalisé par Rob Zombie et ne se déroule pas dans l'espace, le pronostic de son bilan humain (2(7)-12+2(1)+3)) est 7 —qui, si l'on compte l'infirmier accidentellement décapité par l'héroïne Laurie Strode, correspond effectivement au nombre de morts du film.
* Halloween (2007) est le neuvième Halloween (n=9). C'est un reboot réalisé par Rob Zombie, ce qui fait que Z et R s'annulent mutuellement. C et S sont à 0, ce qui nous donne un pronostic à 2(9)+12(1-1)+3, soit 21. Michael Myers écharpe 18 victimes dans la première version cinéma, 20 dans la seconde, et 22 dans la version intégrale. En avoir prédit 21 est donc un score plus qu'honorable.
Nous avons fait jouer cette équation sur tous les slashers présents dans notre tableur, et dans tous les cas, notre pronostic était à moins de quatre personnages du bilan final, que ce soit celui du tueur, ou du film en entier.
En fonction de cette équation, nous prédisons que le bilan de Scream 4 sera de 11 —soit un petit cran au-dessus des Scream 2 et Scream 3, mais rien à voir avec le pas de géant propre à une franchise qui, par exemple, cherche à se refaire une santé en se transposant dans le cosmos. Ainsi, si vous êtes un fan de slasher et que votre soif de sang est impossible à épancher, nous vous suggérons d'oublier Scream 4 et de vous réserver pour l'inévitable Chucky XI: les poupées dans l'espace: un film de Rob Zombie (bilan humain estimé: 43).
Quels autres facteurs prendriez-vous en compte pour établir l'équation d'un tel bilan? Et quelles autres énigmes pourrait-on résoudre à l'aide d'un peu de cinémalgèbre?
Forrest Wickman
Traduit par Peggy Sastre
http://www.slate.fr/story/36807/scre...mes-body-count
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