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Des médias marocains en campagne anti-algérienne

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  • Des médias marocains en campagne anti-algérienne

    Écrit par Noël Boussaha

    Les médias marocains, à commencer bien sûr par ceux réputés proches du Palais, n’y sont pas allés de main morte quant à ce qui est considéré comme le début d’une crise diplomatique entre les deux pays. Le très officiel Matin du Sahara et du Maghreb, relayé par la non moins officielle MAP, estime que le rappel du diplomate marocain en poste à Alger «pour consultations vient mettre pertinemment les choses au point concernant le rejet de l'obstructionnisme du pouvoir algérien». Evoquant une «sortie inique et malvenue du Président Bouteflika», il estime que «le communiqué officiel rendu public, mercredi soir, par le ministère marocain des Affaires étrangères et de la coopération ne s'y est pas trompé en considérant que le message adressé par le Président algérien à Abuja «illustre la volonté délibérée d'escalade» de l'Algérie pour maintenir le statu quo et le blocage dans le processus de règlement, dans le but de pousser les choses vers le pire, à moins de tout obtenir.

    «Fermeté et intransigeance»

    «Peu lui importe alors, selon cette logique suicidaire, le maintien dans des conditions infrahumaines de milliers de personnes innocentes, condamnées à végéter dans la misère, le dénuement des camps de Tindouf et le diktat imposé par les sbires polisariens, désormais notoirement confondus pour leur dérive mafieuse et leurs accointances terroristes».
    «De la sorte, conclut le journal, le Royaume fait la nette distinction entre les noirs desseins des dirigeants algériens» et les qualités intrinsèques du peuple algérien frère «éduqué et intelligent», dont il apprécie fort judicieusement «les véritables préoccupations et les aspirations légitimes authentiques» à un avenir plus radieux au plan interne, et dépourvu de crispations et de tensions dans le cadre d'une «intégration maghrébine volontariste et féconde». C’est pratiquement le même son de cloche du côté du quotidien francophone Libération, proche de l’Union socialiste des forces populaires (USFP, opposition), qui a titré : «Rabat réagit aux manœuvres d’hostilité d’Alger et rappelle son ambassadeur». Le journal socialiste reprocherait, lui aussi, à l’Algérie d’être «hostile à [l’]intégrité territoriale [du Maroc]», évoquant ainsi l’idée que «le rappel de l’ambassadeur du Maroc à Alger montre la fermeté et l’intransigeance du Maroc envers son intégrité territoriale».

    «Intérêts des deux peuples frères»

    Pour ce quotidien censé être la voix de ce que fut la formation de Mehdi Ben Barka, la réaction algérienne est une tentative de la part d’Alger de mobiliser ses alliés surtout anglophones sur le continent pour «contrer la percée diplomatique marocaine conduite par le Roi Mohammed VI». Le Mouvement populaire, parti membre du gouvernement, a, à travers un communiqué, exhorté «le président algérien de prêter attention à la situation qui prévaut à l’intérieur de son pays». Regrettant, par ailleurs, le texte lu à Abuja, le Mouvement populaire a tout de même évoqué une «escalade sans précédent» entre les deux pays. Cette situation nuirait, selon la formation d’obédience libérale, «aux intérêts des deux peuples frères». L’Istiqlal, lui aussi, par l’entremise de son secrétaire général Hamid Chabat, a salué le rappel de l’ambassadeur marocain. Cette crise ferait presque oublier la visite que doit effectuer à partir de demain le secrétaire d’Etat américain John Kerry, dans la région, à commencer par l’Algérie. Quelle va être la position des Etats-Unis dans cette guerre froide qui oppose notre pays à son voisin chérifien, qui, selon certains, est de plus en plus aux abois ?
    REPORTERS.DZ
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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