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Dieudonné rejoue une version édulcorée de son spectacle

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  • Dieudonné rejoue une version édulcorée de son spectacle




    C'est l'affluence des grands soirs, le salon subversif où il faut être, le spectacle « collector » : la première représentation du nouveau numéro d'équilibriste de Dieudonné, Asu Zoa. Après avoir interdit plusieurs représentations du Mur, dont la tournée a été annulée après la décision du Conseil d'Etat, la préfecture de police de Paris a finalement autorisé la nouvelle création de l'humoriste, lundi 13 janvier au Théâtre de la Main d'or, tout en précisant qu'elle surveillerait si des propos « tombant sous le coup de la loi venaient à être tenus ».

    Présenté comme un « nouveau spectacle » écrit en « trois nuits » et traitant de l'Afrique, Asu Zoa est en réalité une version édulcorée du Mur, tout en sous-entendus, expurgée des saillies les plus controversées sur les juifs et la Shoah.

    Les fans historiques et ceux de la dernière heure, unis dans un même plaisir à braver l'interdit, se pressent dans l'étroit passage de la Main-d'Or. Sur le trottoir d'en face, les télévisions nationales immortalisent quelques scènes de file d'attente. « On va recevoir des courriels demain, va y avoir une montée du chômage en France », lance, goguenard, un jeune homme dans la queue. « Tu as vu, intervient un autre, y en a déjà qui disent que le titre “Asu Zoa” fait référence aux juifs ? ».

    « Asu zoa » signifie « le visage de l'éléphant » en Ewondo, le dialecte camerounais du père de Dieudonné. Mais certains sites, comme le webmagazine juif Alliance, rompus au double langage de l'humoriste, y ont lu l'anagramme de USA ZOA, acronyme de Zionist Organization of America, la plus ancienne organisation pro-israélienne aux Etats-Unis. « La théorie du complot, elle est des deux côtés », tranche un troisième.

    « LE MUR » EN CREUX

    Dans l'enceinte du théâtre, l'excitation monte d'un cran. Un jeune homme crie au téléphone : « J'y suis, j'y suis ! » Un autre n'a pas été assez rapide pour acheter une préréservation sur Internet. Il a fait une heure de queue pour acheter des DVD et « lui donner de l'oseille », avant de se faire refouler par un videur peu compréhensif.

    Il y a même Elisabeth Lévy, directrice de la rédaction du magazine Causeur, poussée par la curiosité, qui parvient – après avoir échangé des vues avec un spectateur sur la mémoire de la Shoah – à contourner la file d'attente, escortée par un videur. « Privilège ! », lance un moqueur. En entrant dans la salle, le public siffle un air, spontanément, celui du « Chant des partisans », dont Dieudonné a revisité les paroles pour adresser une « quenelle » à François Hollande.

    « Dieudo, Dieudo ! » Il est là, sur scène. La salle gronde. Le début du spectacle reprend fidèlement la trame du Mur, jusqu'à ce premier acte d'autocensure : « Niveau président, je me suis arrêté à, heu… J'aimais bien la casquette. » La référence explicite au maréchal Pétain a disparu. Mais tout fonctionne sur l'autocitation, le ressort comique préféré de Dieudonné, à l'origine de cette connivence si particulière qu'il a établie au fil des années avec son public. Ses spectateurs ont lu entre les lignes.

    Asu Zoa, c'est Le Mur en creux, inattaquable. La chanson « Shoananas », qui scandait son précédent spectacle, est traduite par ses soins en « Fresh ananas ». On n'interdit pas les non-dits. Le sketch sur Manuel Valls prenant ses ordres chez Alain Jakubowicz, le président de la Licra, a lui été conservé.

    « JE NE SUIS PAS ANTISÉMITE »

    « Attention, il y a des sujets, tu vas te faire traiter d'antisémite », lance le showman. La salle est aux anges. Et de poursuivre, plus sérieux : « Alors déjà, je ne suis pas antisémite, et personne dans cette salle n'est antisémite. Parce qu'on n'a pas envie, on n'a pas le temps. » Applaudissements nourris.

    Et Dieudonné de poursuivre sur le thème qui traverse tous ses spectacles et constitue le plus petit dénominateur commun de son public hétéroclite : « J'ai toujours été contre ces lois mémorielles, ça, je ne reviendrai pas dessus. La compétition victimaire “J'ai plus souffert, j'ai plus souffert”... » Plus besoin de sous-titres : le mot « Shoah » a disparu du spectacle. Dieudonné évoque bien Patrick Cohen, le journaliste de France Inter à qui il avait souhaité les « chambres à gaz », mais cette sortie laisse place à un « Je m'en fous » désabusé.

    Ses sketches s'enchaînent, souvent drôles, critiques virulentes et acides de l'exploitation des tirailleurs sénégalais envoyés en première ligne pendant la seconde guerre mondiale, du racisme « toléré » des Béké aux Antilles, de la société de consommation, de l'enseignement de l'histoire à l'école, des médias, du mariage pour tous… Le spectre du thème interdit plane sur tout le spectacle.

    Et à la place de « Shoahnanas », en guise de « petite chanson de sortie, pas méchante, pas antisémite », il fait entonner à ses spectateurs : « François la sens-tu, qui se glisse dans ton cul, la quenelleuu », sur l'air du « Chant des partisans ». Le public la connaissait déjà.


    Le Monde
    14.01.14
    كلّ إناءٍ بما فيه يَنضَح

  • #2
    il est quand même doué ce mec ........

    est ce que quelqu'un sait s'il compte poursuivre VAlls devant la court européenne des droits de l'homme pour l'interdiction de son spectacle .
    " Je me rend souvent dans les Mosquées, Ou l'ombre est propice au sommeil " O.Khayaâm

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    • #3
      Et dans la foulée Valls perd 7 points dans les sondages…


      SONDAGE . Après la polémique Dieudonné, Valls perd 7 points[/B]

      Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls connaît une baisse de sept points de sa cote de popularité dans le tableau de bord mensuel des personnalités fait par l'Ifop pour "Paris Match", publié mardi 14 janvier, dans une actualité marquée par la polémique Dieudonné.

      nouvelobs

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      • #4
        Merci à Valls pour la pub gratos

        Un cas d'école .. en marketing

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        • #5
          Valls ne l’embêtera plus , c’est pas très rentable politiquement.

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          • #6
            C est une affaire qui se termine bien car ses moqueries sur les assassinats d etres humains dans les chambres a gaz par les nationales socialistes:22: allemands ne sont pas dignes de lui.
            C est un immense talent mais il doit se ressaisir et s éloigner du front national dont les idées si elles voyaient le jour ,entraineraient la france , l europe et les pays méditerranéens dans des périodes sombres.
            C est quand le puit est sec que l eau devient richesse.

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            • #7
              Première d’ASU ZOA : un public conquis, les journalistes déçus

              Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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