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Hommage aux morts

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  • Hommage aux morts

    L’attente fut longue à l’aéroport Houari-Boumediène. Le corps rapatrié d’Italie de Kamel est enfin arrivé, après une semaine de démarches administratives.

    Après quelques cafouillages, le cercueil fut retiré du service fret et remis à sa famille. «Une machine non encore rodée, alors que chaque jour des cercueils sont acheminés», dira son frère excédé. Amis, proches, ils étaient nombreux à accompagner Kamel dans sa ville natale pour être inhumé parmi les siens, ses parents et sa sœur. Tristes mais dignes, en file indienne, ceux qui l’attendaient, hommes et femmes, le virent pour la dernière fois à travers la lucarne vitrée du cercueil. La procession de voitures qui accompagna la bière prit le départ tard dans la nuit vers Batna.

    400 km à parcourir. Tous parleront de cette mort subite. Kamel décède au volant de sa voiture. Il s’arrête à un feu rouge et ne se réveillera jamais. Il laissera une veuve encore jeune et deux enfants atterrés. Las de l’exil, il avait décidé de rentrer définitivement au pays.

    C’est à 6h du matin, par un froid mordant, que les premiers véhicules arrivèrent au domicile mortuaire. Regroupés par groupes au coin d’une ruelle, frères, cousins, voisins, abattus, les visages tristes, emmitouflés dans leur kachabia, accueillirent Kamel. Point de pleurs, ni de crise d’hystérie. L’accueil fut digne et serein. C’est à 11h, que son corps quitte la maison de son enfance. Un ultime Adieu pour le benjamin bien-aimé. «Sa vie sur terre a été trop courte, il nous a laissés que ses souvenirs» diront, affligés, ses meilleurs amis d’exil. Une file de voitures et de nombreux piétons suivront le fourgon où fut installé le cercueil.
    Ils traverseront les artères de la ville de Batna en direction de la grande mosquée pour la prière du D’hor. Tous les véhicules qui croisèrent la procession marquent l’arrêt. Conducteurs et passagers sortent de leurs voitures, se mettent au garde-à- vous, observent une minute de silence. Les chauffeurs de bus ne sont pas exclus, ils se mettent eux aussi debout, près de leur volant.

    A proximité d’un carrefour, des policiers descendent de leur véhicule, portières ouvertes, debout, les mains derrière le dos pour rendre hommage au mort. Les commerçants quittent leur boutique, les cafetiers et les clients abandonnent les cafétérias et se recueillent en silence sur la dépouille. Hommes, femmes, enfants s’immobilisent à leur tour au passage de la procession, sous les yeux ébahis, embués par l’émotion. Ceux venus d’Alger n’avaient jamais assisté à un tel hommage. Un rituel ancestral qui n’a pas pris une seule ride.

    Par Naïma Yachir - Le Soir

  • #2
    morjane

    Las de l’exil, il avait décidé de rentrer définitivement au pays.
    Touchante phrase ....

    Allah y rahmo ....

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    • #3
      Allah yarhmou,
      Ceux venus d’Alger n’avaient jamais assisté à un tel hommage. Un rituel ancestral qui n’a pas pris une seule ride.
      J'avoue que je ne connaissais pas cette tradition.

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