non-dits

[absente]

Qu il est naze ce Oualid !

Riskou c'est bien t as réussi à garder ton calme malgré ton sang bouillant à l intérieur... Ana kount capable nakhrojhalou l3ayb tout de suite oeilfermé

[benam]

Bonjour Risk,
Ton récit m'a inspiré ceci (des jeux de mots d'un toujours marmot un peu ringards et que j'espère rigolards):

R — Salut ! Le soleil tape dur, hein ?
H — Salut ! Ouais ! Un peu plus et on se met à sentir la viande grillée ! Dis-moi, t’es de Tizi-Ouzou ?
R — Non ! De Azazga.
H — Ah… Cette ville dont les rues ne font que monter dans un sens et descendre dans l’autre…
R — Même vice-versa, c’est vrai… Et ta bagnole, elle a fait combien de films spaghetti ?

Quarante-cinq secondes plus tard, la discussion peut reprendre.
H — Ma Seat Leon ? Pas tellement. Je l’ai achetée pour poignée de dinars et je l’ai arrangée pour quelques dinars de plus.
R — Ha-Ha…
R — Je vois que tu es d’Oran… La ville du Raï… Ce n’est pas parce que les CD sont chers que le manque de raï [qellate er-raï = manque de bon sens] est quelque chose de bien partagée…
H — Malheureusement.

Reprise de la discussion soixante-sept secondes plus tard…
R. — Sais-tu que nos voisins de Bejaïa ont offert aux Européens le ‘’zéro’’ ramené d’Orient. Et dire que les Occidentaux, ont bâti une puissante civilisation à partir de ce zéro. Comme quoi, ce zéro n’a rien à voir avec la mention que bon nombre de nos jeunes inscrivent face à ‘’Profession’’, à savoir ‘’Néant’’.
H — On prétend que les anciens Oranais ont découvert l’Amérique avant les Incas… La preuve : ils ont fondé une ville au Brésil qu’ils ont baptisé Bahia… Vous n’en avez pas entendu parler à Azazga ?
R — Non… Ça devait être du temps où ceux qui habitaient dans ce coin de la Terre menaient la vie dure Romains…Peut-être qu’en ces temps-là, ceux d’Oran étaient muets et ceux de Azazga étaient sourds, d’où les malentendus. J'espère qu’on commence à être capables de se parler et de s’écouter…
H — Pas de doute… Si seulement il n’y avait pas tout ce tintamarre qui fait parasite.

Sourires de connivence de ceux qui savent que, dans un embouteillage, quand la circulation est bloquée, le moyen de communication le plus usité c’est le klaxon ponctué de vociférations et de gesticulations rageuses, ce qui ne fait pas avancer les véhicules mais rend la situation plus compliquée, plus pénible pour tous. Un dernier signe de main avant que la foule compacte de voitures ne les éloigne l’un(e) de l’autre mais les a-t-elle séparé(e)s tout à fait.

[Risk]

@Benam: excellent texte, bravos!

mieux vaut tard que jamais.