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La bombe des medias belges !

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  • La bombe des medias belges !

    Une emission choc a creer la panique en belgique



    Et si la Belgique éclatait ?

    Mis en ligne le 14/12/2006
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    Par Michel Konen



    Orson Welles n'aurait pas fait mieux. En adaptant le roman de science-fiction "La Guerre des mondes" il avait créé l'un des événements radiophoniques du siècle. En effet, les auditeurs avaient réellement cru au débarquement des extraterrestres dépeint par ce roman.


    La RTBF hier a fait aussi bien ! A peine commencée, l'émission de fiction-réalité a déclenché un tonnerre de réactions de gens inquiets du séisme politique : la Flandre a déclaré unilatéralement son indépendance. Il n'y a pas que nos concitoyens qui y ont cru : des ambassades étrangères se sont elles aussi inquiétées de ce qui se passait dans le pays. C'est dire si le scénario élaboré par la RTBF était crédible. D'autant plus crédible que des hommes politiques et des ministres en fonction ont "joué le jeu".

    Le Premier ministre lui-même, qui n'avait pas été prévenu, s'est déclaré scandalisé par cette émission produite par le service public, avec de vrais journalistes, la qualifiant d'"d'irresponsable et de mauvais goût".

    Faut-il, avec Elio Di Rupo, considérer "qu'à un moment où notre pays est secoué par des volontés séparatistes, il est irresponsable et incivique de faire croire aux téléspectateurs du service public que les Flamands ont unilatéralement voté leur indépendance. Et, qui plus est, en mettant en cause la monarchie" ?

    Certes cette émission a créé un choc et tel était bien le but recherché. Est-ce le rôle de la RTBF de produire une telle fiction ? Le moment est-il inopportun ?

    La RTBF a un rôle "d'agitateur d'idées" à assumer et elle l'a fait. Ce qui paraît significatif, c'est que, dans une très large mesure, les citoyens francophones ont jugé le scénario crédible puisqu'ils ont cru, réellement, que la Flandre avait pris son indépendance. Depuis des mois, des années, les menaces d'éclatement du pays sont évoquées dans les journaux. Et soudainement, l'impossible devient possible.

    Cette émission a le mérite de mettre le débat sur la place publique, d'en faire la chose des citoyens. Subir le débat plutôt qu'y prendre part peut conduire à rendre ce scénario possible. Il faut la prendre comme un appel à une réappropriation par le citoyen du débat public.

    En cela, et malgré, ou à cause, des réactions outrées que l'émission provoque, "Bye bye Belgium" est une émission salutaire. Chacun doit se sentir concerné par le débat en cours. C'est de l'avenir du pays qu'il s'agit. A ceux qui aiment la Belgique de se faire entendre.

    © La Libre Belgique 2006

  • #2
    Le Premier ministre déplore la diffusion de la fiction dans une période sensible. Didier Reynders voit rouge.


    Mauvais goût : au cabinet du Premier ministre, Guy Verhofstadt, on ne mâche pas ses mots pour qualifier la fiction diffusée mercredi soir, d'autant que l'émission a débuté avec toutes les conditions et les apparences d'un vrai "direct".

    Il faut dire que l'émission a eu l'effet escompté auprès des médias étrangers. Didier Seeuws, le porte-parole de Guy Verhofstadt, a été interrogé par plusieurs journalistes européens. La rédaction parisienne du "Monde" l'a également appelé pour confirmer l'information. Et il semble qu'une chaîne de télévision américaine, NBC, ait annoncé la déclaration d'indépendance de la Flandre. Pour le chef du gouvernement, ce canular de grande envergure tombe bien mal, au moment où les partis politiques parlent de l'avenir de la Belgique et où il faudra faire preuve de la plus grande diplomatie pour concilier les désirs des hommes politiques francophones et flamands. Cette fiction, dit-on, chez le Premier, est irresponsable. Pour le vice-Premier ministre et président du MR, Didier Reynders, la RTBF s'est fourvoyée en diffusant cette émission qui a jeté de très nombreux téléspectateurs dans le scepticisme, l'inquiétude, voire la panique. Il regrette surtout l'utilisation des décors du JT qui ont rendu la fiction réaliste. Il n'est pas acceptable, selon Didier Reynders, que la chaîne publique se livre à ce qu'il appelle de l'Orson Welles de village. M. Reynders regrette aussi l'intention manifeste des concepteurs de l'émission qui ont attendu une demi-heure avant de préciser que "ceci était une fiction".

    Le président du MR a demandé à la députée Françoise Bertiaux d'interpeller ce jeudi le gouvernement de la Communauté et la responsable de l'audiovisuel pour savoir s'ils cautionnaient l'utilisation de moyens publics pour une telle émission. Le président du MR suggère que le Parlement de la Communauté française entende les responsables et la hiérarchie de la télévision publique.

    © La Libre Belgique 2006

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