Drôle d'interrogation?
- Beaucoup d’illustrations audio visuelles ont vanté les qualités du sénateur Mc Cain, mais une vidéo est en tête du palmarès. Il s’agit de celle, où, pendant la campagne qui l’opposait à Obama, une dame l’interpelle et lui murmure qu’elle a peur d’Obama parce que c’est un arabe.
Beaucoup d’illustrations audio visuelles ont vanté ses qualités, mais une vidéo est en tête du palmarès. Il s’agit de celle, où, pendant la campagne qui l’opposait à Obama, une dame l’interpelle et lui murmure qu’elle a peur d’Obama parce que c’est un arabe. Le mot en lui-même lui fait peur alors elle ne veut pas le prononcer trop fort. Il lui coupe la parole et lui répond très sérieusement, posément : « non madame, c’est un père de famille respectable et un honnête citoyen avec lequel je suis en désaccord… non, il ne l’est pas ». Comme si c’était incompatible. Mais laissons aux Américains la responsabilité des idées qu’ils véhiculent, ce n’est pas le sujet ici.
En revanche, le fait que les médias français se saisissent précisément de cette vidéo pour démontrer le fairplay du candidat McCain face à son adversaire Obama, me laisse au mieux perplexe, voire animée d’une colère profonde.
La diffusion de cette séquence, à la hussarde et sans réflexion, est une preuve supplémentaire de la méconnaissance du malaise qui sévit dans notre pays. Cette légèreté d’appréciation est d’autant plus grave qu’elle prend place en ces temps où le débat identitaire atteint une violence inouïe, après une campagne électorale présidentielle brutale et clivante qui a mis une partie de la population en miettes. Les élections européennes annoncent une période encore plus rude puisqu’elles mettent déjà au cœur de la cible les mêmes personnes, « les noirs-les-arabes-les-migrants ».
Pendant ce temps, une vidéo qui sous-entend l’absence d’humanité des arabes présentés comme incapables d’être de bons parents tourne en boucle sous le prétexte de célébrer les mérites d’un homme politique disparu. Ceux qui l’utilisent sont souvent des personnes voulant bien faire et sans arrière pensée et c’est sûrement un des points du débat que cette désinvolture de leaders d’opinion sur lesquels on pensait pouvoir compter. Mon dernier ouvrage « Une Arabe en France.
Une Vie au-delà des préjugés », chez Odile Jacob, montre les souffrances psychiques que suscitent ce type de propos. Et le pire, me disent mes patients, c’est que, lorsque le mal est fait et la douleur ressentie, on vous rétorque alors que vous avez mal compris car, bien évidemment, en plus, on va vous expliquer ce qu’il faut comprendre, si on ne vous a pas déjà taxé de paranoïaque.
(…).
Il est trop tard pour expliquer à M. McCain qu’être arabe n’est pas une insulte dont il faudrait laver M. Obama, mais il est encore temps de dire que l’on peut être arabe et bon citoyen américain ou français -.
Par Fatma Bouvet de la Maisonneuve , psychiatre, essayiste, dernier ouvrage « Une Arabe en France. Une vie au-delà des préjugés » Editions Odiles Jacob in Mediapart.
- Beaucoup d’illustrations audio visuelles ont vanté les qualités du sénateur Mc Cain, mais une vidéo est en tête du palmarès. Il s’agit de celle, où, pendant la campagne qui l’opposait à Obama, une dame l’interpelle et lui murmure qu’elle a peur d’Obama parce que c’est un arabe.
Beaucoup d’illustrations audio visuelles ont vanté ses qualités, mais une vidéo est en tête du palmarès. Il s’agit de celle, où, pendant la campagne qui l’opposait à Obama, une dame l’interpelle et lui murmure qu’elle a peur d’Obama parce que c’est un arabe. Le mot en lui-même lui fait peur alors elle ne veut pas le prononcer trop fort. Il lui coupe la parole et lui répond très sérieusement, posément : « non madame, c’est un père de famille respectable et un honnête citoyen avec lequel je suis en désaccord… non, il ne l’est pas ». Comme si c’était incompatible. Mais laissons aux Américains la responsabilité des idées qu’ils véhiculent, ce n’est pas le sujet ici.
En revanche, le fait que les médias français se saisissent précisément de cette vidéo pour démontrer le fairplay du candidat McCain face à son adversaire Obama, me laisse au mieux perplexe, voire animée d’une colère profonde.
La diffusion de cette séquence, à la hussarde et sans réflexion, est une preuve supplémentaire de la méconnaissance du malaise qui sévit dans notre pays. Cette légèreté d’appréciation est d’autant plus grave qu’elle prend place en ces temps où le débat identitaire atteint une violence inouïe, après une campagne électorale présidentielle brutale et clivante qui a mis une partie de la population en miettes. Les élections européennes annoncent une période encore plus rude puisqu’elles mettent déjà au cœur de la cible les mêmes personnes, « les noirs-les-arabes-les-migrants ».
Pendant ce temps, une vidéo qui sous-entend l’absence d’humanité des arabes présentés comme incapables d’être de bons parents tourne en boucle sous le prétexte de célébrer les mérites d’un homme politique disparu. Ceux qui l’utilisent sont souvent des personnes voulant bien faire et sans arrière pensée et c’est sûrement un des points du débat que cette désinvolture de leaders d’opinion sur lesquels on pensait pouvoir compter. Mon dernier ouvrage « Une Arabe en France.
Une Vie au-delà des préjugés », chez Odile Jacob, montre les souffrances psychiques que suscitent ce type de propos. Et le pire, me disent mes patients, c’est que, lorsque le mal est fait et la douleur ressentie, on vous rétorque alors que vous avez mal compris car, bien évidemment, en plus, on va vous expliquer ce qu’il faut comprendre, si on ne vous a pas déjà taxé de paranoïaque.
(…).
Il est trop tard pour expliquer à M. McCain qu’être arabe n’est pas une insulte dont il faudrait laver M. Obama, mais il est encore temps de dire que l’on peut être arabe et bon citoyen américain ou français -.
Par Fatma Bouvet de la Maisonneuve , psychiatre, essayiste, dernier ouvrage « Une Arabe en France. Une vie au-delà des préjugés » Editions Odiles Jacob in Mediapart.
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