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Algérie : Tlemcen Power, une ville au coeur du pouvoir

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  • Algérie : Tlemcen Power, une ville au coeur du pouvoir

    Longtemps situé à l’Est, le curseur du pouvoir a progressivement été déplacé par Abdelaziz Bouteflika vers l’ancienne capitale du royaume zianide, dont est originaire sa famille.

    L’anecdote est rapportée par l’actuel Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal. À l’époque où il dirigeait le ministère des Ressources en eau, il avait entrepris une tournée d’inspection à Tlemcen, Maghnia et Ghazaouet, trois grandes villes de l’ouest du pays. À la fin du périple, alors que la délégation s’apprêtait à regagner Alger, le ministre décide subitement de changer d’itinéraire en s’imposant une halte à Nedroma, jadis résidence des princes de la dynastie berbère des Zianides, qui y régnèrent entre le XIIIe et le XVIe siècles, et terre d’accueil des musulmans et des juifs chassés d’Espagne après la Reconquista, à une soixantaine de kilomètres au nord-ouest de Tlemcen. Pour justifier ce détour, Sellal, jamais avare de bons mots, lance aux journalistes : « Vous voulez que Hadj el-Ghaffour se fâche contre moi ? ! »

    Qui est Hadj el-Ghaffour, et pourquoi se fâcherait-il contre Sellal si celui-ci n’allait pas lui rendre visite ? Hadj Mohamed el-Ghaffour, aujourd’hui âgé de 85 ans, est le maître du hawzi (musique arabo-andalouse). Pis. Depuis que le président, Abdelaziz Bouteflika, l’a affublé, lors d’un meeting pour la promotion du référendum portant sur la concorde civile, en septembre 1999, à Tlemcen, du surnom de Boulboul el-Djazaïr (« le rossignol d’Algérie »), ledit rossignol est devenu ami, conseiller et confident du chef de l’État.

    Savoir ménager Hadj el-Ghaffour

    Du coup, son influence s’étend bien au-delà de Nedroma, ce qui n’a pas échappé à Sellal. La demeure de Hadj el-Ghaffour en impose autant que son propriétaire. C’est que cette résidence, dont l’entrée en bois sculpté est bordée de citronniers, serait un passage obligé pour tous les candidats à un maroquin, un poste d’ambassadeur ou une haute fonction dans l’administration. Prétendre que Sellal doit sa longévité gouvernementale à Hadj el-Ghaffour serait bien sûr inexact, mais il n’en demeure pas moins que le souci du futur Premier ministre de ne pas froisser cette personnalité du cercle présidentiel illustre bien l’idée selon laquelle les leviers de décision en Algérie seraient monopolisés par des hommes originaires de Tlemcen et de ses environs. Alors, Tlemcen, épicentre du pouvoir ?

    Tous les prédécesseurs de Bouteflika – sauf Ben Bella – venaient de l’Est du pays

    Si Ahmed Ben Bella, élu premier président de l’Algérie indépendante en 1963 avant d’être renversé en juin 1965, est originaire de Maghnia, à 10 km de la frontière marocaine, tous ceux qui lui ont succédé viennent de l’Est. Boumédiène était de Guelma, Bendjedid d’Annaba, Boudiaf de Msila, Kafi de Skikda et Zéroual de Batna. Pendant quarante ans, les Algériens ont évoqué à juste titre la prédominance du clan BTS (Batna, Tébessa, Souk Ahras). Il faudra attendre l’arrivée au pouvoir, en avril 1999, d’Abdelaziz Bouteflika pour voir ce clan céder sa place à un autre. Né de parents originaires de Tlemcen – ils s’étaient installés dans les années 1930 à Oujda, au Maroc, où leur fils aîné verra le jour en mars 1937 -, l’ancien ministre des Affaires étrangères de Boumédiène parvient, par touches successives, à déplacer le curseur du pouvoir de l’Est vers l’Ouest. Jusqu’à la fin des années 2000, on pouvait ainsi dénombrer dans ses gouvernements successifs pas moins de douze ministres, sur une trentaine, natifs de Tlemcen ou de ses environs. Du jamais vu !

    Un régionalisme qui ne dit pas son nom

    Les autres institutions ne sont pas moins touchées par ce régionalisme qui ne dit pas son nom. Abdelkader Bensalah, actuel président du Conseil de la Nation (Sénat), Mourad Medelci, président du Conseil constitutionnel, Abdelghani Hamel, patron de la police nationale, ainsi que Toufik Khelladi, directeur de la télévision publique, en sont également originaires. Sans compter la pléthore de conseillers et autres chargés de mission qui émargent au palais d’El-Mouradia. Benamor Zerhouni, lui-même natif de Tlemcen et plume du chef de l’État, s’en est même ouvert à ce dernier lors d’un voyage à l’étranger : « Il y a trop de conseillers à la présidence originaires de l’Ouest. Le déséquilibre est flagrant. » Ce qui n’a pas échappé à l’ex-ambassadeur américain à Alger David Pearce.

    Dans un câble diplomatique en date de septembre 2008 et révélé par WikiLeaks, le diplomate mettait en exergue cette tribalisation du pouvoir au profit d’une seule région. Saïd Sadi, ex-président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), connu pour son sens de la formule, parla de « tikritisation », allusion au « gang de Tikrit », ville natale de Saddam Hussein, dont la famille et les alliés, tous originaires de cette ville du nord de l’Irak, dirigèrent le pays de la fin des années 1960 à la chute du dictateur, en 2003. Le président algérien a-t-il réellement reproduit le système tribal et clanique qui a permis au raïs irakien de se maintenir au pouvoir pendant plus de trente ans ?

    « Bouteflika ne fait confiance qu’à sa fratrie et à ceux qui sont issus de son fief », confie l’un de ses anciens collaborateurs. Un ex-Premier ministre rapporte que, lorsque le chef de l’État décidait de remanier l’équipe gouvernementale – ce qu’il fit une quinzaine de fois -, il dressait une liste d’intouchables. « Bouteflika citait nommément les ministres qui ne devaient pas partir, se souvient-il ; 99 % d’entre eux étaient tlemcéniens. » Justice, Intérieur, Affaires étrangères, Énergie, Santé, Solidarité, Transports, Économie ou Finances, les principaux portefeuilles ministériels sont trustés par des hommes issus de la même région que le président, ce fut du moins le cas lors des trois premiers mandats. Dire de celle-ci qu’elle est devenue l’épicentre du pouvoir n’est donc pas une vue de l’esprit.

    Des dollars qui pleuvent sur la ville

    À Tlemcen, l’apport de Bouteflika et de ses hommes ne se mesure pas au nombre de portraits présidentiels accrochés aux édifices – il n’y en a pas plus qu’à Médéa, Batna ou Béjaïa -, mais au volume de la manne allouée à la ville pour une série de projets : 10 milliards de dollars, comme l’avait confié un responsable à un diplomate américain en visite privée. Jamais, ou presque, une wilaya n’avait bénéficié d’une enveloppe aussi substantielle. C’est dire si au cours des dix dernières années l’ancienne capitale des Zianides a été métamorphosée.

    Un homme aura été au cœur de cette mutation : Abdelwahab Nouri, préfet de Tlemcen pendant neuf ans, avant d’être promu ministre de l’Agriculture, en 2013. Son arrivée dans cette métropole de plus de 1 million d’habitants, il la doit à sa rencontre avec le président en 2004, à Sétif. Admiratif devant la nouvelle université des Hauts Plateaux, Bouteflika se tourne vers ce commis de l’État tout en rondeur : « Je vous emmène à Tlemcen, faites-y la même chose. » Nouri quitte aussitôt Sétif pour partir à la conquête de l’Ouest.
    source: jeune afrique . com

  • #2
    Question: Quelle est la population de/d' Tlemcen? Réponse: Tlemcen (تلمسان), Algérie (Unité administrative: Tlemcen) - Dernière population connue est ≈ 173 500 (an 2008). Ce fut 0.498% du total population de Algérie. Si le taux de croissance de la population serait même que dans la période 1998-2008 (+1.05%/an), la population de/d' Tlemcen en 2021 serait: 198 871*.

    200 milles habitants à Tlemcen centre
    Plus les deux autres communes que comporte le grand Tlemcen à savoir Chetouane et Mansourah dans lesquelles il y'a eu énormément de construction de batiments, la ville a beaucoup grandit depuis les statistiques de 2008

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